jeudi 12 janvier 2023

THIERRY MATHIASIN...Extrait

Au bout des chemins sans lendemain, avec ton sourire pour agrandir la mer d'où je ne reviendrai plus, ni ne parlerai aux ombres du jour où j'ai cru au miracle le long du convoi des cris. Je maquille la nuit avec les rires qu'on a jetés aux bêtes, qui ont fait l'amour à des mendiants de lunes, des bars en enfilade où dansent les derniers poètes de l'amour floué. Les gouffres dont ont fabrique les étoffes seront la voix de mes nerfs, la muse d'un exil absolu au seuil accablé des fantasmes. Le fou qui regarde passer... [Lire la suite]
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mercredi 11 mars 2020

LA TRAPPE DU MONDE

Faute de nom un non attend le nouveau-né innocemment tombé dans la trappe du monde.De sommeil en sommeil, il efface l’horreur,il s’efface en douceur dans d’étranges babils.Et comme la brindille espérant le vieux cèdre,sa sève d'origine où il pourrait renaître,il traverse des jours et des saisons stériles,il traverse des vies et des morts successives– continents expulsés des mémoires du monde,villages explosant de pestes génitales,villages oubliés par leurs propres chemins,où l’on endort la faim avec une berceuse –.La mort lui prête... [Lire la suite]
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mercredi 25 décembre 2019

BRUNO RUIZ

Ce soir le rideau est tiré Des chemins s’effacentEt de nouvelles paupières s’ouvrent Après tant d’années d’habitudeComme elle est tendre la fatigue qui dortComme elle éclaire la veilleuse dans l’ombre Rien n’est lourd À la beauté dressée sur le tertreIl n’y a que des herbesUne nuit de fange lavéeDes souvenirs qui se rangent Les enfants qui naissentSont toujours des enfants qui meurent Un oiseau passe près du toit Et ce qui déchire est bien ce qui parleUn murmure bienveillantUne main sur l’épaule Demain sera demain C’était... [Lire la suite]
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lundi 25 février 2019

ADRESSE

En-deçà et au-delàDe nos identités originalesDe nos appartenances communautaires, En-deçà et au-delàDe nos langues détournées, transgressées,De nos noms reconnus, ressourcés,De nos terres de nos îles morcelées, archipélagées, dispersées, En-deçà et au-delàDe nos ruptures, brisures, cassures,Des clans guerriers, clans paroles, clans écritures,Clan mémoire, clan histoire, En-deçà et au-delàDes mélopées funèbres, désespérances de nos béances,Manques dans nos corps, de l'âme et de l'esprit en nos sociétés multiples,  ... [Lire la suite]
samedi 24 novembre 2018

L'ANDATU

Le Chemin de traverse... Faudra que tu me dises:Oui...Nous partirons vers de vertes prairies où les pâquerettes viendront égayer tes cheveux quand tu te relèveras de nos longues ballades, de nos chaudes roulades...cabrioles et poursuites à faire rougir les blés. Faudra que tu me dises :Oui...Per a machja andaremu à mezu à scopa è fiori induve u rusignolu vinarà à cantà nantu a to spalla nuda à pelle amuriscata da dolce labbre è sole. Faudra que tu me dises...Oui...Nous irons, sous la cascade fraîche, nous faire masser le dos et,... [Lire la suite]
vendredi 23 novembre 2018

JEAN LAVOUE...Extrait

L’air est doux,Les arbres prient,La terre tremble,L’automne fraie des cheminsDans nos âmes délaissées.Les oiseaux sans répitNous éveillent et nous gardent.La joie se fait terreuse,Enveloppée de songes,Les branches font une voûteAux vitraux dénudés.J’arpente les courants,Le silence m’y rejoint,Je contemple une à uneLes arches de lumière,J’apprivoise en marchantLes fables du soleil. Le corps prépare encoreSes dernières vendanges,Chaque pas qui résonneAnnonce un autre pas.Nous ne sommes pas seulsQuand le ciel se confie,Quand les... [Lire la suite]
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samedi 29 septembre 2018

BRUNO RUIZ

Ce peu de temps qui resteA ce corps qui s’enliseJe le veux souverainSous la lune compliceJe le veux dans ta mainPlus léger qu’une abeilleComme un coussin d’étéLa flèche d’un hiverJe le veux sans compterLes ruines de nos routesEt savourer à deuxL’instant qui s’éternise. Voici le temps des bilans de l’usureAux feux croisés de nos forges intimesJe veux l’amour absolu jusqu’au boutFace à la verte et dernière beautéMaintenant     .     BRUNO RUIZ     .   Oeuvre Susan Hall  
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vendredi 28 septembre 2018

CONTRE-JOUR

  Revenir    pieds nus dans les traces trop larges comme si on rentrait chez soi.   Glisser sur le sol se laisser écorcher par les échardes de la mémoire et rendre grâce à la source à la leçon de l’humus à l’éclatement végétal.   Il faut murmurer d’une voix profonde les rêves éteints la cendre lavée de tout l’ocre humain. Il faut dire à voix froissée ce qui hurle en soi avant de se taire.   Dire les chemins tortueux dans la terre lasse de nos migrations. Dire aussi l’adagio... [Lire la suite]
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mardi 4 septembre 2018

CHEMINS AU VENT

L’homme aurait inventé les chemins pour rien, nous voulons dire pour le seul office de la beauté – et en gratitude à la splendeur du monde. On nous fait l’éloge de l’Être, on célèbre sa grandeur mystérieuse et on nous invite à devenir ses dévôts. En fait, quelle déroutante opacité, quelle massivité inentamable dans cette notion de l’Être ! Par bonheur les chemins viennent dessiner le visage de ce qui n’était pas encore le monde. Nous lisons le monde à travers ses chemins, tout comme nous découvrons un visage à travers quelques traits... [Lire la suite]
lundi 6 août 2018

CONSTRUCTION FRAGILE

  Couds à larges pointsDe bord à bord de la MéditerranéeDes fils pour funambules et des passerellesFemelles des passereaux qui volent bienheureuxDes chemins de corde et de sacs des sentiersOù l’on va à pied sec du cœur de l’Afrique rayonnanteA mon cœur exilé et à mes bras ouvertsVenez ! Venez, pour que je partePuisque vous arrivez de là d’où nous sommes Venus tousQue serait-il advenu si l’on nous avait chassés?   .     ALEXO XENIDIS     .   Oeuvre Goxwa Borg