SOUS LE SEIN D'UNE MERE....

En pensée avec ma fille Vincia

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Une rose croît, se multiplie sans fin

Sous le sein d'une mère

Frêle cocon d'ouate

Couleur d'amande amère et de corail

Qui sent bon le bonbon

Qui sous la langue fond

Et vous monte à la bouche

Comme par inadvertance

Au détour d'un chagrin

A cause d'une absence

D'un mot tracé sur la buée d'un carreau

S'écoulant en longues larmes d'eau

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Lorsque la main divine en deux ouvre la mère

Il en pleure toujours une fontaine claire

A la claire fontaine

Il y a longtemps

Bien avant la perte de l'onde

Bien avant les portes de la délivrance

Ou la course du soleil autour de lui-même

Il y a longtemps que je t'aime

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Enfouie sous la soie d'une corolle

Poudrée de l'or des pollens

Palpite la plus douce des veines

Une sève caressante, un ruisselet de lait

Qui chante une berceuse

Il y a longtemps

Je t'aime d'avant ta naissance

Aux premières heures de la terre

Je t'aime au lieu où la graine apprend la patience

Depuis l'écrin du fruit

Où toute argile est chair pétrie

Je lève le pain caché sous les langes

Je viens des temps souterrains

Où le souffle me nommait père matrie

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Au commencement était la mer

Et la mer, en son ventre portait la connaissance

La châtaigne d'or et ses farines rousses

La pomme sans défense

Aux confins des épines

Le fruit de la rose

Qui n'est ni d'Adam ni d'Eve

Mais du pays que certains esprits appellent

Le Temps du rêve

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La mer était au commencement

De l'éclair, de la vague, du vent et de la terre

Mère et père élémentaires

Le manteau de la terre était trempé de sang

Soulevé par la vague

L'éclair roulait vers le couchant

Halé par le vent

Le manteau sanglant empourprait la rose

La rose orpheline au milieu de la foule

Fleur de corail

A la pointe du sein d'une mère

S'enfonçant dans la matière

Racines nourricières

D'un amour sans fin

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ANNA MARIA CARULINA CELLI

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Artiste ?