
« Avoir un ami : le regarder, le suivre des yeux, l’admirer dans l’amitié, c’est savoir de façon un peu plus intense, et d’avance meurtrie, toujours insistante, inoubliable de plus en plus, que l’un des deux fatalement verra mourir l’autre. L’un de nous – se dit chacun - l’un de nous deux, il y aura ce jour, se verra ne plus voir l’autre et le portera en lui un temps encore, suivant des yeux sans voir, le monde suspendu à quelque larme unique, chaque fois unique, à travers laquelle tout désormais, le monde même, viendra, et il y...
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