jeudi 19 novembre 2020

BRUMA

  La planète est une fillette outragée Avec des jours sans poupées et des yeux sans pupilles Son balluchon attend sur quelque quai de gare À côté de millions de douleurs sans écho Un train qui mettra au tombeau son cœur sans gants Un bourgeon effeuillé sur ma poitrine, c’est le monde Trou de pierre, brèche de vide Tous les calices convergent vers mon sang Je suis une fontaine en position d’offrande Mais la blessure traverse la bouche du poème L’abandon défie le ciel Et secoue l’âme de la terre. Ou... [Lire la suite]
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dimanche 24 mars 2019

JASMINS ET BOURREAUX...Extrait

  Un peloton de bourreaux poursuitles jasmins qui dansent avec la briseLibanais, Palestiniens, Humains.Les soleils se meurent sur leurs paupièresLeurs horizons sont tranchés aux ciseauxIls se nourrissent de pleurs ravalésEt dans leur âme ils bercent une colombe morte.La sève les repousse et la mort les saccageTous les firmaments leur sont défendusLa prière vers un dieu devenu sourd sillonne leurs haillonsEt à chaque bataille Thanatos l’emporte sur Éros.Les cloches ne sonnent plus des angélus de pétalesLes clochers épouvantés... [Lire la suite]
samedi 6 juin 2015

TORRENT...Extrait

Le monde est une clôture d’épinesToile d’araignée où rampent des enfants aveuglesLe soleil pleut une aube sans habitsEt un violon ébauche une prièreMais reste muetL’œil strabique de Dieu a perdu son axeLes corbeaux dévorent les colombesLa bonté efface les lignes de sa mainEt Géricault esquisse un Radeau rédempteurMais il meurtTout est abîmeIronie de l’histoireLa chaîne d’or de ton enfanceSe penche avec ton couPour féconder ma boucheNous germonsL’amour consolera peut-être de tant d’ombreLa douleur sanglotera peut-être aux éclats . ... [Lire la suite]
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mardi 4 février 2014

THEATRE DE L'HORREUR

Chef-d’œuvre du théâtre de l’horreur On le voit tous les jours Dans des villes aux tours prétentieuses Où les plus fortunés s'emmuraillent Décor macabre d’enfants et de petits vieux En lambeaux, faim et soif Chef-d’œuvre du théâtre de l’horreur Pas de musique. Tumulte de pas déserteurs Qui se hâtent dans les rues des patries Expatriées Chef-d’œuvre du théâtre de l’horreur Des hommes en pierre, tendus Immobiles, hurlant au silence Des yeux ravis d’assassins armés contre les affamés Des craquements de bouches et de ventres mendiants Des... [Lire la suite]
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vendredi 23 août 2013

BRUINE / GARUA

J’ai migré vers la Terre enveloppée de silence Écrite sur un reflet, sentier vers la parole J’apportais ma voix fertile, mon offrande sans épines Et une paix de bruine au fond des yeux J’ai trouvé un abri de marécages et piquants Un Pouvoir qui calcine le sang des enfants, J’ai vu des hommes tels des loups, j’ai vu des loups angelisés Et un déluge saumâtre de rêveries moribondes À chaque jour, encore des êtres brisés et déchirés On les taille, on les arrache, on les éclate, on les tue Alors que Goya et Beethoven et Balzac Affirment... [Lire la suite]
vendredi 28 décembre 2012

PLEINE LUNE

 Dans le miroir de la nuit mon silence hurle vers toi Ton silence m’assaille, me déchire, me meurtrit Et, muette, ta gorge de sable m’inculpe La parole étranglée dans ta brume de soleils Pétrifie les songes et fait hiverner le désir. Je m’en vais Je m’en vais vers l’orage qui fait gémir la terre Je m’en vais sans souvenirs Je m’en vais accompagnée de ta présence Je vais boire des déserts Je m’en vais vers la tourmente Avec une fierté d’ange je clos les délectations Et avec un bistouri j’extirperai nos corps Du noyau... [Lire la suite]
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dimanche 18 novembre 2012

CRISTINA CASTELLO

J’allai à Paris, assoiffée Et je faillis mourir, tellement j’avais soif. Mais c’est peut- être parce que je brûle dans mon feu, Que je mourus et renaquis à Paris, accrochée à la vie, au gré du vent, obstinée comme l’aurore. Paris, que j’aime tant. J’aime sa dignité de fleur sauvage et sa fierté d’aurore. Mes pas dans ses rues ne furent point des pas Mais des traces, un sillon, une interrogation, une confiance, et ces yeux-là. Et Paris me fit resurgir, verdoyante. . CRISTINA CASTELLO   . Oeuvre Vincent Van Gogh  
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dimanche 21 octobre 2012

BASSE MER

 Aux ciseaux je me coupai de l’alphabet Je me châtrai de ma patrie d’encre et de sève Sans où et sans rien dans ce Sud Exilée de l’écho de mon alpha Je suis un suicide de métaphores Une lettre aveugle un verbe sans racine   La pleine lune maternelle se trompa de route Et me donna le jour en cette terre australe Je suis un faux-pas de la Nature   Après chaque voyage Dévêtue de ma peau temple sans Dieu Dans la vapeur oxydée d’une ombre J’écris sur des esquilles de l’enfer Du sang bénit gicle de mes mains ... [Lire la suite]
jeudi 19 juillet 2012

ENSEIGNER, C'EST FAIRE DES NIDS

« Et les arbres et la nuit ne bougent pas                                                 sinon dès les nids » (G. Ungaretti)   .   Les nids regimbent devant les tempêtes et embrassent des hivers. Les nids germent des pluriels et façonnent un « nous ». « Nous » est... [Lire la suite]
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lundi 12 mars 2012

ORAGE

Et soudain l’orage berceau frémissant Exorcise notre arc-en-ciel exsangue Nous prophétise des paradis immédiats Berce notre jouissance mise en charpie Émiette les angoisses tissées sous la neige Et nous retourne des alchimies sans échardes Ce n’est pas la fin, me chuchote la tourmente C’est la route, l'itinéraire, vigile, origine La vie succombe sans nous Sans nous la mort exulte L’orage furtif nous efface soudain le désert Et nous chuchote la mer au téléphone, Nous délivre de l’instant excommunié Nous envoute, nous... [Lire la suite]