jeudi 18 novembre 2021

POESIE ET MUSIQUE

La langue primordiale, s'il en fut une, celle, peut-être d'avant la mythique Tour de Ba-bel, n'était-elle pas Musique, c'est-à-dire poésie, vibration incantatoire ? (Rappelons-nous le mot latin"carmen"qui signifie tout aussi bien "chant" que "incantation, formule magique"). N'était-elle pas cette langue que tous comprenaient et à travers laquelle tous se comprenaient, vivant leur multiplicité dans une sorte d'Unité Primordiale? (N'oublions pas que "com-pren dre",c'est prendre en soi, avec soi). Quel est donc cet " âge d'or "dont... [Lire la suite]
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mercredi 20 janvier 2021

LA LANGUE EST UN PAYS...

"Aujourd’hui j’écris blanc, le blanc des yeux, la belle épouvante, l’échappée belle, le blanc sillage des nuages, la blancheur de la neige. Je nettoie le silence, le blanc des jours entachés par la mort. J’ignore toujours pourquoi j’écris. Je donne un prénom à chaque jour qui passe, un nom de fruit ou d’ange, un nom de fleur ou d’oiseau, d’orage ou de désir. J’habille de musique les vieux mots en guenilles. J’en appelle aux oiseaux lorsque les arbres ont des visages de monstre. J’en appelle aux cailloux pour retrouver ma route. J’en... [Lire la suite]
samedi 25 juillet 2020

LA LANGUE CHANGE LES SOUPIRS EN UNE DANSE DE NUIT

La langue change les soupirsen une danse de nuità l’infini le ventdéfait les rites fousqui se parent de hasardsaux abords de la villeet qu’à cela ne tienneun chant y jouece qui s’inventede nous vers nousdans l’approche incertainedes neiges de la viequi toute la nuit tombentdans le mot poésieglissant d’autres regardsderrière la vérité     .     CLAUDE BEAUSOLEIL     .  Claude Beausoleil  
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jeudi 4 juillet 2019

ANNE MARGUERITE MILLELIRI...Extrait

Ta langue s'est perduedans les méandres de Babel ...Perdus le chant dansantet le son de la voix. Et tu cherches tes mots dans l'errance du vent,au creux des larmes dans un visage désertique. Enchanteresse, elle l'était,comme toute langue de l'enfance --enchantée, comme ces châteaux en Espagne, les yeux gris-verts de la mère,la mer océane,le soleil léopard,le ciel goéland. Et te voilà sans parole, dans cet enclos planté de fleurs sages dont les graines se vendent.Où sont tes ailes ? Où sont tes yeux... [Lire la suite]
mardi 28 août 2018

LES PLUMES D'EROS...Incipit

Désormais, l’état lumineux a changé d’orientation : il est à présent isolé et n’ouvre que sur lui-même. Si j’essaie d’en préciser la nature, je n’aperçois que sa ressemblance avec l’espace qu’autour de moi ouvre le regard. Non, ce dernier est substantiellement le même que l’état ancien mais il n’est pas environné du même lieu. L’ancien est dans mon corps : c’est une poche lumineuse qui se dilate, qui envahit tout mon volume intérieur, et qui l’illumine en abolissant toute frontière entre dehors et dedans. Le bonheur est dans cette... [Lire la suite]
mercredi 15 août 2018

POESIE ETCETERA: MENAGE...Extrait

Je défendrais la posture suivante : nécessité de la poésie ; nécessité, si on est poète, de se revendiquer comme poète. Pas d’excuse. Je suis contre la posture du renoncement.- Vous parlez au nom de qui ? En mon nom propre. Je vois les choses ainsi, c’est tout.- Et vous justifiez l’existence de la poésie ? La conception de la poésie qui résulte des hypothèses avancées ne peut donner à la poésie aucune des justifications qui sont généralement proposées comme raisons de son existence, de sa survie. Elle n’amène pas non plus à... [Lire la suite]
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dimanche 27 mai 2018

JEAN LAVOUE...Extrait

Quand nous saurons ouvrirEt déchiffrer en nousLe livre dont nous sommesLa langue et le secret, Nous n’aurons plus de motsPour traduire le silence,Nous trouverons des frères,Des glaneurs de lumière,Des amoureux du Souffle,Des quêteurs de l’Esprit.Nous laisserons le ventLire la mélodieEt tourner chaque pageDu chant de notre vie.   .   JEAN LAVOUELa Chesnaie, 21 mai, lundi de Pentecôte 2018   . .
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vendredi 18 mai 2018

APPROCHE DE LA PAROLE...Extrait

Langue natale. Les contraires qui sont battement au cœur du monde, la parole les porte à déchirure. Dans la dislocation que plus rien ne guérit, la ferveur d'une langue dévore son avenir. Fouet d'une phrase sans équivoque. Ici s'est tenue la lumière d'un arbre, là s'est dissoute la venue d'un pas. Dans le buisson des cris le dieu se creuse de mutisme. Quelque flamme que tu portes - si peu cette eau qui s'évapore. Fraîche amertume du sel dans les plis de lumière.     .     LORAND GASPAR   ... [Lire la suite]
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lundi 8 janvier 2018

NOMADE

Je traverse en nomade le grand corps du monde, de la fraîcheur des sources jusqu’au vent du désert, de la froideur de l’eau jusqu’aux habits de flammes, du rhume des objets jusqu’à la toux de l’âme, du sel de la mer jusqu’au fil de salive, des grottes de Lascaux jusqu’aux mots sur la page, de l’amibe encore chaud au cristal de Bohème, des hommes dans les mines aux femmes à ciel ouvert. Je traverse le monde comme un ruisseau perdu où viennent boire les bêtes. Je recueille une à une les larmes oubliées, les ailes des oiseaux pétrifiées... [Lire la suite]
vendredi 29 décembre 2017

LA VOIX DE PERSONNE...Extrait

J'écoute la rumeur qui monte des choses. La pensée vide, j'entre en résonance. La parole peut jaillir d'une simple motte de terre ou d'un reflet dans la vitre. Ce ne seraient d'abord que des murmures épars, des chuchotements qui lentement se rassembleraient et finiraient par former un début de phrase encore balbutiante. Puis, de ruisseau, la petite voix deviendrait rivière et fleuve. Chargée d'alluvions, peut-être de pépites, la phrase prendrait de l'ampleur, se laisserait porter par le courant jusqu'à la haute mer. Dans les... [Lire la suite]