dimanche 27 juin 2021

IN MEMORIAM

Rien de ce qui nous a quittés ne nous a entièrement quittés. Ceux mêmes que nous croyons avoir oubliés n'ont jamais cessé de poursuivre leur course en nous. A tel point qu'un matin ou un soir, ils se présentent si différents que nous sommes heureux de pouvoir nous dire qu'ils ont connu à leur façon un devenir. Et que nous sommes l'artisan de ce soupir, de ce murmure dans le retrouvé. Une frêle bougie éclaire cette mémoire orpheline qui dans sa défection même nous promet de l'heureux, de la surprise, une petite sonate en fa dièse.... [Lire la suite]
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vendredi 14 mai 2021

MILLY OU LA TERRE NATALE...Extrait

« Déjà l’herbe qui croît sur les dalles antiquesEfface autour des murs les sentiers domestiques,Et le lierre, flottant comme un manteau de deuil,Couvre à demi la porte et rampe sur le seuil. (…) Bientôt un étranger, inconnu du village,Viendra, l’or à la main, s’emparer de ces lieuxQu’habite encor pour nous l’ombre de nos aïeux,Et d’où nos souvenirs des berceaux et des tombesS’enfuiront à sa voix, comme un nid de colombesDont la hache a fauché l’arbre dans les forêts,Et qui ne savent plus où se poser après ! »   .   ... [Lire la suite]
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mardi 29 décembre 2020

LA MEMOIRE DU SIECLE

Je mourrai de la même blessure au flanc que le siècle qui m'a vu naître des lignes de front me serviront de notes et les ossements sous la terre d'échelons vers la douleur partout dans le monde des mères attendent la cartographie de leurs deuils et que se complètent les atlas des écoliers je ne me souviens ni de vos vingt ans ni de vos terreurs ni de vos blessures ni de vos abattements comment le pourrais-je alors que du ventre à la gorge cette tranchée vive encore me traverse et que les... [Lire la suite]
dimanche 24 mai 2020

FERNANDE...

Ma petite Fernande, 23 ou 24 ans,  hier, au paradis des chats...Si tristes.... .   " Les larmes, le vent et les nuages parfois volent si bas   Que l’on en a le visage mouilléSi bas, que pour ne pas mourir, il nous faut rouvrir de vieux soleils " J.M. Sananès   .     . ... Aussi amis,pardonnez que parfois la tristesse me gagnemais sachez que, du haut de mes vieux printemps,je n’oublierai jamais ni l’heure des Mistrals Gagnantsni la puissance du cri, de l’amour et de l’espoir,je n’oublierai... [Lire la suite]
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jeudi 17 janvier 2019

FICTION D'UN DEUIL...Extrait

"Meknès... Mon père portait le nom du plus puissant de tes sultans... Celui qui t’a bâtie palais et mausolées, mosquées et minarets sur les ruines des kasbah, t’a ceinte, dieu jaloux de ses propres miracles ou amant suspicieux jugulant les oracles que tes charmes surfaits et de ses mains fardés lui promettaient ardentes honteuses trahisons, d’une muraille plâtrée courroie de chasteté dont il ne reste plus aujourd’hui que les portes, closes, cent, dérisoires cadenas, plantés là dans la terre massives solitudes où Dieu même a... [Lire la suite]
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jeudi 13 décembre 2018

LES BLESSURES...

Que ferons-nous de ces blessures qui ne guérissent pas ? Apprendre à les aimer. Jour après jour, en prendre soin. Pleurer quand il le faut, Au pied d’un arbre Ou au bord d’un ruisseau : Dans les bras d’un amant. Et découvrir le chant discret Plein d’amour et de grâce, Qui s’élève avec douceur De tout ce qui est deuil en nous.         AEDAN       Oeuvre Montserrat Gudiol  
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jeudi 25 octobre 2018

EX-IL

Pour n’avoir pas su garderau cœur le plus secret de soile lieu de son avènement au mondeoù se terrer et se reprendrede toute absence et de tout deuilvoici l’homme voué au manqueirréparable d’un ancragerepérable dès l’horizontel vagabond de sa propre existencemâchonnant quelques déchets de mémoire     .     JEAN-CLAUDE XUEREB     . Bernard Liegeois
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samedi 14 juillet 2018

ANA NON...Extraits

Ma solitude, c'est quatre lits où s'épanouissaient quatre corps d'hommes, jadis. Vides, les lits. Morts, les hommes. Ma solitude, c'est une barque blessée dans son corps , qui se dessèche au bord de la mer, barque désertée que n'accueille plus le salut des mouettes tous les petits matins de la joie du retour. Ma solitude, c'est ce nom heureux que je ne pourrai pas donner à mes petits-enfants, morts avant d'être nés. Ma solitude, c'est ce nom de grand-mère que je n'entendrai jamais, sauf dans le trou noir de mes rêves. ... La main... [Lire la suite]
jeudi 7 juin 2018

LA FEMME SOLITUDE...Extrait

La peau grêlée des pierres tremble de l'intérieur --cette peau qui n'est plus frissonmais lave éteinte parmi les villes mortes.Le tonnerre gronde et mord la chair verte de la merà déchiqueter le deuil du ciel,à broyer les braises des étoiles.Toute une couvée d'oragehabite les yeux des chats errants, aimante la peur au ventretoujours bleu. Petite fleur du soir que le matin chiffonne,petite soeur des mots aimantsque les grands froids fustigent,Il existe un sol plus noir, plus fertile,une forêt d'arbres frères où les... [Lire la suite]
mercredi 6 décembre 2017

Il A NEIGE TANT DE SILENCE...Extrait

Sans autre signe, sans nul autre prologue que la nuit, sertir l’espoir du monde dans l’amande du poème. Mais en cet enclos si précaire, qui saurait lire en filigrane l’éternel ? Quelle lumière filtre et graine sans l’inflexion d’une voix si ténue ? Langes ou linceul, naissance ou deuil, comment traduire ce que les mots recèlent ? Il a neigé tant de silence sur la page, que ce qui fut jadis écrit porte le sceau des sans-visage.     .   GILLES BAUDRY   .