dimanche 23 octobre 2022

LIBERTE GRANDE...Extrait

  Il faut si peu pour vivre ici. De ce balcon où penche la montagne à l'heure où le soleil est plus jaune, il ne reste plus à choisir qu'à droite, la banquette ou l'herbe noircit sous les châtaigniers, à gauche la Viadène au loin déjà toute bleue A mi-pente, la journée respire. De cette galerie ample et couverte où glisse la route de gravier rose au-dessus du Causse gris-perdrix, on voit mûrir très bas les ombres longues dans la lumière couleur de prune. Tout commande de faire halte à ce... [Lire la suite]
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lundi 6 juin 2022

PENSEES FURTIVES I

Mais il n’y pas d’étoiles dans le ciel amoindri. Sommes-nous les variables d’ajustement dans la cérémonie du chaos et le beffroi du néant ? Je veux que tu me tiennes la main quand nous traverserons le petit bois. Comme jadis. Nous serons bien ; sans attente. Sans lendemain. Le présent est conciliant. Les fruits sont offerts. Irascibles vergers. Je vais poser ma tête sur ta poitrine. Je ne parlerai plus de ces choses auxquelles nous pensions dans l’anxiété et le dénuement. Rien n’est comme avant. Avons-nous seulement existés ? Nous... [Lire la suite]
lundi 7 octobre 2019

LES ÎLES OU LE VOYAGE...Extrait

Du bleu pour ma Joss...   ... l’île du bout du monde - celle qui est sur l’arc de l’horizon - l’origine de l’homme est une île - l’enfance est une île - les îles, les îles - dans l’île toute espérance est permise et tout amour : c’est dans le couple-île que s’accomplit le mystère de l’amour - attraction des îles, attraction des sources - les îles-oasis - chaque fille est une île, chaque ville est une île, aborder les îles, aborder les filles - entrer dans les îles, entrer dans les filles - aborder... [Lire la suite]
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mardi 9 juillet 2019

NOTRE PLANETE

Nous avons l'immense douleur de vous faire part de la mort, ce soir, de notre ami le poète Michel Baglin, à 68 ans. Notre peine est immense.Voici le dernier poème qu'il nous as envoyé et que nous publions dans l'anthologie du Festival Voix vives 2019 , un poème dédié à Jackie, sa femme, vers qui toutes nos pensées se tournent ce soir. - Les éditions Bruno Doucey   .   Tant de mêmes paysages peuplent nos regards ! Depuis plus d’un demi-siècle ensemble nous jouons les balanciers sur la crête des jours traversés,... [Lire la suite]
lundi 31 décembre 2018

LA NUIT SERA CALME...Extrait

 On a volé à l'homme sa part imaginaire, mythique, et cela ne donne pas un homme «vrai», cela donne un homme infirme et mutilé, parce qu'il n'y a pas d'homme sans part de poésie, il n'y a pas d'Europe sans part d'imaginaire, sans la «part Rimbaud», ce n'est pas le règne du réalisme, c'est le règne du zéro. Or, s'il est une part humaine qui ne peut pas se passer d'imaginaire, c'est notre part d'amour. Tu ne peux pas aimer une femme, un homme, sans les avoir d'abord inventés, tu ne peux pas aimer l'autre sans l'avoir d'abord... [Lire la suite]
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lundi 27 août 2018

SAUF LE CREPUSCULE...Extrait

Quelle vanité imaginerQue je peux tout te donner, l'amour et la joie,Des Itinéraires, de la musique, des jouets.Il est vrai que c'est le cas :Tout ce que je te donne, c'est vrai,Mais tout ce qui est à moi ne te suffit pas.Comme moi il ne me suffit pas que tu me donnesTout ce qui est à toi. C'est pour ça que nous ne serons jamaisLe couple parfait, la carte postale,Si nous ne sommes pas en mesure d'accepterQue seulement dans l'arithmétiqueLe deux naît de l'un plus l'un. Un petit bout de papier.Il dit : Tu as toujours été mon... [Lire la suite]

mercredi 21 mars 2018

CHANSON

Toi, à qui je ne confie pas mes longues nuits sans repos, Toi qui me rends si tendrement las, me berçant comme un berceau ; Toi qui me caches tes insomnies, dis, si nous supportions cette soif qui nous magnifie, sans abandon ? Car rappelle-toi les amants, comme le mensonge les surprend à l'heure des confessions.   Toi seule, tu fais partie de ma solitude pure. Tu te transformes en tout : tu es ce murmure ou ce parfum aérien. Entre mes bras : quel abîme qui s'abreuve de pertes. ils ne t'ont point retenue, et c'est... [Lire la suite]
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jeudi 2 novembre 2017

HENRI MICHAUX...Extrait

J’ai eu froid à ton froid. J’ai bu des gorgées de ta peine. Nous nous perdions dans le lac de nos échanges. Riche d’un amour immérité, riche qui s’ignorait avec l’inconscience des possédants, j’ai perdu d’être aimé. Ma fortune a fondu en un jour. Aride, ma vie reprend. Mais je ne me reviens pas. Mon corps demeure en ton corps délicieux et des antennes plumeuses en ma poitrine me font souffrir du vent du retrait. Celle qui n’est plus, prend, et son absence dévoratrice me mange et m’envahit.   .   HENRI MICHAUX   ... [Lire la suite]
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samedi 12 août 2017

CARESSE

Mes chaudes mains, baigne-les Dans les tiennes.... Rien ne calme Comme d'amour ondulés Les passages d'une palme. Tout familiers qu'ils me sont, Tes anneaux à longues pierres Se fondent dans le frisson Qui fait clore les paupières Et le mal s'étale, tant, Comme une dalle est polie, Une caresse l'étend Jusqu'à la mélancolie.     .     PAUL VALERY     .
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lundi 3 juillet 2017

SOUFFLES ET SONGES...Extrait

... Lancinant,  le cri des mouettes nous traverse comme un reproche Nous avons vécu des années de poussière sans retenir la leçon des tempêtes Le temps s’est évaporé, la plage est vide Si peu de mots pour construire la vie Le cri des mouettes, lancinant, dénonce les renoncements,  la passivité des miroirs Nous avons laissé nos couteaux au vestiaire Il fallait brasser sans relâche la boue, extraire l’or, et scintiller Il fallait mettre le rêve en mouvement Il fallait Mais nous avons si peu rêvé Déchirant, Le cri des mouettes... [Lire la suite]