mardi 11 avril 2017

LA VIE DONC...

La vie doncn'est jamais au centreet c'est dans les banlieues de la penséeque s'invente le monde.Le désir que voulez-vousdéfait les draps,ce qui n'est pas comblébouge comme l'amouret ne demandez pas au ventde se tenir dans la cage. Voyez vos villesleurs banlieues sont brutalescomme la soifau bord du puits. Voyez le matincomme il brise l'ombrepour gagner sa clarté. Voyez vos mainscomme elles tremblentautour de vos chagrins. Ne cherchez pas la beautédans la colèremais la véritéque vos gesteslonguementont bâtie. . ... [Lire la suite]

mardi 12 juillet 2016

STABAT MATER FURIOSA...Extrait

... Ma prière voilà comment commence ma prière j’aime que le matin blanc pèse à la vitre   et l’on tue ici j’aime qu’un enfant courant dans l’herbe haute vienne à cogner sa joue à mes paumes et l’on tue ici j’aime qu’un homme se plaise à mes seins et que sa poitrine soit un bateau qui porte dans la nuit et l’on tue ici j’aime qu’on bavarde à la porte du boulanger quand il n’y a d’autre souci que le bleu du ciel étendu sous la théorie des nuages et l’on tue ici j’aime qu’à quelques-uns on s’ennuie paisiblement à observer... [Lire la suite]
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samedi 11 juin 2016

LETTRE A LA FEMME AIMEE AU SUJET DE LA MORT

Je veux te dire cette sorte de secretqu’on ne lit qu’en soi loinderrière les paupières ferméeslongtemps après que sur le cercueilse sont reformés les liens du jour   tes morts ne sont qu’à toitoi seule sais leur nom véritablecelui qu’on n’écrit pas aux registresparce qu’il n’est signe dans nulle langue humaineet qu’il n’est pas d’oreilles pour la voix qui le dittoi seule les vois tes mortshors leur visage de cendreset les vois sans faillir dans l’absence mêmetoi seule l’ombre plus claire dans l’ombreoù leur regard paraîtet... [Lire la suite]
samedi 30 avril 2016

STABAT MATER FURIOSA...Extrait

" Je suis venue dire un songe, naïf et frêle comme les songes. C'était, oui, c'était dans la paix fraîche d'un matin et soudain, à l'heure non dite, d'un même mouvement, l'armée des faibles s'est levée sur les routes, dans les rues de nos villes, sur les pistes du désert , au bord des fleuves millénaires , face à l'ombre énorme des montagnes. Des millions se sont levés, affamés, vieillards, éclopés , vagabonds, enfants, malades mutilés. Des hommes forts aussi, oh mais... Pas des forts à votre manière; des hommes plus effarouchés que... [Lire la suite]
vendredi 14 novembre 2014

UN ESSAIM AMOUREUX...Extrait

Avant que d’avancer puissamment dans la nuit, avant que de risquer ses avalanches chaudes,Mesurez l’ampleur en vous d’un hiver précoce et le poids de lumière qu’il faudra lui opposer.Sachez que le poète n’a d’existence que dans le lieu sans privilège du doute passionné et de la ferveur menacée.Retournez-vous sept fois dans vos songes avant d’y bâtir un espace, fermez vos yeux sur la parole comme on mouche la bougie pour suivre l’ascension du jour.Vous élirez pour frontière un vent dissimulé, et ce jaillissement du souffle qui est la... [Lire la suite]
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jeudi 20 février 2014

LE MOT

Je cherche un mot vaste et chaud Comme une chambre Sonore comme une harpe Dansant comme une robe Clair comme un avril Un mot que rien n’efface Comme une empreinte dans l’écorce Un mot que le mensonge ne séduit pas Un mot pour tout dire La mort, la vie, La peur, le silence et la plainte L’invisible et le doux Et les miracles de l’été Depuis si longtemps je cherche Mais j’ai confiance en vous : Il va naître de vos lèvres.   .   JEAN-PIERRE SIMEON   .    
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dimanche 12 janvier 2014

LA DIFFERENCE

 Pour chacun une bouche deux yeux deux mains deux jambes   Rien ne ressemble plus à un homme qu’un autre homme   Alors entre la bouche qui blesse et la bouche qui console   entre les yeux qui condamnent et les yeux qui éclairent   entre les mains qui donnent et les mains qui dépouillent   entre les pas sans trace et les pas qui nous guident   où est la différence la mystérieuse différence?       .       JEAN-PIERRE SIMEON       . ... [Lire la suite]
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mercredi 1 janvier 2014

A L'IMPOSSIBLE ON EST TENU

Oui je sais quela réalité a des dentspour mordreque s'il gèle il fait froidet que un et un font deuxje sais je saisqu'une main levéen'arrête pas le ventet qu'on ne désarme pasd'un sourirel'homme de guerremais je continuerai à croireà tout ce que j'ai aiméà chérir l'impossiblebuvant à la coupe du poèmeune lumière sans preuvescar il faut très jeuneavoir choisi un songeet s'y tenircomme à sa fleur tient la tigecontre toute raison   JEAN-PIERRE SIMEON        
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mercredi 5 juin 2013

UN ESSAIM AMOUREUX...Extrait

Rien n'est plus beau qu'un amour qui ne se croit pas immortel qui a la souple respiration du voilier endormant la vague prodige oui mais qui se sait tributaire d'un vent si incertain qu'il voudrait d'un seul déploiement de son erre boire toute une nuit d'étoiles et de lune pleine un amour comme une joie d'enfance grandie de sa fin trop proche et qui se tient timide au faîte de l'instant nid d'hirondelle dans le noir ah ce n'est pas cela un amour de légende qui se targue des mélancolies et geint à genoux sous la couronne des roses ... [Lire la suite]
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lundi 11 mars 2013

SERMONS JOYEUX ( De la lente corruption des âmes dans la nuit tombante )

"Oui ça va maloui les temps sont critiqueset de tous les malheurs qui grognent à nos molletsde tous les abandons qui nous vident le coeurde toutes les défaites qui nous brisent la nuquel'enfermement où dans ces heures poisseuseson tient désormais la langue notre languela langue commune la langue partagée populairecelle-là l'improbable la sauvage et la doucequi dit la bonté de l'instantet la chiennerie des jourscet enfermement-làqui n'apparaît pasqu'on ne sent pasqui ne s'avoue pas"   .   JEAN-PIERRE SIMEON   . ... [Lire la suite]