lundi 6 juin 2022

CLEMENCE

Un homme sur le chemin Au sud Loin A peine la touffeur infléchit son pas Sa vie est alentour Champs brûlés Sous la force des jours La corne de l’été Le jour respire faiblement Dure coûte que coûte Malgré le tourment Le doute L’homme soliloque Sous la pierre anguleuse Du soleil Sa voix de mémoire Décrit des orbes vibrants Dans un soleil volatil Ses mots rehaussent le jour Avec la pertinence d’une pluie d’été Inverse symphonie miséricordieuse Mais revient parfois une voix plus ancienne D’un seul tenant ... [Lire la suite]

samedi 28 mai 2022

ANNA MARIA CARULINA CELLI, POEMES ...Extrait

Qu'est-ce que cette tête mèches Où les piafs, tandis que je rêvais d'amour Sont venus faire leur nid Parsemés de brindilles, de nuages, de fleurs sèches Des cheveux fous voguent à rebours Par-dessus mon visage vaguement étourdi Un moineau perché sur mon toit de chaume dit Que le pays ailé qu'abrite ma ronde pomme Pailles excentriques jetées aux quatre vents Tient lieu de chapeau de soleil, et même d'auvent Que l'été, je serai sous l'ombre d'un royaume Au bord de l'eau, la nuque contre un caillou La silhouette des fougères... [Lire la suite]
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mardi 2 juin 2020

ZOHRA MRIMI

J'entends les oiseaux, ça embellit la quiétude, un fou, un paresseuxÇa embellit ta vie!Et je chante là-haut!Tu tournes le dos au monde, cacher ces petits esprits glorieux, les moineaux et toutes sortes d'âmesEt oiseauxTu nous regardes heureux dans notre beau ciel et plumes bleuesJe ne sais plus parleret toutes mes pensées se déversent colorées sur des fleursDoréesD'habitude l'été consent pour trouver la fraîcheur, il faut être emmuré!Pourtant les arbres fruitiers ont l'air grand!Et moi?Dans une légende au soleil brûlant   . ... [Lire la suite]
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jeudi 7 février 2019

LA PLUIE MAUDITE ET AUTRES POEMES...Extrait

Sur la plage où l'ombre de la baie s'allongeIl est couché tel une vigne en son clos,Solitaire et tourné du côté des vagues.Son visage est empreint d'une grâce grave,Le vent de midi à ses traits se caresse,Il est plus beau que branche de grenadierGorgée de pépiements d'oiseaux, et sa taillePlus souple que l'ondulation d'un lézard.J'écoute la rumeur basse de la merQui surgit de la vague et se répercute,Masquée par un agave antique, j'épieSa gorge qui se change en une mouettePour s'envoler avec un gémissementVers l'or des nuages. Et de... [Lire la suite]
dimanche 6 janvier 2019

L'ETRANGE DOUCEUR

  Comme un oiseau dans la têteLe sang s'est mis à chanterDes fleurs naissent c'est peut-être Que mon corps est enchanté Que je suis lumière et feuillesLe dormeur des porches bleusL'églantine que l'on cueilleLes soirs de juin quand il pleut Dans la chambre un ruisseau couleHorloge aux cailloux d'argentOn entend le blé qui rouleVers les meules du couchant L'air est plein de pailles fraîches De houblons et de sommeilDans le ciel un enfant pêcheLes ablettes du soleil C'est le toit qui se soulèveSemant d'astres la maisonJe me... [Lire la suite]
mercredi 28 novembre 2018

LAMBEAUX...Extraits

Un soir d'été, tu t'échappes en cachette avec une couverture sous le bras. Tu déplies ceĺle-ci au milieu du pré, t'étends sur le dos et passes la nuit à contempler ce ciel où frémissent des millions d'étoiles. Tu interroges, scrutes, demeures longtemps dans une stupeur émerveillée. Puis soudain, la foudroyante conscience que tu n'es rien. Qu'un être humain n'est rien. Que ta vie n'a pas plus d'importance que ces brins d'herbe pris entre tes doigts. Grelottante, déprimée, tu regagnes ton lit quand le jour se lève, te demandant si l'on... [Lire la suite]

dimanche 5 août 2018

BRIGITTE BROC...Extrait

Ce soir d’été,Epicé jusqu’à la moindre ramure,Dégouline, ivre et lourd,Dans la gorge Des dernières roses. L’allée, solitaire,Caracole entre les cyprèsEt va se perdre,De l’autre côté du mur,Là où la merInvente ses vagues. Aller au cœur de la Vieille nuit,Douce et fidèle compagne,La saisir à pleine peau,Fouiller son bois,Jusqu’à l’aubier. A force d’entêtement,De ciel blessé parD’impossibles paroles,De tout ce bleu quiNe demande qu’à déborder, Elle est venue. Devant les cris tombésAu seuil de la maison, Elle s’est mise... [Lire la suite]
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dimanche 22 juillet 2018

ANDRE HARDELLET...Extrait

Le mystère - c'est la voix étouffée des ramoneurs derrière les murs et le parcours de la Grange- Batelière sous l'Opéra.La peur - c'est un roulement de tombereau, la nuit, dans un bois où ne passe aucune route.La douceur - c'est un vol de chouette, sous le taillis, au crépuscule.Le contentement - c'est l'odeur d'une blonde qui, lente, efface ses bas noirs.L'angoisse - c'est la congestion, comme une émeute violette, sur le bitume où bouge un soleil ahurissant.L'été - c'est l'ombre de la jarre qu'emperle son frais et cette parole qui... [Lire la suite]
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mardi 13 février 2018

AU TEMPS DU POEME

II y eut autrefois des choses sans musiquedes pays qui fondaient comme un fruit dans la bouchedes étés haletantsdes silences plus frais que neigedes êtres qui entraient en nous et qui sortaientsans qu'on s'en rendît compte,nourritures, paresses savantes, jus d'oiseauxidiomes heureux, échanges,de sorte qu'on était ce qui entrait en nousparfois un cil, parfois un angeparfois un baobab où la hache faisaitdes blessures délicieuseset quand, souvent, des femmes ou des sangsues rosesse collaient à nos corpson éprouvait soudain la joie d'être... [Lire la suite]
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mardi 5 septembre 2017

LENTEUR ET PLAISIRS DE LA PROMENADE, LA LIBERTÉ DE L'ÂNE...Extrait

 Sur les chemins ombragés de l'été, parsemés de tendres chèvrefeuilles, avec quelle lenteur nous avançons ! Moi, je lis, ou je chante, ou lance des poèmes au ciel. Et Platero mordille l'herbe rare des haies à l'ombre, la fleur poussiéreuse des mauves, les épines-vinettes jaunes. Il est plus de temps arrêté qu'en train d'avancer. Mais je le laisse...   .   "Por los hondos caminos del estío, colgados de tiernas madreselvas, ¡cuán dulcemente vamos! Yo leo, o canto, o digo versos al cielo. Platero mordisquea la hierba... [Lire la suite]