mercredi 26 septembre 2018

NOUS AVONS DES MOTS, VOUS AVEZ DES BOMBES

  Le long de vos rampes de lancementII fait déjà si froidsous les saules blancs… mais on entend toujoursau concert des mésangesce grand avertissement :monté du fond des âges :« au faîte de la démocratiepend l’enseigne de l’armurier »et dans le sein des dieuxpèsent les larmes sur le soleil couchant Qui croyait en ce mondequ’à dépeindre vos libertés ensanglantéesles mots eux-mêmes seraient rougis Contre le jeu de vos armesnous avons celui des motsjusqu’à la quintessence du poèmeguetté par la descenteautant que la danse du... [Lire la suite]

mardi 21 août 2018

LA TERRE DES ORANGES TRISTES

Lorsque nous avons dû quitter Jaffa pour Acre, il n’y a eu aucune sensation de tragédie. Cela ressemblait à un voyage annuel pour passer les fêtes dans une autre ville. Notre séjour à Acre ne semblait pas étonnant : peut-être même, étant jeune, m’en suis-je réjoui car ce déplacement me faisait rater l’école… Pourtant, la nuit de la grosse attaque sur Acre, la situation devenait plus claire. Ce fut, je pense, une nuit cruelle, passée entre le silence rigide des hommes et les invocations des femmes. Mes pareils, toi et moi, étions trop... [Lire la suite]
mardi 21 août 2018

LES OISEAUX DANS LE CIEL DE GAZA

Il n’y a pas d’oiseaux dans le ciel de Gaza, aucun vent ne porte les plumes de leurs ailes, aucune brise n’apporte la senteur des saisons. Les saisons : portes de sang à l’infini. A Gaza, l’air est lourd   triste   pollué occupé. Les gens ne considèrent plus les corbeaux et les hiboux comme les oiseaux de malheur, les corbeaux noirs ont abandonné les cimes des cyprès et ont cessé de croasser, les hiboux ne trouvent plus dans les arbres assez d’obscurité pour s’y réfugier... [Lire la suite]
mardi 21 août 2018

NOUS ENSEIGNONS LA VIE, MONSIEUR

Aujourd’hui, mon corps était un massacre télévisé.Aujourd’hui, mon corps était un massacre télévisé censé ne pas aller au-delà des brèves citations et des limites des mots.Aujourd’hui, mon corps était un massacre télévisé censé ne pas aller au-delà des brèves citations et des limites des mots, suffisamment remplies de statistiques pour s’opposer à une riposte mesurée. Et j’ai peaufiné mon anglais et j’ai appris mes résolutions de l’ONU.Et pourtant, il m’a demandé : « Mademoiselle Ziadah, vous ne pensez pas que tout... [Lire la suite]
lundi 26 février 2018

LETTRE A LA GHOUTA

Il y a eu une révolution en Syrie, c’est cette évidence que toute la géopolitique de comptoir, que tout l’immonde conspirationnisme de clavier, dénient depuis maintenant des années. Cette lâcheté de bistrot qui se répand sans mal du sommet de l’État jusqu’au coeur d’une certaine extrême gauche, elle ne sera pas oubliée pas plus que la dignité des habitants de la Ghouta insurgée   .   Chère Ghouta,     C’est le cœur empli de honte que je t’écris. La honte de faire partie de deux communautés qui, lâches ou... [Lire la suite]
lundi 26 février 2018

NOUS AVONS PERDU NOTRE ACCASTILLAGE D'HUMANITÉ

Nous avons perdu notre accastillaged’humaniténotre âme cassée en morceauxpar nos propres poingsnous n’avons plus de mains tenduesvers les populations civiles ciblées par des barils de clouspar des déversements de chlore nous les abandonnons Syriens vos enfants dans des couveusesn’ont pas le temps de commencer à vivreque déjà la mort guerrière les décimeimpossible de sortir de l’hôpitalvisé par des bombes incendiaireset les médecins à l’humanité sans frontièresgisent sur le sol avec leurs bistouris leurs forcepsleurs peu... [Lire la suite]

samedi 24 février 2018

ACCOINTANCES

La poussière des bombes m’étouffe, m’écrit une amie ce matin, et j’ai envie de lui répondre la poussière des bombes et celles sur ces langues sèches qui ne bougent plus, dans nos bouches brûlées de trop d’images, de trop de chiffres monstrueux derrière lesquels on ajoute Enfants Tués Enfants Cassés Humains Écrasés, la poussière de Paris, de Londres, de Berlin, de New York, je vous épargnerai Beijing où la poussière est noire, Moscou où elle est rouge de sang frais qui coule, la poussière qui est devenue notre... [Lire la suite]
vendredi 17 février 2017

LE PIEGE

Et tout ce sang Tout ce sang… Toutes ces vies qui s’échappent les cris Les rochers entassés devant la grotte et le feu La fumée l’air qui manque les prières sont-elles utiles Les enfants que l’on serre dans les bras jusqu’à les étouffer Tout ce sang Tout ce sang Le bruit absurde de la bombe à la terrasse du café les rires Brisés les vitres en éclats le silence qui suit comme un souffle Mortel puis les cris les appels au secours les sirènes Et ceux qui rampent sous les tables celui qui regarde l’endroit Où était sa main au bout de... [Lire la suite]
mercredi 1 février 2017

Ô TEMPS ETROIT… Ô VASTE TERRE...Extrait

« Que font les mortsde dix lys flétris et cinq oiseaux muets ? »   Ruines et clôturesmouchoirs et civièrestel est mon cœurMulets accablés, arbres dénudésenfants usés, fleurs étiolésamas de crânes, livres, plumes d’oiseaux :tel est mon cœurBombemur sombre et voie barréenoces comptées en mois et funérailles en jours« Embrasse-moi, que je t’abatte »« Je te donne mon cœur, tu m’offres le gibet »sirènes d’alarmes et cercueilsvieux fers et tintements facticesépitaphes pâlies et carnages d’exportation :tel est mon cœurAmis et... [Lire la suite]
Posté par emmila à 21:29 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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mardi 15 novembre 2016

ESPOIR QUI DEPASSE LA DOULEUR

Bombes d’épouvante qui tombent,Euphémismes ravageurs,Horreurs d’un conflit long, long, si longVictimes innocentesDe grands malheursEt de pertes cruelles.Le sang n’ a pas fini de couler,Les cadavres s’entassent,Des montagnes de cadavresDans une Palestine martyrisée,Effroyablement torturée,Accablée de meurtres et de blessures,Une Palestine épuisée et démunie,Dans son ghetto.Massacres et violences perpétrées à l’infiniPar une idéologie sanguinaire,Contre une population soumise à une politique de terreur,En toute impunité,Par une... [Lire la suite]