
Les vents du soir ont emporté les feuilles noircies du grimoire où – réduit désormais à rien – j’avais noté mes faux pas mes manques et mes égarements. Une fois le seuil franchi évanouie toute mémoire ! La mer s’éloigne mais dans le sable nu ma main trace encore quelques signes : derniers messages jetés aux vivants pour dire à ces regards peuplés d’insolentes questions que le temps – peut-être – m’aura manqué pour tenter de redonner aux mots l’évidente clarté qui leur fait défaut.
.
JEAN-PAUL HAMEURY
.