lundi 25 juillet 2022

LA PETITE LAMPE

  J'allume à ma fenêtre une petite lampe, Une petite lampe bleue comme mon cœur, Afin que tous les mots qui trainent dans la nuit - les mots perdus, les mots blessés, les mots ivres de clair de lune, les mots amoureux de la brume, les bons mots, les mauvais mots, les petits et les gros mots, les mots qui voient, qui rampent, les mots qui luisent, les mots qui chantent, les obscurs, les délaissés -   Afin que tous les mots de la nuit Sachent qu'il y a... [Lire la suite]
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jeudi 4 mai 2017

JEAN JOUBERT...Extrait

Tout te ressemble et te chante à mi-voix, L’arbre, le vent, la gorge des collines, L’eau qui sommeille et les veines du bois, Le feu couvant au coeur d’une racine. Ton corps s’étire aux courbes du salpêtre, Dans un roseau s’apprivoise ton sang Et sur le givre affolé des fenêtres Une main s’ouvre et me jette ton gant. Rien qui ne soit ton geste, ta parole Et cette plaie toujours mal refermée Dans ma mémoire et cette parabole Que je suis seul encore à déchiffrer. Si je te fuis près d’autres amoureuses Ta bouche nue se mêle à nos... [Lire la suite]
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jeudi 8 décembre 2016

REGARD DES ETOILES

à Jean Laugier, i.m. .Ce corps de glaise,pesant, lié au sol,tiré vers l’invincible nuit,ce corps où l’esprit veillecomme l’oiseau, dans la charpente de ténèbre,la cage d’os qu’un sang paisible éclaire,en songe une musique le saisit,l’allège et le dénoue de la terre charnelle.l’aile promise, triomphale, déploieses plumes frémissantes.Il se retourneet la rosée l’aspire.Les yeux fermés,rêvons que dans le froids’élève librement notre corps de lumière.Et le voici alors dissous dans la lumière,dépossédé du sanget du grand livre intime que... [Lire la suite]
samedi 28 novembre 2015

A LA RECHERCHE DU RAT TROMPETTE...Extrait

Aujourd'hui, décès du poète Jean Joubert . Les bergers ne devaient pas être loin, et, comme la lumière commençait à baisser, ils finiraient bien par revenir. Nous nous sommes donc assis sur l'herbe, mon père a allumé sa pipe, et, d'un air bienheureux, il a fait quelques ronds de fumée. Moi, je mâchais un brin d'herbe, et je regardais le soleil s'enfoncer derrière les crêtes en décochant dans le ciel quelques jolis rayons dorés. L'ombre peu à peu gagnait les pâtures, où crissaient les grillons. Mon père avait tiré l'anthologie de son... [Lire la suite]
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samedi 28 novembre 2015

CORPS DESARME A LA MERCI DES ARBRES...Extrait

... La tête de métal détachée de son corps de glaise, de cette pesanteur de glaise, de sa matrice barbelée sous le soleil des miradors, gravite désormais dans l'espace liquide. Elle dit le visage inconnu des astres, les pluies de fer, la respiration des planètes. Mais que dit-elle de notre amour, du tremblement des mains qui se rejoignent, de l'ombre entre nos corps, de l'aube sur ta bouche lorsque parfois la nuit des âmes se dénoue ? Mais que dit-elle de notre mort ? Chaque nuit, sur la maison de verre, vole cette balbutiante... [Lire la suite]
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samedi 28 novembre 2015

LA MAISON DU POETE...Extrait

Aujourd'hui, décès de Jean Joubert   . Écoute ! Entre dans la maison, assieds-toi, ferme les yeux, écoute ! Je te dirai l'éloquence du poisson rouge, la grâce du crapaud, la bonté du moustique, la souplesse de l'escargot, la politesse du serpent, l'élégance de l'araignée. Écoute ! Je te donnerai la clef de ces splendeurs secrètes longtemps cachées sous une pierre que nous aurons enfin levée.   .   JEAN JOUBERT   .      
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vendredi 22 mai 2015

SAISON D'APPEL...Extrait

... Et nous vivrons sous le silence de la neige,corps à corps, bouche à bouche, suspendusdans le cristal d’invincibles feuillages.Et les jours glisseront, les astres, les soleils,jour après jour, nuit après nuit, et les annéess’amasseront en robes sombres à nos pieds.Des arbres, des enfants naîtront de cette mort,d’autres mains dénouées de l’herbe de nos mains,des ailes bougeront entre nos bras déserts.Nous verrons s’effacer,  très loin sous nos fenêtres,de petits gestes gris, des yeux bavards,des ombres bues par de paisibles... [Lire la suite]
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jeudi 21 mai 2015

ETAT D'URGENCE...Extrait

Asseyez-vous, peuples de loups, sur les frontièreset négociez la paix des roses, des ruisseaux,l'aurore partagée.Que les larmes, les armes s'égarent dans la rouille et la poussière. Que la haine crachée soit bue par le soleil.La terre ouvre sa robe de ténèbres, sa nudité enchante les oiseaux, le jour se fend comme fille amoureuse. Sous un ciel ébloui viennent alors après tant de saccage les épousailles de la terre et du feu,le temps des sources,des naissances. Après le sang, la traîtrise et le cri,ah, tant rêvé le règne des... [Lire la suite]
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samedi 6 avril 2013

JEAN JOUBERT

(...) N'y aurait-il alors que cette voix profondeperçue jadis dans la forêt d'enfanceet le jardin d'amour et la rivièreet la seule maison vive dans la mémoireoù les femmes tissaient les mots de la légende :voix venue de temps immémoriaux,passant de bouche en boucheet qui, dans le brouillard, nommaient les dieux,car tout alors baignait dans l'absolue beautéde leur présence. Et ils couraient dans les moissons,mangeaient le pain,dormaient sur notre paille,tendres et familiers.C'est en musique désormais que leurs voixet la voix des... [Lire la suite]
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dimanche 20 mai 2012

MAISON DE CRAIE

Sur son ardoise l’enfant dessine une maison : porte, fenêtre unique, cheminée de guingois et dans le ciel l’oiseau-soleil. Penché, l’enfant dessine une maison avec amour, enfin, du bout d’un doigt, étire une fumée, pose sa craie, me dit : « Entre donc ! Tu verras ! » Dans le couloir obscur, rôde un parfum de chou et de lessive. Je tâtonne, un chat bondit, me frôle. Une porte, l’odeur du feu et là, dans la cuisine, ma mère (morte) assise, souriante, un livre ouvert posé sur ses genoux. . . . JEAN JOUBERT . . .
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