Il y eut ce qui transpire,
ce qui prie
et succombe.
Il y eut ce qui appelle,
ce qui affole
et incrimine.
Pierriers du vent
à l’haleine tranchante,
dunes en cavale
où le regard ricoche.
Dans le brasier du jour
se fendent les lèvres,
s’ébrèchent les paroles.
La nudité d’être,
au milieu de ce rien,
au milieu de ce tout,
seule à tourner
sur son orbite de chair,
astre bédouin
qui ne veut pas s’éteindre.
L’Africaine déborde
de ses étoffes bleues,
du ciel qui ne l’étouffe plus.
Patiemment,
elle greffe un peu de vert
au vent
pour qu’essaiment racines,
feuilles et serments.
Nuits de bouture, nuits de liesse
où se décousent les lointains.
Passage ouvert
dans le flanc des comètes
qui taille ses arbres
et détourne la soif.
Lentement, dans le sable,
elle trace la mer.
Sous les frondaisons d’écume
accostent les gestes
dénoués.
Cuisses ouvertes,
elle accueille la marée.
Le sel, réconcilié,
fertilise ses paumes.
Ce qui éclôt,
ce qui pousse
et bouge,
danse sur le sang,
danse sur la pierre.
Versets d’Afrique,
élégies lapidaires,
dans le creuset brûlant
s’accomplit le passage.