Je m’enfonce à nu dans le précipice sous ce ciel réfractaire mon souffle vagabonde j’interroge l'épitaphe de l'obscure absence
en exil je cueille l'érosion de l'âge j'espère l'indulgence de l'éloignement une armée de cris s'est tue dans ma prairie
seul je brave l'incendie de l’étrange songe mon ombre enchaînée à son brasier se consume dépourvue de compassion
je jure sur le parvis de cette danse avec l’abîme que la valve de mon cœur ne pliera pas devant le sentier paradoxal de la cruauté
je vous ai laissé les ossements de ma... [Lire la suite]
Laisse ici ta route, voyageur, Assieds-toi parmi les mûres et la vigne, Entre ombre et eau, près de cette pierre blanche, C'est là que je gis, petit garçon et Empereur.
Ma face marbre froid, mes mains, mes pieds, Vêtu de lierre et de feuilles mortes, Moi aussi, j'ai raté le lointain, Moi aussi jadis j'ai parcouru la terre.
Laisse ici ta route, voyageur, Ecrase à ma face ces baies sauvages.
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AMIR OR
(Traduit par Eric Sarner)
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Quand je remettrai mon ardoise au néant
un de ces prochains jours
il ne me ricanera pas à la gueule
mes chiffres ne sont pas faux
ils font un zéro pur.
Viens mon fils dira-t-il de ses dents froides
dans le sein dont tu es digne.
Je m’étendrai dans sa douceur.
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ANDRE FRENAUD
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