Et je n’attendais rien
Quand tout me fut offert
L’étole du matin
La voile sur la mer
Sur le lilas fiévreux
Une écharpe de brume
Le baiser du chemin
L’archange dans les cieux
Et sur le lit défait
Un pointillé de lune
Tout me fut redonné
À la douceur du soir
L’écheveau de tes bras
La rampe de mes rêves
Au livret du silence
Le rouet de tes lèvres
La fièvre
L’allégeance
La ceinture de joie
À la lucarne bleue
L’étoile sémillante
Et sous la rhapsodie
De nos ombres filantes
L’alliage de nos pas
... [Lire la suite]
Le poème se déplie lentementcomme du papier de soiepour ne rien froisserentre elle et luijuste défaire les liensse pencher au dedans de l’autreet saisir quelque chose.Elle voudrait chuchoterdes mots de femmede muse et de sorcièretout ce qui est à naître d’elleet vient dans l’encre.L’enivrer comme l’absintheet ce sucre fondu dans la cuillèrelui chanter l’émoi et l’amerl’absence et l’étheret pleurer avec lui sur Verlaineet ses Saturniens blêmes.Mais elle n’a pas d’emprisesur ses paysageset ses souvenirs bohèmes.Peut-être le porter à... [Lire la suite]
C’est qu’il nous faut consentirà toutes les forces extrêmes ;l’audace est notre problèmemalgré le grand repentir.
Et puis, il arrive souventque ce qu’on affronte, change :le calme devient ouragan,l’abîme le moule d’un ange.
Ne craignons pas le détour.Il faut que les Orgues grondent,pour que la musique abondede toutes les notes de l’amour.
.
RAINER MARIA RILKE
.