lundi 8 avril 2019

LETTERA AMOROSA

Il y a eu cette trouée d’ombre, ses balcons en encorbellement. Ce n’est d’abord qu’un petit air de plainte, mais qui revient, vague sans cesse, et feu. Voix qui naît des chairs mêmes et se transforme au fond, modulations qui vrillent au plus intime. Une blessure ou un frisson si prêts à recueillir le battement d’un sang qui se propage et se partage ! Un temps, tout l’art d’aimer. C’était bien toi, toi dont le chant éveille à profusion des songes, comme d’autres, passant à travers l’éteule, lèvent un vol de perdrix rouges.... [Lire la suite]

lundi 13 août 2018

TERRES DE MEMOIRE...Extrait

Les ajoncs, la pierraille au sursis de l'hiver, Haute ruine aux lambeaux de songe, Tous les siècles de l'obscur dans le vent, La vallée, le grand pays familier et désert. Le couple né de ces granits, de ces racines, Et moi qui porte au fond des mots, au fond du sang Je ne sais quel appel, je ne sais quel écho De ce passage de serfs et de guerriers, De vagabonds, de paysans et de rois, D'enfances tenaces et terrifiées, L'effrayante ou miraculeuse saveur D'une lézarde entre deux... [Lire la suite]
samedi 14 juillet 2018

JOINTURES

Entre la nuit et l’aube le choc des pierres comme mots mats lancés par la vague puis restés sans réponse (lettres passées sur papier jauni au fond d’un tiroir qui sent la cire) Épris de ce goût du vent où roulent les nuages À l’infini de fenêtres fermées À tâtons Nous cherchons sur la couture d’un drap Le fil d’une histoire qui s’épuise Et le nom de ces choses très simples qui s’échappent glissent (bleue et grise l’eau de la mer et sur la peau l’odeur du... [Lire la suite]
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samedi 14 juillet 2018

QUELQUES GOUTTES DE SOLEIL ET APRES...Extrait

Des brins de paille dans les cheveux nos cris et ceux des hirondelles frôlant les champs de lavande dans la lourdeur de l'air tant de chaleur tant de secrets les cachettes du buis le froid de l'arrosoir sur les lèvres et les grelots des chèvres le soir à la même heure sur les mêmes chemins on serre contre soi ces images sans serrure comme on vole une fleur sur un talus  ... Nos demeures s'attardent en nous longtemps après notre départ leur odeur la couleur... [Lire la suite]
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samedi 5 mai 2018

DANS LE DOUTE ET LA FERVEUR...Extrait

...   Le monde, oui, dans sa beauté cruelle, je ne veux pas le dire Si je me tais, c'est colère et défi, incandescence   Pourtant je pourrais dessiner les dentelles du possible, ombres chinoises sur l'écran du réel, le rêve, suraigu, d'une île de soleils éblouis, sans férocité L'amour, s'il existe, je pourrais le dire L'énigme au coeur du vivre, comme un ver dans le fruit, je pourrais l'approcher   Cette parole surgie de nulle part, brûlante et sauvage Cette parole d'origine, je pourrais la tenter Un... [Lire la suite]
jeudi 8 mars 2018

PROFONDEUR

Épuisée Ne restent, au fond du puits, que des boues chahutéesDes pièces de monnaie qu’on a lancées pour se porter bonheurL’anse d’un seau, brisée, le seau rouillé le souvenirD’une colèreEt la lente fatigue de l’eau usée stagnantLes pierres verdies de mousses la douleur légèreDes os Le cri que tu lances vers le mur rond et qui te revientEcho écho écho InchangéTu te penchesNulle vérité, nue, ne sortEt tu commences lentement à te haïr   .   ALEXO XENIDIS   .  

samedi 23 septembre 2017

LES PHARES

Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse, Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer, Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse, Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer ; Léonard de Vinci, miroir profond et sombre, Où des anges charmants, avec un doux souris Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre Des glaciers et des pins qui ferment leur pays ; Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures, Et d'un grand crucifix décoré seulement, Où la prière en pleurs s'exhale des ordures, Et d'un rayon d'hiver... [Lire la suite]
samedi 14 janvier 2017

SILENCE

Il est parfois ce bruissementQue nous renvoie l'écho du silenceComme autant de murmuresQui pulsent au rythme de la terreOn peut y saisir le babillage des oiseauxCollés à l'ombre du ventLa murmurance du ruisseauQui court à fleur de peauEt les explosions de lumièreAu jour naissantDans les aiguilles des grands sapins vertsEntendez-vous bruire le silence ?L'univers entier reposeDans chacun de ses murmuresIl vibre avec tout frémissementMis à nu à chaque effleurementIl nous appartient de cueillir la joieQui s'épanche sur toutes... [Lire la suite]
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dimanche 16 octobre 2016

VOIX..

Voix aimées, idéales, de nos morts et de ceux qui, pour nous, sont perdus à jamais. Parfois elles reviennent dans nos rêves. Parfois elles se lovent dans nos pensées. El leur écho ramène pour un moment — telle une musique lointaine qui se perd dans la nuit — cette poésie première qui effleura notre vie. ... Autant que possible Si dans ta vie tu ne peux faire selon tes désirs, tâche au moins ceci: autant que possible, ne la prostitue pas la traînant chez les gens, parmi l'agitation des gestes et des paroles. Ne la... [Lire la suite]
mardi 6 septembre 2016

FRANCOIS CHENG...Extrait

Suivre le poisson, suivre l'oiseau.Si tu envies leur erre, suis-lesJusqu'au bout. Suivre leur vol, suivreLeur nage, jusqu'à devenirRien. Rien que le bleu d'où un jourA surgi l'ardente métamorphose,Le Désir même de nage, de vol ... Quand se tait soudain le chant du loriotL'espace est empli de choses qui meurent.Tombant en cascade un long filet d'eauOuvre les rochers de la profondeur ;Le vallon s'écoute et entend l'échoD'immémoriaux battements de cœur. .   FRANCOIS CHENG   .   Wildlife Photography
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