samedi 22 septembre 2018

FICTION D'UN DEUIL

Hommage à mon père... pour ses marguerites et ses coquelicots, qu'on admirait sans jamais les cueillir   . L’innocence, je l’ai toujours vue accrochée à ton regard comme un voile d’eau qui danse les lumières du monde, enveloppe et sublime chaque chose du monde  Les chevelures folles des enfantsLa nacre des coquillages aux teintes indécidablesSculptésAux croisées des vents et des marées Un chapelet de beignets enfilés dans une feuille de palmierLes marchands ambulantsLes figues fraîches et le maïs grillé sur les... [Lire la suite]

vendredi 21 septembre 2018

RIVES EN CHAMADE...Extraits

Méditerranéenne je suisPar ma silhouette et ma peau mâtinéeKabyle par les épices de mon regardCorse par les sonorités de la langueKabyle-corse par la cuisine rougeUnie par l'arba barona et le cumunuFrançaise par Villon et Louise MichelFardée par toutes les intempériesJe suis femme     ...   Piège du sirocco et di a tramuntana détournés Je m'engouffre dans les rêves qui incisent l'horizonConfins déplacés je scrute l'espoir qui m'espionneA califourchon entre Bavedda et le DjudjuraCrainte blottie dans les grottes de... [Lire la suite]
samedi 15 septembre 2018

L'OR DES TIGRES...Extrait

C'est l'amour. Je devrai me cacher ou fuir.Les murs de ma prison grandissent, comme en un rêve atroce. Le beau masque a changé, mais comme toujours c'est le seul. De quoi peuvent me servir mes talismans : l'exercice des lettres, la vague érudition,l'apprentissage des mots dont l'âpre Nordse servit pour chanter ses mers et ses épées,la sereine amitié, les galeries de la Bibliothèque, les choses courantes, les coutumes, le jeune amour de ma mère, l'ombre militaire de mes morts, la nuit intemporelle, la saveur du... [Lire la suite]
samedi 18 août 2018

QASIDA DE LA FEMME ETENDUE/ CASIDA DE LA MUJER TENDIDA

Te voir nue c'est se rappeler la terre.La terre lisse, dégagée de chevaux,la terre sans roseaux, forme purefermée à l'avenir : confins d'argent. Te voir nue c'est comprendre l'enviede la pluie à la recherche d'une taille fragile,ou de la fièvre de la mer à l'immense visagesans trouver la lumière de sa joue. Le sang sonnera dans les alcôves,et viendra avec l'épée flamboyante,mais tu ne sauras où se cachele cœur du crapaud ou la violette. Ton ventre est une bataille de racines,tes lèvres sont une aube sans contour,sous les roses... [Lire la suite]
mercredi 8 août 2018

BETTY

Tu n'as pas sommeilTu fumes et tu veillesT'es toute écorchéeT'es comme un chat tristePerdu sur la listeDes objets trouvésLa nuit carcéraleTombant sur les dallesEt ce lit glacéAller et venirSoleil et sourireSont d'l'autre cotéCes murs, ces grillagesCes portes et ces cagesCes couloirs, ces clésCette solitudeSi dure et si rudeQu'on peut la toucherCe rayon de luneSur le sol allumeVisage oubliéDe celui que t'aimesQui tire sur sa chaîneComme un loup blesséBetty faut pas craquerBetty faut pas plongerJe sais, ils t'on couchée làEt puis ils... [Lire la suite]
lundi 16 juillet 2018

LES EPIPHANIES...Extrait

Le lit des choses est grand ouvert. Je me suis endormi, pensant que c'était trop beau et que la terre s'échapperait. Je craignais tout des ventilations absurdes d'une nuit en colère. Les matins me fustigeaient. Je vivais crédu­lement. Sourcier infatigable, je cherchais l'Orifice originel, premier ouvrage par où passer la tête et crier au Soleil. J'ai trouvé! Je confectionne sur mesure une amoureuse. (En vérité, elle m'est venue d'une ville rêvée posée sur de grands boutons-d'or.) Les peu­pliers s'organisent. Les rossignols... [Lire la suite]

samedi 14 juillet 2018

ANA NON...Extraits

Ma solitude, c'est quatre lits où s'épanouissaient quatre corps d'hommes, jadis. Vides, les lits. Morts, les hommes. Ma solitude, c'est une barque blessée dans son corps , qui se dessèche au bord de la mer, barque désertée que n'accueille plus le salut des mouettes tous les petits matins de la joie du retour. Ma solitude, c'est ce nom heureux que je ne pourrai pas donner à mes petits-enfants, morts avant d'être nés. Ma solitude, c'est ce nom de grand-mère que je n'entendrai jamais, sauf dans le trou noir de mes rêves. ... La main... [Lire la suite]
jeudi 21 juin 2018

JOURNAL DES ARBRES

Prends-moi dans tes bras comme si nous étions le sentiment des vierges tout en haut de cette colline du pardon. Où nous allions dans la vérité simple de l’amour consenti. Le dos contre l’arbre, échangeons un baiser dans cette langue native. Je comprends ton dialecte de femme. L’attente est subtile. Il ne faut rien brusquer. Si tu le veux, je vais explorer la nuance et les creux. Si tu le désires je serai ce jeune homme florentin avec la timidité de celui qui débute dans cette grande maison moirée du sentiment et des aveux. Et si... [Lire la suite]
mardi 5 juin 2018

CONGO

Oho ! Congo oho ! Pour rythmer ton nom grand sur les eaux sur les fleuves sur toute mémoireQue j'émeuve la voix des kôras Koyaté ! L'encre du scribe est sans mémoire. Oho ! Congo couchée dans ton lit de forêts, reine sur l'Afrique domptéeQue les phallus des monts portent haut ton pavillonCar tu es femme par ma tête par ma langue, car tu es femme par mon ventreMère de toutes choses qui ont narines, des crocodiles des hippopotamesLamantins iguanes poissons oiseaux, mère des crues nourrice des moissons.Femme grande ! Eau tant ouverte à... [Lire la suite]
lundi 18 décembre 2017

UNE FEMME M'ATTEND

C'est moi, femme, je vois mon chemin ; Je suis austère, âpre, immense, inébranlable, mais je t'aime ;Allons, je ne te blesse pas plus qu'il ne te faut, Je verse l'essence qui engendrera des garçons et des filles dignes de ces Etats-Unis ; j'y vais d'un muscle rude et attentionné,Et je m'enlace bien efficacement, et je n'écoute nulles supplications, Et je ne puis me retirer avant d'avoir déposé ce qui s'est accumulé si longuement en moi, A travers toi je lâche les fleuves endigués de mon être,En toi je dépose un millier... [Lire la suite]
Posté par emmila à 16:58 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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