vendredi 12 août 2016

SOIR

C’est parfois un serpent magicien,Lové près de ton coeur.C’est parfois un pigeon qui roucoule,Sur la fenêtre blanche.C’est parfois sous le givre qui brilleLa vision d’une fleur.Mais il mène, en secret, à coup sûr,Loin de la joie tranquille.Il sait pleurer si doucementDans la prière du violon,Il fait peur quand on le devineSur une lèvre encore inconnue. .   ANNA AKHMATOVA   .   Photographie Bujar Gashi
Posté par emmila à 18:52 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : ,

samedi 3 mars 2012

SOLITUDE

On m’a jeté tant de pierres, Que plus aucune ne m’effraie, Le piège s’est fait haute tour, Haute parmi les hautes tours. Je remercie ceux qui l’ont construite, Qu’ils cessent de s’inquiéter, de s’attrister. De tous les côtés je vois l’aube plus tôt. Et le dernier rayon du soleil triomphe ici. Souvent dans les fenêtres de mes chambres Entrent les vents des mers du nord, Et le pigeon mange dans mes mains du grain… Cette page que je n’ai pas finie, La main brune de la Muse, Divinement calme et légère, Y inscrira le dernier mot. . . . ... [Lire la suite]
lundi 15 novembre 2010

REQUIEM...Extrait

Pourquoi errer, sans se fixer,Pourquoi regarder sans respirer ?Tu dois savoir qu’une seule âmePour deux est fortement soudée.Je te consolerai, je te consoleraiComme personne n’a rêvé de l’être,Et si tu m’offenses d’un mot violent,C’est toi qui souffriras. . .. .ANNA  AKHMATOVA . . . Oeuvre Miquel Barcelo
mercredi 25 août 2010

VERDICT...Extrait

Et la parole de pierre tomba Sur mon sein encore vivant. Ce n'est rien, j'étais prête. De toute façon, je m'y ferai. Aujourd'hui, j'ai beaucoup à faire : Il faut que je tue la mémoire jusqu'au bout, Il faut que mon âme devienne comme de la pierre, Il faut que je réapprenne à vivre. Sinon ... Le bruissement chaud de l'été Est comme une fête derrière ma fenêtre. Depuis longtemps je pressentais Cette journée ensoleillée et cette maison déserte. . . .ANNA AKHMATOVA.. .          ... [Lire la suite]
vendredi 5 juin 2009

REQUIEM ET AUTRES POEMES...Extrait

(…) Personne n’est venu à ma rencontre, Sur les marches, une lanterne à la main. Dans la clarté brumeuse de la lune, Je suis entrée, la maison était Silencieuse. Sous une lampe verte, Avec un sourire lugubre, l’ami A dit tout bas : « Cendrillon, Que ta voix est étrange… » Dans la cheminée, le feu s’éteint ; Le chant du grillon nous fait languir. Quelqu’un, comme en souvenir, A emporté mon soulier blanc, Il m’a donné trois œillets Sans même lever les yeux. Où est-ce que je peux vous Cacher, preuves très douces ? Il est amer de... [Lire la suite]