vendredi 26 juin 2020

DES BAS DE LAINE

  Pépins d’un même fruit, maillons d’une même chaîne humaine, nous cherchons tous la corde pour se pendre, la corde qui nous lie et nous ligote, du A de l’alphabet au Z de l’azur. Le corps de Sisyphe ne cesse pas de vieillir, ses gestes de s’user. Il ne cesse pas de pousser la même pierre, le dos courbé par les années, les mains de plus en plus saignantes, la pierre de plus en plus pesante, le ciel de plus en plus haut et la falaise plus basse. Il n’y a pas assez de rêve pour ma soif d’auteur. Le temps éponge sur les pages mon... [Lire la suite]

vendredi 26 juin 2020

SUR LE RETOUR ET TOUT AUTOUR

 Bruno Odile est né au bord du Rhône et a grandi entre le chant des cigales et le cerceau des fruitiers en fleurs, au cœur d’une colline coiffée d’étoiles et de pins d’Alep.Adolescent, il a pleuré la mort de Marcel Pagnol; devenu adulte, il a ensuite croisé le fer avec la réalité sociale et culturelle d’un environnement campagnard où le pain et le muscat traînaient sur toutes les bonnes tables de la région.Son existence fut troublée par le suicide d’une de ses deux sœurs et quelques années plus tard par un terrible accident de la... [Lire la suite]
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jeudi 25 juin 2020

LES POETES

  Je ne sais ce qui me possèdeEt me pousse à dire à voix hauteNi pour la pitié ni pour l'aideNi comme on avouerait ses fautesCe qui m'habite et qui m'obsède . Celui qui chante se torture Quels cris en moi quel animalJe tue ou quelle créatureAu nom du bien au nom du malSeuls le savent ceux qui se turent . Machado dort à CollioureTrois pas suffirent hors d'EspagneQue le ciel pour lui se fît lourdIl s'assit dans cette campagneEt ferma les yeux pour toujours . Au-dessus des eaux et des plainesAu-dessus des toits des... [Lire la suite]
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jeudi 25 juin 2020

ET SOIS CET OCEAN... Extrait

il y a longtemps que je ne vis plus icije ne prends plus le bras de la pluie pour sortiret que pourrais-je dire des étés invisibles où je sauvais la mort sur les restes du jour certains jours je mettais des années de côtéet mes yeux repoussaient à chaque démesureje donnais des oublis au fond des parcs sombreset j’ai su quelquefois ressembler à ma voix j’ai même accompagné les invasions secrèteset des blessures m’ont fait la peauquand on fêtait les guerresje me joignais aux grands défigurés je marchais dans ma chuteje ne... [Lire la suite]
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mercredi 24 juin 2020

UNE SORCIERE COMME LES AUTRES

S'il vous plaîtSoyez comme le duvetSoyez comme la plume d'oieDes oreillers d'autrefoisJ'aimeraisNe pas être portefaixS'il vous plaîtFaites-vous légerMoi je ne peux plus bougerJe vous ai porté vivantJe vous ai porté enfantDieu comme vous étiez lourdPesant votre poids d'amourJe vous ai porté encoreA l'heure de votre mort Je vous ai porté des fleursVous ai morcelé mon coeurQuand vous jouiez à la guerreMoi je gardais la maisonJ'ai usé de mes prièresLes barreaux de vos prisonsQuand vous mouriez sous les bombesJe vous cherchais en... [Lire la suite]
mercredi 24 juin 2020

LES ENFANTS DU CIEL-PERPETUATION

  Aujourd'hui, 10 novembre 2019, je suis allé au cimetière, rendre visite à Pierre et Angèle.Il n'y a pas leurs noms sur le tombeau de famille, seule la famille très proche sait qu'ils sont là.Un jour prochain, je signalerais leur présence par une plaque, car ces deux enfants disparus trop tôt n'ont jamais cessé de tourmenter mon cœur, et je n'ai jamais cessé de penser à eux!Ce sont mes enfants pour ainsi dire, ils sont partis si jeunes!L'un, Pierre, à l'âge de treize ans et quelques jours, l'autre, Angèle, à l'âge de huit ans... [Lire la suite]
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mardi 23 juin 2020

MARION LUBREAC

Un arbre remarquable a poussé en couronne autour de mes cheveux de cendre et d’eau, Il me ceint de frais le front, aux lagons bleus des univers pétris de soleil blancs. Je respire la fragrance des nuages écheventrés de nuages en filigranes. La terre est mon ancrage. Je respire les flammes de pluie. Les pieds nus, j'avance.Mes orteils savourent l'instant. Je goule la melisse la badiane et la mauve sauvage.Demain sera un jour nouveau où les enfants indigo ouvriront le soleil pour en semer les graines en chacun de vos cœurs. Demain... [Lire la suite]
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mardi 23 juin 2020

ROBERT CUFFI...Extrait

Je n’entrerai jamais au fond de cette cage. Le merle gris parle du vent, et je cherche ton reflet dans ce jardin ou dans la ville. L’olivier est mouillé de cette fin d’automne, j’écris mon livre lent, désolé, comme un feu qui s’éteint. Je me suis accordé sur une note basse, en oubliant mes torches et mes rages. La guitare va s’engorger, en épongeant l’hiver.Je retarde des mots, je me plaindrai plus tard, j’aurai toujours raison.Je vais distribuer les cartes, une nuit Caraïbe, un pont de pierres dans les Alpes, un citron vert d’Espagne... [Lire la suite]
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lundi 22 juin 2020

TRISTAN CABRAL...HOMMAGE

les nuits d’été ferment si malqu’il suffirait que l’on se taisepour que nos mains soudainse remplissent d’étoiles... Tristan Cabral   .     À Tristan,       C'était un homme tendresse, une blessure, une déchirure,   le fils de l'absolu respect de la vie et d'une mémoire meurtrie. C'était cet enfant blessé au point zéro de sa jeunesse, écrasé par la folle croyance en ce possible-impossible qui avait écorné ses hiers et plus loin que la vie broyait les devenirs. C'était un homme frère... [Lire la suite]
lundi 22 juin 2020

CASIDA DE LA MUCHACHA DORADA

     .     La muchacha doradase bañaba en el aguay el agua se doraba. Las algas y las ramasen sombra la asombrabany el ruiseñor cantabapor la muchacha blanca. Vino la noche clara,turbia de plata mata,con peladas montañasbajo la brisa parda. La muchacha mojadaera blanca en el agua,y el agua, llamarada. Vino el alba sin mancha,con mil caras de vaca,yerta y amortajadacon heladas guirnaldas. La muchacha de lágrimasse bañaba entre llamas,y el ruiseñor llorabacon las alas quemadas. La muchacha doradaera... [Lire la suite]