mercredi 11 mai 2011

ARMAND ROBIN

Le temps m’a rajeuni jusque dans mon enfance,Je ne sais plus combien j’ai souffert, ni pourquoi,Mais je sais, aujourd’hui que je suis transparenceEt qu’à force d’oubli je reviens près de moi,Combien je vais bénir l’objet de ma souffrance.j’ai retrouvé l’étang et les bois taciturnesOù ma jeunesse et ma franchise ont chu ;Je craignais d’y heurter un moi-même inconnu,Mais, où l’aube pensait redevenir commune,Grâce à l’amour humain rien ne s’était perdu.Lorsque je fus bien loin dans mon isolement,N’ayant d’autre pays que le bruit du... [Lire la suite]
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jeudi 24 mars 2011

LES LUMINEUX SONT DEJÀ PARMI VOUS

LES LUMINEUX SONT DEJÀ PARMI VOUS Vous êtes marqués :Vous vivez LES TEMPS et non pas VOS années ; Vous n'êtes jamais nés à VOS années. Du fond de ces ténèbres où on vous fait plus malheureux d’année en année Vous pouvez crier ou ne pas crier ; c'est la même chose ; déjà on ne répond plus jamais ; Demain vous allez cesser de vous demander s'il faut crier ou ne pas crierCar demain vous percevrez  Qu'on vous a rendus aussi totalement muets que des ossements desséchésQue vous ÊTES dans le désert de toute angoisse les... [Lire la suite]
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mardi 30 novembre 2010

MA VIE SANS MOI...Extrait

Par un jour bien plus beau que la cruauté même,Avec l'appui des vents gorgés, grisés d'écume, La mer, mortellement gémissante et hautaine, Plus que moi souveraine hôtesse de mes veines,M'a couvert à jamais du désastre des brumes.Chevaux jadis amis, secours menteur des rives,Seuils où mon souvenir s'esseule comme un cri,Collines d'où mon âme sous ses feuilles flairait la nuit,Et vous confins d'esprits embellis de démence, Que ne me guidiez-vous plus bas que la souffrance ?Plus que la mort, à jamais errant indifférent, Exilé de la mort... [Lire la suite]
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mercredi 10 novembre 2010

L'INSENSE D'UN TEMPS D'INSENSES....Extrait

La terre, la grande belle aux cheveux dorésQue pendant les mois d’été j’allais voir sommeillerEt dont je caressais chastement pendant l’étéLe tendre et tiède ventre si frémissant de blé,Dans les bras du plus laid des barbons a fauté.(…)Las ! On n’annonce plus que des champs attristésDes clairières blessées et des nuits offensées;(…)Durement, désertiquement  villes et champsN’entendent plus qu’un tictaquement,N’entendent plus qu’un détraquement;Mitrailleuse de la démence agitant mornes dents,Terre tournant sur pivot de fer... [Lire la suite]
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mardi 9 novembre 2010

MINUIT

Sur le large fil de la voie lactéeQui ne tremble pas plus qu'une branche sous le vent, Minuit, Attendu tellement par les malheureux,Étend sa chemise blanche de bienheureux dont les pansEmbués de lune, de songe et de bois traversésTombent jusque sur notre vie, fragiles sur des êtres fragiles Minuit dont on songe, Minuit dont on prend un peu la blancheur en dormant Minuit qui prépare sur la terre Avec des allures de sorcierUn obscure fraîcheur...Ses traces subsisteront demain matin dans la rosée..ARMAND  ROBIN.   ... [Lire la suite]
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samedi 30 octobre 2010

LETTRE A ARMAND ROBIN

Les anciennes souches,nul n'a pu me les arracher.Armand Robin .Se souvient-on du jamais ?Se souvient-on de l'après du vent ?De l'après l'hiver, de l'après la vie ?Dans l'impasse du silenceJe vous ai rencontré un soir d'automne chez EmmilaVos mots, comme une résurrection, encore s'allongeaient sur le blanc d'une toile Quelques lignes de vous ont suffiJe vous ai lu jusqu'à l'émotionJe vous ai ressenti jusqu'à la fratriePourtant, déjà, vous parcouriez le lointain exilL'entendrez-vous mon ami ?Se souvient-on de l'après la vie ?Se... [Lire la suite]
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mardi 14 septembre 2010

MA VIE SANS MOI....Extrait

« Traduire un poème, c’est conclure une alliance avec un premier traître : confronté au réel du bon sens, tout beau poème est par nature un contresens orienté par l’harmonie ; rien ne doit, rien ne peut dispenser le poète traducteur de l’impérieux devoir de créer dans une autre langue un contresens équivalent ; l’on n’a point affaire aux mots seulement, mais au miracle qui leur a permis d’être poésie ; il est salutaire que l’esprit tout entier sente son pouvoir s’exercer à loisir sur la sonorité d’une syllabe ; qui veut... [Lire la suite]
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dimanche 12 septembre 2010

MA VIE SANS MOI...Extrait

  Sans seuil, sans sol, sans ciel, vent par vent je m’étends, Passager m’assaillant de hasards oscillants, Me plissant en sillages sauvages, multipliant   L’ouragan par l’ouragan, éconduisant L’écume, lente amante étendant son lit blanc(...)   Je me fuis de vie en vie. Moi par moi délogé, remplacé Par d’autres plus puissants habitants Ma vie sans moi par une vie où je serai Pourra se remplacer. Je dépasserai le temps, Je me ferai mouvant, flottant..ARMAND  ROBIN . Photographie Aigrebrun ... [Lire la suite]
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dimanche 12 septembre 2010

SIGNES DES HOMMES...Extrait

Signes des hommes, voici pour vous mes nuits   Langue, sois-moi toutes les langues ! Cinquante langues, monde d’une voix !   Le cœur de l’homme, je veux l’apprendre en russe, arabe, chinois, Pour le voyage que je fais de vous à moi Je veux le visa De trente langues, trente sciences.   Je ne suis pas content, je ne sais pas encore les cris des hommes en japonais !   Je donne pour un mot chinois les prés de mon enfance, Le lavoir où je me sentais si grand.   Signes   De minuit jusqu’à... [Lire la suite]
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dimanche 5 septembre 2010

JE SUIS PÂTURE D'UN HORIZON D' HUMIDES DENTS

Un effort gonflé d’eau vogue de gorge en gorge ;En roulement des flots, le même que des yeuxEn battement des eaux, le même que des cœurs,Passe, à jamais fragile, le grand songe,Du plus humble, du plus dédaigné des travailleurs ;Et le hasard humain vacille de rive en rive.Rien n’aura fait de bruit, la force aura passé,  Âpre et douce, arrachant aux rives leurs caresses.Alentour, le pays stagnait, dru de midi,Ignorant que sa force et sa beauté voguaient.J’ai fini, je descends la terre lentement,Je m’enfleuve de vase au-delà de la... [Lire la suite]
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