jeudi 2 juin 2022

TRAME

Elle habitait la mort. Pas simple d'être infiniment! Elle broda des jours sur le silence. La trame s'en allégea. Depuis, elle défait l'ouvrage des dieux, conspirant contre leur faim, avouant sa tendresse première, par points de croix interposés, aux canevas sans motif. . . . . . BEATRICE LIBERT Le rameur sans rivage, éditions de la différence . . . . Photographie Thami Benkirane https://benkiranet.aminus3.com/
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samedi 30 janvier 2016

ARBORETUM

Une nuit, mes pieds ont pris racinevertigineusement.Ô le bienfait de la glaise,la longue odeur de l'humus,du temps décomposé,du sommeil biologique !Jambes ligneuses,léchures des vents sur leur aubier,rosées des songes encor verts,j'enfante un ruisseau émeraude.Sous l'écorce de ma poitrine,quel oiseau délace les barreaux ?Quel oisillon s'affale à l'idée de choir du nidou de mourir de soif ?L'éponge de mes poumons suffira-t-ellepour traverser tous les déserts ?... .   BEATRICE LIBERT   .  
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mercredi 24 juillet 2013

IDENTITE

  Tu marches et c’est ton pas qui donne sens à la route   Tu marches et c’est la route qui s’enracine en toi   en ton désir d’aller de ce que tu fus à ce que tu es   Tu marches et c’est le pays traversé qui met des ailes à ton identité   .   BEATRICE LIBERT Sur l'excelent blog de Guy Allix http://anthosuballix.canalblog.com/pages/beatrice-libert/27633826.html   .   Oeuvre Maurice de Vlaminck    
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samedi 3 septembre 2011

PAROLES DU SOIR...Extrait

L’image avait un double fond. Tu as disparu dans sa faille étroite, consumé par un astre implacable. Nous te voyons encore, pourtant, tel que tu fus, et ta voix nous revient, tamisant nos échanges. Il suffit de l’éclair d’un mot, de l’abandon d’un geste, de la musique d’une lumière. L’image est ce pays où tu demeures vivant.    Avec quelle encre écrirons-nous ta mort ? Sur quel papier ? A l’aune de quel révélateur pourrons-nous mesurer le don que tu nous fis ? Nos vies désormais abritent ton départ,... [Lire la suite]
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mardi 30 août 2011

ELEGIE POUR UNE MARTYRE

 Elles sont plusieurs milliers chaque année de par le monde à mourir par décret paternel fraternel marital ou religieux    Ils m'ont tuée. Mon corps repose en travers du chemin par où souvent je suis passée, un panier à la main. A coups de pierre, ils m'ont tuée. Je n'avais pas trente ans, mais j'avais l'âme fière et le regard fertile de la femme qui veut. Je n'avais pas leur âge, leur esprit corrodé, leurs mots verrouillés, leurs phrases guillotines. J'avais en moi le chant comme une source, une joie pure, une... [Lire la suite]
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dimanche 14 novembre 2010

BEATRICE LIBERT

Il y a, fragile, une portequi attend l’heure de ton passage.Il y a, profonde, une plaiequi s’écarte au moindre coup.Il y a, interdite, une fenêtrequi ne s’ouvre qu’à l’aveugle..BEATRICE  LIBERT . Oeuvre Janine Engelen http://users.swing.be/cs/je/index.html
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mardi 29 juin 2010

PASSAGE ET PERMANENCE....Extrait

Besoin de luicomme d’un champsarclé chaque matinDedans mes joursil a tout misle pain le sella levure admirablel’épice et le jasminMes mots vont dans sa bouchecaresser l’ineffableIl lève en moi le bleuqui n’a point de maisonSa voix dort dans ma voixcomme une déraisonqu’effeuillerait mon âgeEt je suis sans cheminsi ne suis son voyage . BÉATRICE  LIBERT .   Photographie  Monique  Berebbi
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mercredi 23 juin 2010

PASSAGE ET PERMANENCE...Extrait

J’apprends par cœur le verbe aimer dit l’amoureuse Je le pratique avec les sources J’en souffle le feu sur la cendre pour réveiller le Temps mortellement touché J’en bassine les draps somptueux de l’enfance J’en sers de longues friches à labourer céans Il coule comme un vin de Cahors dans mes veines Y viennent boire les amants de toujoursJ’apprends par cœur le verbe aimer dit l’amoureuse et le pose partout sur la beauté du monde sur vos hanches parfaites à la faille de votre cou au nid de vos aisselles Ange-baiser... [Lire la suite]
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jeudi 15 avril 2010

ÊTRE AU MONDE....Extrait

  Je fus ta Maison, mon fils. Je demeure ton chemin. Clarté où tu viens boire, où la nuit est sans âge et le jour sans regret. Je suis la porte et la fenêtre que ta joie ouvre à deux battants. Il n'entre en moi nul éclair. Cependant, il m'arrive encore d'héberger, en mon ventre, le souvenir de tes frissons et de tes fièvres.   A ton tour, maintenant, de me porter en toi, dans tes yeux, par ta voix, sous tes traits où se devine ton ascendance.   Elle ne sera jamais bien loin, cette maison qui fut la tienne.... [Lire la suite]
samedi 4 juillet 2009

LE SEL DE LA PERTE...Extrait

  (…) Penser à toi, c’est me tourner vers l’Orient. Le poème, ne se lève-t-il pas à l’est de notre vie ? N’est-il pas ce renouveau, ce baume sur notre part mutilée ? Je t’y associe, toi, le silencieux, le pèlerin du poème. Ton silence est plus mystérieux que tous les tapis d’Orient. Tissé de mots invisibles, de blancs et de calligraphies fertiles. Ta main trace dans l’air des arabesques lisibles de moi seule. J’y accroche une voix, la tienne, un rire, le tien. Tes yeux sont mes yeux. Tout cela m’est donné par ta généreuse... [Lire la suite]
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