31 octobre 2021
ROMAINE ISCARIOT ABBES....HOMMAGE
" Malgré la fenêtre ouverte dans la chambre au long congé, l'arôme de la rose reste lié au souffle qui fut là...."
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René Char, " La parole en archipel ", extrait
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René Char..." La Sorgue "
«Le Soleil des Eaux», Editions Gallimard
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RIP chère Romaine, que la terre te soit légère.....
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" Rivière trop tôt partie, d'une traite, sans compagnon
Donne aux enfants de mon pays le visage de ta passion
Rivière où l'éclair finit et où commence ma maison
Qui roule aux marches d'oubli la rocaille de ma raison.
Rivière, en toi terre est frisson, soleil anxiété.
Que chaque pauvre dans sa nuit fasse son pain de ta moisson.
Rivière souvent punie, rivière à l'abandon.
Rivière des apprentis à la calleuse condition
Il n'est vent qui ne fléchisse à la crête de tes sillons.
Rivière de l'âme vide, de la guenille et du soupçon
Du vieux malheur qui se dévide, de l'ormeau de la compassion .
Rivière des farfelus des fiévreux, des équarrisseurs
Du soleil lâchant sa charrue pour s'acoquiner au menteur.
Rivière des meilleurs que soi, rivière des brouillards éclos
De la lampe qui désaltère l'angoisse autour de son chapeau.
Rivière des égards au songe rivière qui rouille le fer
Où les étoiles ont cette ombre qu'elles refusent à la mer.
Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux
De l'ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau
Rivière au coeur jamais détruit dans ce monde fou de prison
Garde-nous violent et ami des abeilles de l'horizon."
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Du mur de Patrick De Michèle
" Une pléiade de notre histoire archéologique s'est tournée. Ma chère collègue témoin de la plus part de nos découvertes est partie dans son sommeil. Je sais qu'elle est attendue par le grand René...( Char )
Romaine ISCARIOT-ABBES n'est plus.
Te souviens-tu là où tu es, de la découverte de la fosse du rideau de scène du théâtre antique d'Apta Julia. Nous étions vite remontés vers la cathédrale pour y récupérer un cierge au grand dam du Père Bergé qui nous y autorisa avec sa bénédiction. Nous l'avions alors allumé et placé à l'intérieur du couloir immaculé de puis 2000 ans, afin de se prémunir des gaz toxiques qui auraient pu nous faire une mauvaise surprise et définitive. le lendemain il avait complètement brûlé. Je pouvais dès lors me glisser à l'intérieur dans ce qui deviendra quelques années après la nurserie de notre copain le grand Panpounnet et des dieux veillant sur son berceau...
Je suis certain qu'ils seront là pour t'accueillir et te remercier d'avoir eu la passion de les faire ressortir des limbes.
Je suis heureux et ému de t'avoir connu. Surtout ne te repose pas là-bas il faut les réveiller. Ton ami Patrick "
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Jaime Siles
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" Mais ce qui se meut dans le poème n’est pas le temps – même pas le temps de la mémoire qui parfois se confond avec l’expérience ou la sensation du réel – mais la partie immobile de la mémoire : les souvenirs, convertis en fragments de notre propre identité. Ces fragments que le poème recueille des limbes où la mémoire les a déposés sont aussi ceux qui permettent de reconstruire dans le poème notre moi. Le poète se comporte, donc, comme un archéologue qui ne peut ressusciter le temps de lui-même, mais reconstruire – à partir de quelques tesselles conservées – la mosaïque de ce que un jour dans le passé, dans le présent ou dans le futur, a été, est ou sera notre propre moi..."
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