mardi 14 juillet 2020

DELPHINE BURNOD

Je suis sœur d'étoilefée farandoleamie des pensées, des pivoines, des cerfsje vole parfois au-dessus des corollesj'ai mille noms mais un seul me sertje suis sans arrière, à mi-cheminparfois sous terre et cela me va bienle ciel a tous les droits dans mon antre du rêvequelquefois j'aperçois sa bouche qui se lève ses yeux comme des tonneaux versent des cris d'oiseauxdes lance-flammes muets, des hourras, des bravosdans ses cachettes vides, j'y jette mes soleilsses dernières lueurs avant qu'ils ne s'éveillent je ne sais pas pourquoi... [Lire la suite]
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mardi 24 juillet 2018

JEAN LAVOUE...Extrait

Les arbres t’enseigneront plus que tous les livresOn a oublié qu’un moine disait celaBien avant les écrans et tous les processeursAvant même la presse à imprimerAlors que chaque page était soigneusement gravée à la mainCalligraphiée comme nervures de feuillesEnluminée comme soleil levantDéployée comme barque sur la merQue dirait-il maintenant que des forêts entières se trouvent sacrifiéesAu monde artificiel et froidDont naïvement nous comptons peut-être apprendre un jourDe quel bois le cœur de l’homme est fait   .   ... [Lire la suite]
mardi 5 juin 2018

CONGO

Oho ! Congo oho ! Pour rythmer ton nom grand sur les eaux sur les fleuves sur toute mémoireQue j'émeuve la voix des kôras Koyaté ! L'encre du scribe est sans mémoire. Oho ! Congo couchée dans ton lit de forêts, reine sur l'Afrique domptéeQue les phallus des monts portent haut ton pavillonCar tu es femme par ma tête par ma langue, car tu es femme par mon ventreMère de toutes choses qui ont narines, des crocodiles des hippopotamesLamantins iguanes poissons oiseaux, mère des crues nourrice des moissons.Femme grande ! Eau tant ouverte à... [Lire la suite]
dimanche 18 décembre 2016

LA FEUILLE

De toutes les feuilles que j’ai frôlées dans les taillis avant que le vent nomade ne les entraînât sur les routes,Je n’en veux retenir qu’une seule, la plus commune, mais qui les réunit toutesParmi les alertées, les craintives, les soleilleuses, la celle-làQui, dans le temps où elle appartenait encore à la branche, timidement bruissait entre les mots que j’écris là,Une feuille, pour que l’été sauvé ait son visage !Le peintre est plus heureux que le poète, qui sur sa toile assemble les couleurs et les paysages Rouges de sang, verts... [Lire la suite]
dimanche 11 décembre 2016

GHYSLAINE LELOUP...Extrait

Voix envolée, cris d’hirondellesArc du corps, traduction des ailesVenant d’en bas les crisSilhouette furtive des futaiesMes élixirs guérissent, on me dit maléfiqueArrachée des forêts aux grandes fougèresIls me fouettent me fouaillent me forcent et m’étouffentMa robe est jaune pour le feu et son orgie de ténèbresToujours les crisMusique condamnée jusque dans les cagesLe glas de la prière tombe comme nos larmesTraquée dans un orient aux fontaines séchéesJe porte ma prison en un voile tissé lourdCiel obscurci sous les barreaux de mon... [Lire la suite]
dimanche 30 octobre 2016

L'ÂME BLESSEE D'UN ELEPHANT NOIR...Extrait

  C’est de l’étoile que naissent toutes les légendes   la légende de la lumière dans le ciel noir dans la clairière de l’ombre dans l’éclair des tempêtes   la légende de la nuit à l’heure des ténèbres   Ô mon fils !   tu apprendras à la forêt à être fière de l’arbre   Mamonomé ! eh Da ! l’âme blessée d’un éléphant noir reconnaît en toi son adresse ... Si ton intinéraire te désavoueaccepte de tomber sans précaution. La chuteest humaine. Ne pleure pas. Elle est le témoinde la... [Lire la suite]

mardi 5 janvier 2016

RAINER MARIA RILKE

Et ta chevelure qui d'un coup s'est défaite,à ce vent inconnu reprends-la, -attache-nous à ce bouleau tout procheavec ce lien le temps d'un baiser.Et puis : aucune volonté proprene viendra mouvoir nos membres.Cela qui fait bouger les branches,à quoi pensent les forêts,nous fera ondoyer au gré du vent.Être sans dessein autant qu'il est possible,telle est notre aspiration d'humains ;Apprenons toi et moi la leçon de la rose :ce que tu es et ce que je suis. .   RAINER MARIA RILKE Berlin, février 1898   .   Oeuvre... [Lire la suite]
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lundi 21 décembre 2015

MOSANE OU PRESQUE...Extrait

L'Ardenne…                            J'habite où les pierres ont manière d'hommes, où les murs précaires en savent long.   La source prend très haut son cours au delà des êtres privés d'enfance..   Ici, la peau est folle d'un rien d'une visite d'insecte d'un gonflement de pulpe, ni heurts ni prières ne pourrissent les fruits par le centre.   Tout est instant tout est... [Lire la suite]
mercredi 19 août 2015

BROCELIANDE...Extrait

Rien ne finit jamais comme on voit dans les livresUne mort un bonheur après quoi tout est ditLe paladin jamais la belle ne délivreEt du dernier baiser renaît la tragédieL'homme a le souffle court et pour peu qu'on le berceLe dimanche l'endort que c'est déjà lundiLa vie est une avoine et le vent la traverseSans y trouver jamais un accord résoluSi l'histoire y poursuit comme les rimes tiercesL'irréversible amour des jours qui ne sont plusTout semble suffisant à l'étrange commèrePour enchaîner sur le beau temps quand il a pluOu quand les... [Lire la suite]
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dimanche 22 septembre 2013

LES VRILLES DE LA VIGNE...Extrait

 E­coute encore, donne tes mains dans les mien­nes : si tu sui­vais, dans mon pays, un petit che­min que je con­nais, jaune et bordé de digi­ta­les d’un rose brû­lant, tu croi­rais gra­vir le sen­tier enchanté qui mêne hors de la vie… Le chant bon­dis­sant des fre­lons four­rés de velours t’y entraîne et bat à tes oreilles comme le sang même de ton cœur, jusqu’à la forêt, là-haut, où finit le monde… C’est une forêt ancienne, oubliée des hom­mes… et toute pareille au para­dis, écoute bien, car… … A la première haleine de... [Lire la suite]
Posté par emmila à 15:57 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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