BLEU KLEIN
Lorsque je pense au bleu de la mer, je redécouvre l'exception, l'entité unique, " Scandula " et ses préciosités minérales ! Comme, un ailleurs, un perpétuel voyage, un prélude, un " Pélérinage aux Sources " !
Scandula circonscrit une immense caldeira littorale et insulaire ; Terre de feu profondemment découpée et enchassée. Vertiginineuses calanques, falaises porphyroïdes où percées et trouées se succèdent. Le domaine est gardé par quelques mystérieuses paréidolies lithiques. Regard, présence, résonnance bleu klein ... La Mer et la Terre ne s'épousent - elles pas sous le faisceau de la Lumière ?
Aux ocres que la terre bouleversée décline, - Comme une contrée d'exoplanète rouge, travaillée et forgée en une seule nuit de légende -, qui se détachent sur l'un des plus beaux parvis cobalt de la Grande Bleue. Il est tout aussi vrai que cette ivresse Scandula, ce bleu insigne ceignant la réserve renommée, rehausse les tons d'un tumulte, d'un dévalement de roches ignées à tout jamais figé.
Les accords, les abrupts, que rehaussent orgues basaltiques et tombants ryolithiques, subjuguent les sens, ravissent le vols des grands oiseaux marins. Solennelles beautés des origines dont l'on se doit de porter haut et fort les singularités cosmiques, les sublimités, l'expression, l'émotion d'un infini respect envers Gaïa.
Immersion au centre de la Terre qui eût comblé les océans hypothétiques et pourtant imaginés par Jules VERNES il y a plus de deux siècles. Quintessence de l'aventure !
Au bleu marine, souverainement minéral qui désormais porte son nom et rehausse la palette du grand Expressionniste...
" Bleu Scandola " - Scandula - dit - on communément ! Une clarté d'ondes absolument unique, satinée, moirée, diaprée, fidèle aux indigos pigmentés d'embruns de l'arc - en - ciel, de nos aurorales et vespérales transparences.
Soupçonne - t - on un instant l'existence, les féeriques radiations fulgurant ainsi les tombants, les pitons de laves refroidies par les eaux. Cette mer bleu klein parfois houleuse et au-dessus de laquelle les ciels déploient de fascinants dais, les douceurs ouatinées de la brume estivale qui en révèle chaque matin, le soir, les secrets ?
Ainsi et au Grand Bleu qui se prète à toutes les métamorphoses. Autant d'égarements qui reviennent comme par magie. Soudaineté, fugacité, ténacité d'un univers sans fond que le jour et le soleil égarent et parent. Paradis subliminaux que solfie aussi un Blues renversant, autant de nuances et de sentiments !
Quels pouvoirs, quelles emprises détient l'onde bleue sur l'âme ? En serait -elle pareillement cernée ? La chante - on à l'orée du Blues ?
Et la mer et l'océan, le jour et la nuit, inlassablemement composent, dissolvent, confèrent à chaque pan d'azur comme une haute vire tournée vers l'éternité. A la fois palpable, insaisissable, fruit de la lumière et de l'opacité, tantôt vague dense tantôt diaphanéité, évanescence, sans limite ni détour, le bleu est fluxion, fluidité, mystérieuse scansion, philharmonie des grands espaces peuplés de nuages, d'étoiles, de dunes et de lames safres.
Je sais la mer, l'océan, leurs ciels sans nombre qui vont et déclinent l'infiniment bleu, leurs camaïeux, jusqu'à la nuit obscure, sélène et constellée.
Et lorsque les vents et la houle me sont favorables, délinéent un trait de côtes sublime à l'instar du moutonnement des montagnes et des cimes, leurs cieux de limbes vêtus de bleu accompagnent mes pensées solitaires sur les flots : pers, turquins, safres, imaginaires ...
Les fonds s'invitent. Aux ciels comme à la mer, les profondeurs livrent les dernières touches d'un délire tonique. Bleu et blanc fusionnent. Envoûtant tableau, élixir de jeunesse. L'écume des rouleaux ose sans faillir parsemer le ciel ici - bas de blanches et pétillantes ocelles. Et la mer ultramarine raconte les saines dérives que l'on doit aux songes comme aux rêves...
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CRISTIAN GEORGES CAMPAGNAC
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