ERIC COSTAN ...Extrait
Si l'on te demande
la maison du trahi
Ne laisse pas l'enfant
l'animal ou l'amant
te guider
Ils débutent à ce jeu
Demande plutôt à l'ami
Pose une main sur ses yeux
Demande lui
d'écrire un poème
dans la poussière de l'arbre
Ou
de cueillir un nuage
dans ce dépouillement
*
Il pleut sur les pivoines
Au sol une réponse
sang de Chine
J’ai recopié le texte
L’encre descend le long des mains
sang bleu
*
Le jardin dessine la queue d’une comète
Demain nous irons chercher des graines de stellaire
L’univers fracassé sonnera là
*
Parfois le murmure s’éloigne
la pierre se ferme
mais je sais ton retour
J’aime bien quand tu veilles
Alors tu écartes la pierre
chuchotes l’infini
Tout flotte superbe
prend corps
règne
Tu es mon ange
Chaque mot donné
est un baiser du bout des dents
*
L’homme assombri te confond
Berges souples libellules
Se noyer longtemps sortir neuf
embaumé de vie
La mémoire de la rivière
*
Le radeau avance disloqué
Huck
mon seul ami avait tout de toi
Fleuve de plus en plus large et turbide
Parfois une île
Qui passe
Lui peut être
chenu
Huck et l’ami
c’est suffisant pour tenir belle une vie comme le Mississippi
*
On finit par ne plus être qu’épaule
Racine oreiller
Pneumatophore hanté de vérités impossibles
échanges écorchés cicatrisés au saumâtre
Je m’appuie aussi sur mon épaule
*
J’ai gardé la mémoire de l’ombre
Comme vous j’ai un peu d’arbre en moi
je penche vers la lumière
*
La femme consoude m’attend au printemps
Algonquine aux trois feuilles
et mufle rose
Circé est partout
Le bien le mal
Avant juin il faudra partir
Lui offrir des fraises
noires
*
Le jardin est anthropomorphe
Si tu voyais
tu dessinerais le savoir
Mais la brume te mange aussi la tête
au matin
*
Tu es Mon Amour
Tu l’es et rien n’est trouble
La poésie
troisième œil
sert l’occulte et l’incertain
Tu es mon amour et tous mes poèmes sont à toi
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ERIC COSTAN
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Oeuvre Goxwa Borg