samedi 11 septembre 2021

QUESTION FATIDIQUE

L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime. Alfred de Musset   . La pluie vientDans ma tête dans le paysageDes gouttes larges et plates écraséesJ'y vois des visages tomberÉclater, milleMorceaux de toi mille qui se mêlent A mille autresLa pluie a confondu celle-là et celle-ciDans la même transparence liquideMensonges à l'échelle de l'infiniment petitDémultipliésMon dieu que mes amours furent pitoyablesQui coulent maintenant sur le balconAvant que le soleil ne les dissipeD'un rien de mansuétude d'un rien d'oubli... [Lire la suite]

lundi 23 décembre 2019

COMIQUE

  Je me ridiculiserai clown désenchanté meFaisant botter sur la sciure du cirque le cul parDe pâles poupées de celluloïd figéQui crient quand on les couche, juste après Mon Dieu et Maman :« Je veux être girly ! », comme si tu les en empêchais,Des femmes à la joie de plastique aux bonheursD’ors de foire pour qui tu tires les bouchonsAu stand des carabines où l’on a faussé la mireHistoire d’exhiber la peau de l’ours et ta peau,Ta gueule ouverte ne mordant plus que la poussièreFemmes de peu, filles de rien,Babillant, balbutieuses,... [Lire la suite]
jeudi 21 juin 2018

AFTER LONG SILENCE

 De nos querelles avec les autres nous faisons de la rhétorique. De nos querelles avec nous mêmes, de la poésie.    ...    Parler, après un long silence : c'est dans l'ordre,   Morts ou enfuis tous nos autres amours,   Et tirés les rideaux sur la nuit hostile   Et voilée de ses franges la lampe hostile,   Qu'ainsi nous dissertions, à n'en plus finir,   Sur ces thèmes suprêmes, l'Art, le Chant.   La décrépitude du corps est... [Lire la suite]
lundi 5 mars 2018

JEAN-CLAUDE PIROTTE...Extrait

J'écris à toutes les femmes commesi je les aimais car toutesles femmes sont aimables et cellequi seule est mon amour dortde son sommeil de légendeelle est toutes les femmes elle esttoutes les rages elle est toutes les pluieselle est tous les amours elle esttoute l'absence et toute l'évidence.   .   JEAN-CLAUDE PIROTTE   .     Oeuvre Katya Grydneva
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jeudi 28 avril 2016

MALGRE LES ÂPRES TRAVERSEES...

Malgré les âpres traversées de la nuit organique lors de la mort de nos chevaux fous nos amours à l’encan et nos corps disgraciés nous aurions pu errer muets et las balayant incertains le bitume des villes de nos ombres inachevées Pourtant chaque matin nous enlaçons l’air frais Nous posons notre joue sur le souple oreiller du vent et c’est notre manne Chaque goutte de pluie est désir sur nos mains tendues Chaque trouée est route ronde ouverte Chaque maison est ruche et les fruits sur nos lèvres sont les plus mûrs Nos épaves... [Lire la suite]
lundi 21 décembre 2015

MOTS, MOTS, MOTS

Tous ces mots dont on avorte par rage, par colère ou dégoût, tous ces mots qui nous brisent de l’intérieur, sournoisement, sans éclats, sans rien laisser paraître sinon peut-être une soudaine matité du regard, une lenteur du geste, tous ces mots inquiétudes taraudantes qui minent insensiblement… Tous ces mots que l’on crache par dérision, par rejet. Un semblant de détachement qui ne laisse que sable et cendres dans la bouche, amertume, morosité, nostalgie qui racle et creuse parce qu’on veut plus encore, parce qu’on veut jusqu’au... [Lire la suite]
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vendredi 14 février 2014

GEORGES PERROS

Ces envies de vivre qui me prennent Et cette panique, cette supplicationCette peur de mourirAlors que je n’ai pas encore vécuEt que dans ces momentsJ’ai ma vie sur ma langueIl me semble que ça va être possible, enfinQue je vais y aller d’une grande respirationQue je vais avaler le soleil et la luneEt la terre et le ciel et la merEt tous les hommes mes amisEt toutes les femmes mes rêvesD’un seul grand coupDe poitrine éclatéeQuitte à en mourir, oui,Mais pour de bonPas de cette mort ridiculeDéshonorante, inutile,Qui accuse la... [Lire la suite]
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samedi 3 mars 2012

NONOCHE

Le soleil descend derrière les sorbiers, grappés de fruits verts qui tournent çà et là au rose aigre. Le jardin se remet lentement d’une longue journée de chaleur, dont les molles feuilles du tabac demeurent évanouies. Le bleu des aconits a certainement pâli depuis ce matin, mais les reines-claudes, vertes hier sous leur poudre d’argent, ont toutes, ce soir, une joue d’ambre.   L’ombre des pigeons tournoie, énorme, sur le mur tiède de la maison et éveille, d’un coup d’éventail, Nonoche qui dormait dans sa corbeille…   ... [Lire la suite]
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