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EMMILA GITANA
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9 janvier 2024

CHRISTOPHE PESCHOUX...Extrait

Introduction aux Récits palestiniens de André Chenet
(une parenthèse avec des poèmes de Christophe Peshoux)
Avec sa suite de poèmes commencée en octobre 2023, débutant par Retour en Palestine, dont je découvre les poèmes-témoignages hyper réalistes, Christophe Peschoux, ancien-haut fonctionnaire du Bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, décrit très exactement le piège infaillible et apparemment sans issue qui s'est refermé impitoyablement sur le peuple palestinien depuis les accords totalement illégitimes (puisque sans la participation des représentants de la population sémite concernée) de Sykes-Picot (1916) , et qui sont à l'origine de ce qui devait devenir pour les palestiniens l'équivalent de la Shoah (l'anéantissement, l'enfer) pour les juifs. La Nakba de 1948 signifie catastrophe, destruction, massacre, terreur, génocide dans la durée d'un peuple de paysans, de bergers, d'artisans, de nomades et de poètes parmi les plus pacifiques et tolérant d'un XXe siècle toujours en guerre (guerres coloniales occidentales, économiques, idéologiques, et/ou impériales avec leurs boucheries successives pour de fausses causes patriotiques ou humanitaires. Je sais d'ores et déjà que peu de poètes façonnés par le politiquement correct qui prévaut dans les institutions internationales ne chercheront même pas à comprendre la tragédie en cours puisqu'il est désormais de bon ton pour nos poètes qui veulent délimiter leur territoire médiatique dérisoire, marquer de leurs empreintes les murailles de l'histoire de la littérature tout en évitant, par soucis de virtualité je suppose, de se compromettre dans les affaires d'un monde dont la démence surpasse tout ce que l'humanité n'a jamais souffert, jusqu'à assassiner sa mère sacrée, la terre sous prétexte de CO2, de déréglement climatique ou de fanatisme civilisationnel, de" soft power" comme disent les stratèges de l'ingénue ingénierie sociale à la solde des banques et des industries criminelles. Comme il semble loin maintenant le temps où des poètes pourtant très populaires osaient encore jeter leurs grains de gros sel dans la soupe sans saveur des soi-disant sauveurs de l'humanité.
Chers lecteurs rarissimes, vous avez le choix, la liberté de lire ou non ces écrits inexorables, véridiques qui proviennent du même état d'esprit dépité et sans rémission avec lequel j'ai entrepris moi-même, depuis le 7 octobre 2023, de transcrire des récits vécus que peu d'occidentaux, en ce mois de janvier 2024, ont envie d'entendre. Les nuages passent, les orages grondent, les éclaircies illuminent, le sang coule, les fleuves vont à la mer, les petits oiseaux, de moins en moins nombreux, asphyxiés par pollution et pesticides chantent toujours, les artistes spéculent au poker menteur des coeurs à vendre, les philosophes s'entretiennent gravement, les poètes de chez nous pullulent et publient en toute conscience avec de grands sourires béats, comme si rien d'autre n'avait d'importance que ce leurs petits chefs d'oeuvres destinés à améliorer le monde, en s'auto célébrant afin d'imposer leur présence nécessaire parmi nous, les abrutis définitifs, doux rêveurs de pacotille, antisémites christiques, complotistes à abattre.
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André Chenet, le 7 novembre 2024
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1 – Retour en Palestine
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Je découvris, ébloui
Par le hublot de l’avion
Les ocres roses et bleues
Des monts nus de pierre
Qui sertissent le creux de la Mer Morte
Et les scintillances d’argent
Des rivages de Gaza…
Première vision à l’aube
Des terres de Palestine
Dont les vallées, les collines
Semblaient parcourues
Par un long serpent gris
Qui ondulait entre elles…
A moins que ce ne soit
La rivière Jourdain
Dans les eaux de laquelle
Dit-on
Fut baptisé le jeune Jésus…
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Mais de retour sur la terre
De la Terre dite Sainte
– Comme si toutes les terres
N’étaient pas saintes ! –
Je découvris en parcourant
Ses paysages de pierres
Inondés de lumière
Que ce que j’avais pris
Pour un long serpent gris
Ou la rivière Jourdain
Etait bien pire…
C’était un long mur de honte
Muraille de haine
Hérissé de crocs d’acier
De caméras, de senseurs
De miradors blindés
Et de tours fortifiées…
Une longue plaie béante
Purulente et sinueuse
Lacérant les collines
Au sommet desquelles
Se dressaient, arrogantes
Sous protection de l’armée
De l’occupation
Et de la dépossession
Les colonies du déshonneur
Des usurpateurs
Des pillards de la terre
Et de la féroce ignominie…
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CHRISTOPHE PESCHOUX
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La suite sur:
Les poèmes de Christophe Peschoux ont été publiés sur l'excellent site Arrêt sur Info
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GAZA18

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