
Nous portons nos enfances jusqu’aux bords ruisselants de nos frontières. Des bouts de fils et de laine blanche tricotent ensemble des longs cordages extravagants. Nos candeurs exhalées dévisagent le monde et tirent la langue aux passants incongrus. Nous portons nos enfances comme le charretier conduit son attelage, se frayant un chemin parmi les ombres et les ravins. Nous détenons dans le regard toute la source de nos magnificences et c’est de ce reflux d’images, tantôt normales, tantôt subliminales, que nous extirpons des vagues...
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