
Paul Vincensini né en 1930, à Bessans, d'un père corse et d'une mère savoyarde, et mort le 10 novembre 1985, est un poète français.
Professeur de Lettres et d'Italien, Vincensini fut, sa vie durant, un propagandiste de la vie poétique, organisant et multipliant les manifestations, rencontres avec les poètes, spectacles et festivals poétiques, n'hésitant pas à se lancer lui-même dans des aventures éditoriales en créant les "Poèmes-missives" et le "Club du poème" qui publiera une quarantaine de titres. Mis à disposition par l'éducation nationale, Paul Vincensini accomplira un travail énorme de vulgarisation de la poésie dans les milieux scolaires, les associations, les organismes dépendant d'autres ministères que le sien. Il est aussi, avec Jean Pietri en 1982 le fondateur de la "Maison de la Poésie d'Avignon".
Ses compositions personnelles, mélange de cocasserie, d'ironie et d'absurde, apparaissent comme un gigantesque pied de nez au mal être et au tragique existentiel.
( Wikipédia )
http://www.paulvincensini.com

La poésie ?
Le temps passe.
On a les cheveux gris, du cholestérol, de la barbe et des lunettes.
On se console en disant qu'elle, au moins, elle n'a pas changé.
Qu'elle est toujours cet enfant impossible,
qui a pourtant accepté de vieillir avec nous, pour n'être pas seuls, lui et moi.
Lui et moi, pour finir,
nous nous entendons bien car nous avons fait l'un et l'autre le tour de nous
- moi mon cercle, lui son cerceau: superposables - et ça roule.
A deux temps.
Là où je dis noir, il barbouille de bleu car il tient à...
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Une pensée pour Paul
Un mot est tombéDans la merIl n'a pas fait de bruitMais je sais qu'il granditQu'il grandit dans ma nuitEt que j'irai un jour dans mon îleIncognito soloEt sans prendre le bateau
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PAUL VINCENSINI
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La poésie ? Le temps passe. On a les cheveux gris, du cholestérol, de la barbe et des lunettes. On se console en disant qu'elle, au moins, elle n'a pas changé. Qu'elle est toujours cet enfant impossible, qui a pourtant accepté de vieillir avec nous, pour n'être pas seuls, lui et moi.
Lui et moi, pour finir, nous nous entendons bien car nous avons fait l'un et l'autre le tour de nous - moi mon cercle, lui son cerceau: superposables - et ça roule. A deux temps. Là où je dis noir, il barbouille de bleu car il tient à ses...
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Le séchoir aux châtaignes, ses murs enfumés furent dressés, on le devine, avec amour.
Que reste t-il de cet amour et que vaut la fumée quand la châtaigneraie est par contrat d'abandon - commun, tacite et renouvelable - léguée tout entière aux porcs ?
En Corse le vent seul fait ce qu'il peut qui apporte les plaintes des châtaigniers au moulin délabré de la rivière.
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PAUL VINCENSINI
" Archiviste du vent "
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Ancien séchoir et moulin à châtaignes

Merci à Sylvie Vincensini
Allons
furtivement
allègrement
sur l'aile de l'écho
cueillir la paix boisée
qui tourmente le seuil
de la maison natale
Allons frôler
le sein mauve
du perron granitique
et la tiédeur exquise
des marches d'autrefois
Avant que ne surgisse
l'adoubement providentiel
de l'oubli
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PAUL VINCENSINI
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La vie en somme
M’aura donné de tout A satiété
Poil à gratter
Poudre à éternuer Et d’escampette
Et la sagesse D’aller sans cesse ailleurs Cerner Gratter Creuser le vide
Le vide seul en fin de compte N’a pas changé Le vide seul
Aussi j’y tiens...
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PAUL VINCENSINI
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J'ai sur moi une fourmilière de tristesse
Je suis millionnaire
Mais le meunier des regrets est trop loin
Et j'ai peur de mourir
De mourir de rire en chemin
Je ne veux pas
Je ne veux plus l'apporter au moulin
Certains vendent pour vivre Le gros de leur tristesse sur pied Aux marchands de chagrins
Moi je n'en fais rien
Et je sème sans jamais récolter
Car
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PAUL VINCENSINI
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Je n’aurai pour tout dire
Écrit sur mon chemin
Que mon incertitude
La buée qui recouvrait la vitre
Et peut-être la vitre
Mais jamais la fenêtre
Et jamais le chemin
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PAUL VINCENSINI
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Photographie Sylvain Lagarde
( voir liens...)

Sur cet arbre ont poussé des chiffons et des fleurs
Une fleur Un chiffon Une fleur Un chiffon
Les plus tristes chiffons
Des bérets noirs des chaussettes un jupon troué
Des tabliers à fleurs
Les oiseaux et les guêpes ont encerclé les fleurs
Et des essaims de mouches serrent de près les chiffons
Un jour on abattra l'arbre
II y aura au coin du feu
Des souvenirs et du malheur
En parts égales.
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PAUL VINCENSINI
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La vie en sommeM’aura donné de toutA satiétéPoil à gratterPoudre à éternuerEt d’escampetteEt la sagesseD’aller sans cesse ailleursCernerGratterCreuser le videLe vide seul en fin de compteN’a pas changéLe vide seulAussi j’y tiens
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PAUL VINCENSINI
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