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EMMILA GITANA
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11 avril 2020

LE SENS INNE...BEAUTE

Un coeur d'oiseau bat sous la plume
Un coeur d'oiseau bat frêle sous la plume
Il chante, brisé et brisant
Ramage grêle du soleil
Roulant vers les grèves du couchant
Seule j'aime
J'aime comme on tisse
Toute la nuit j'aime
Un duvet de lumière sur les feuilles
Eclaire mon ouvrage de deuil
Je ne vais guère vite
Mes doigts sont fatigués
De jouer avec les cordes du métier
Ma vigueur ploie
Le coton ne file pas droit
De ces trames empesées
Dont je redresse le biais

Je n'ai plus le teint frais
Sauf à user de fards
Infiniment je tisse
Dieu sait qu'il est trop tard
C'est l'aumône pour une main
Dans l'ombre disparue
Je ne me plains pas
Tirant, mêlant les fils, je tisse
La blancheur perdue
Le drap épais où demain
Viendra cracher le roi Ulysse
Ayant bandé l'arc et visé des défunts
Qui ne prétendent à rien
A rien de ce qu'attendent les vivants
Lien à lien je tisse
Les fils de mes rides
Seule j'aime
J'aime comme je tisse

Un souffle dans les buissons
Me jette le parfum des menthes
Une hampe a bougé
Le moineau rouge et moi bruissons
Un coeur d'oiseau bat sous la feuillée
Un coeur d'oiseau fêlé
Balance au bout de la tige tremblée
Et sa chrysalide de sang
Sur les argiles musquées
Où lèvent les ferments de la vie
Laisse couler ses filaments
Les ailes avides d'infini

 

 

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ANNA MARIA CARULINA CELLI

 

 

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