vendredi 13 janvier 2023

JE SUIS LA FRONTIERE

Je suis la frontière Perdu dans l'opium des craquelures de l'absence, je dérive dans les parenthèses du moi. Je suis la frontière de mon nom, j'arrime les vieilles palpitations de la Question, je me cherche dans l'oblique des transparences, je respire jusqu'aux déchirures du rire. Des clowns se noient dans le jardin des larmes là où, dans les eaux croupies, Monet faisait ses emplettes, l'ombre du vacarme est un oubli qui m'efface. Au crépuscule, pas besoin d'amulette, là-bas une gifle me réveillera, mais l'instant court, ... [Lire la suite]

lundi 13 avril 2020

JEAN LAVOUE...Extrait

Il n’y a plus de feu pour forger nos matins,Plus de lois, de serments où nous serions tenus,Tous les noms sont perdus, les cartes, les indices,Nous sommes sans racines comme des rois déchus. Nous n’avons plus de cap, agir est sans boussole,Nous ruons à tout-va enserrés dans la nasse,Ceux qui croient voir l’issue nous précipitent à perteCeux qui pensaient mieux faire nous ligotent un peu plus. Notre legs ne sera qu’écriture du ventCar nous brisons les sceaux qui nous réunissaient,Les clés sont inutiles, les serrures oubliées,Et... [Lire la suite]
Posté par emmila à 09:58 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , , , ,
samedi 24 novembre 2018

LE SILENCE LÉTAL DES POÈTES

Les poètes isolés et désintéressés, réfractaires aux honneurs officiels, lorsqu'ils ont fait leur temps, c'est à dire qu'ils sont épuisés par la maladie, leurs excès mais surtout par leur quête incessante d'expérience et de voyances, sont jetés sans états d'âme en pâture aux médecins assermentés qui les bourrent de médicaments, de produits chimiques quand ils ne sont pas charcutés au bistouri ou objets d'expérimentations pour “essayer” de nouveaux traitements. Ils sont placés de force dans des maisons de soins et c'est avec des... [Lire la suite]
samedi 21 juillet 2018

AGNES SCHNELL...Extrait

Voici que déjà mon noms’effaceet rompt avec la partitionque j’avais déroulée. Je l’ai jouée à m’y perdrea cappella à l’envers sans répit. Voici que déjà s’amenuisel’espace tel un feu que l’on couvre brusquement,des pattes d’oiseauxsur l’humidité du sable,le fantôme d’un arbreoù le vent reste prisonnier.     .     AGNES SCHNELL     .   Oeuvre Paul Delvaux
Posté par emmila à 19:26 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , , ,
jeudi 21 juin 2018

ANDRE VELTER...Extrait

 Pourtant, cendres laissées au vent ou sépultures de sable, il est d'ultimes séjours qui s'effacent, entretiennent le mystère, ouvrent d'infinis espaces aux détectives érudits. Et il en est aussi qui gardent leur secret sous les fleurs. .   ANDRE VELTER( cf. préface aux Quatrains d' Omar Khayam : " Rubayat " ) .   Oeuvre Antonio José Garcia
Posté par emmila à 11:02 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , ,
lundi 27 novembre 2017

LE BONJOUR ET L'ADIEU...Extrait

.... Il y a une parole confiée au silence, que l'ombre nous transmet. Une parole d'effacement qui est parole de tendresse. Peut-être pourrions-nous aussi parler de bonté. Lavis d'ombre sans que soit raturée cette lumineuse coulée qui la contient. Mais plus proche de notre dénuement. Je crois à cette parole d'ombre. Elle n'est pas jeu de lumière ou de solitude mais ce que nous pouvons comprendre d'un dialogue qui se fait, qui se défait en nous. A chaque instant. Car nous ne pouvons comprendre que l'ombre. La brisure de l'éclat. ... [Lire la suite]

jeudi 12 octobre 2017

LES TREMBLEMENTS INFIMES DE L'EFFACEMENT

J’ai cherché la vie dans les regards du monde, entre les tremblements infimes de l’effacement et l’apparition des matières visibles. J’ai vu des nuages blancs innerver d’eaux incendiées le ferment des jours. J’ai vu l’éclosion insaisissable des espèces, refermée dans la durée. J’ai guetté une vérité dans l’humide chaleur des corps et des éclats de soleil sur des visages tels des papillons blancs sur la tristesse. Espéré la béatitude dans les regards stupéfiés d’immensité et l’exhalation où le corps expire.   .   LIONEL... [Lire la suite]
Posté par emmila à 22:07 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , ,
lundi 19 septembre 2016

LETTRE A DES AMIS PERDUS

Merci Agnès..   Vous étiez là je vous tenais Comme un miroir entre mes mains La vague et le soleil de juin Ont englouti votre visage Chaque jour je vous ai écrit Je vous ai fait porter mes pages Par des ramiers par des enfants Mais aucun d’eux n’est revenu Je continue à vous écrire Tout le mois d’août s’est bien passé Malgré les obus et les roses Et j’ai traduit diverses choses En langue bleue que vous savez Maintenant j’ai peur de l’automne Et des soirées d’hiver sans vous Viendrez-vous pas au rendez-vous Que cet ami perdu... [Lire la suite]
mercredi 18 novembre 2015

HERITAGE DE LA STUPEUR ...Extrait

Il faut quelqu'un pour mourir. Et quelqu'un pour regarder mourir. Une fleur, un vase. Un baiser, une bouche. Un regard pour celui qui part, un regard pour celui qui veille. Ce don des larmes retenues, ce mouvement secret des sources au centre des pupilles, inachevé jusqu'à la mort et longtemps après, tissé du premier au dernier souffle entre la mère et l'enfant, laisse fléchir le monde doucement dans sa sagesse. Il s'agenouille devant le dieu de celui qui part. De celui qui s'éloigne sans se retourner. Sans revenir sur ses pas. Même... [Lire la suite]
Posté par emmila à 21:25 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , , , , ,
samedi 15 mars 2014

EFFACEMENT

S'effacer,s'abstenir,sous n'importe quel climat. Vivre les nuits comme des sortilègeset rester en marge,sans même les prononcer.Dévier légèrement l'éternitéet se tenir là en suspens,comme un insecte dans une fissure.Ce n'est qu'ainsi,abandonnant parfois temporairement la vie,qu'on peut continuer de vivre   .   ROBERTO JUARROZ   .        
Posté par emmila à 17:03 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
Tags : , ,