mercredi 28 février 2018

LUIS CERNUDA

... Je rencontrai cette forme devant la mienne À l'heure du crépuscule, Quand les disparitions Confondent pour les yeux les couleurs, Quand le dernier amour Cherche l'ultime corps. Une angoisse sans fond hurlait entre les pierres ; En route vers l'air, des hommes sourds, Tête oubliée, Passaient au loin, libres ou morts ; Honteux cortège de fantômes Et leurs chaînes brisées qui pendaient à leurs mains. Alors la vie posa une lampe Sur des murs sanglants ; Le jour déjà fatigué séchait tristement Les futures aurores,... [Lire la suite]

mardi 27 juin 2017

LUIS CERNUDA...Extrait

J'étais étendu et j'avais dans mes bras un corps comme de la soie. Je lui baisai les lèvres, car le fleuve passait au-dessous. Alors il se moqua de mon amour. Ses épaules semblaient deux ailes repliées. Je lui baisai les épaules, car l'eau bruissait au-dessous de nous. Alors il pleura en sentant la brûlure de mes lèvres. C'était un corps si merveilleux qu'il s'évanouit entre mes bras. Je baisai sa trace: mes larmes l'effacèrent. Comme l'eau continuait à couler, j'y laissai tomber un poignard, une aile et une ombre.   .   ... [Lire la suite]
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mercredi 13 juillet 2016

LES PLAISIRS INTERDITS...Extrait

Si pour certains, la vie, c'est marcher les pieds nus sur des éclats de verre ; pour les autres, la vie, c'est regarder le soleil en face.    La plage compte les jours et les heures pour chaque enfant qui meurt. Une fleur s'ouvre, une tour s'effondre.    Rien n'a changé. J'ai tendu le bras, pas de pluie. Marché sur du verre, pas de soleil. Regardé la lune, pas de plage.    Qu'importe. Ton destin, c'est de voir des tours que l'on élève, des boutons de fleur, des enfants qui meurent; à... [Lire la suite]
lundi 13 mai 2013

LA GLOIRE DU POETE ( invocations )

 Démon, ô toi mon frère, mon semblable,Je t'ai vu pâlir, suspendu comme la lune du matin,Caché sous un nuage dans le ciel,Parmi les horribles montagnes,Une flamme en guise de fleur derrière ta petite oreille tentatrice,Et tu blasphémais plein d'un ignorant bonheur,Pareil à un enfant quand il entonne sa prière,Et tu te moquais, cruel, en contemplant ma lassitude de la terre.Mais ce n'est pas à toi,Mon amour devenu éternité,À rire de ce rêve, de cette impuissance, de cette chute,Car nous sommes étincelles d'un même feuEt un même... [Lire la suite]
dimanche 17 juin 2012

LANGUE ETRANGERE...Extrait

« Il ne disait mot Il approchait solitaire d’un corps qui interrogeait Ignorant que le désir est une interrogation Dont la réponse n’existe pas, Une feuille dont la branche n’existe pas, Un monde dont le ciel n’existe pas.   L’angoisse se fraye un passage entre les os Remonte par les veines Et vient éclore dans la peau, Jaillissement de rêves faits chair Interrogeant à nouveau les nuages.   Un frôlement qui passe, Un regard fugace entre les ombres, Suffisent pour que le corps s’ouvre en deux Avide de... [Lire la suite]
jeudi 18 février 2010

NO INTENTEMOS EL AMOR NUNCA

Aquella noche el mar no tuvo sueño.Cansado de contar, siempre contar a tantas olas,quiso vivir hacia lo lejos,donde supiera alguien de su color amargo.Con una voz insomne decía cosas vagas,barcos entrelazados dulcemente en un fondo de noche,o cuerpos siempre pálidos, con su traje de olvido viajando hacia nada. Cantaba tempestades, estruendos desbocadosbajo cielos con sombra, como la sombra misma, como la sombra siempre rencorosa de pájaros estrellas. Su voz atravesando luces, lluvia, frío, alcanzaba ciudades elevadas a nubes,cielo... [Lire la suite]
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vendredi 14 août 2009

UN FLEUVE, UN AMOUR

Je voudrais être seul dans le sudPeut-être mes yeux lents ne verront plus le sudAux légers paysages endormis dans l'espace, Aux corps comme des fleurs sous l'ombrage des branchesOu fuyant au galop de chevaux furieux.Le sud est un désert qui pleure quand il chante, Et comme l'oiseau mort, sa voix ne s'éteint pas ; Vers la mer il dirige ses désirs amersOuvrant un faible écho qui vibre lentement.A ce si lointain sud je veux être mêlé.La pluie là-bas n'est rien qu'une rose entr'ouverte ; Son brouillard même rit, rire blanc dans le... [Lire la suite]
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dimanche 28 juin 2009

PORTRAIT DE POETE

Te voilà toi aussi, mon frère, mon ami, Mon maître, dans ces limbes ? Comme moiQui t'y a conduit ? La folie des nôtresQui est la nôtre ? L'appât du gain de ceux quiVendant le patrimoine hérité et non gagné, ne saventL'aimer ? Tu ne peux me parler, et moi je peuxParler à peine. Mais tes yeux me fixentComme s'ils m'invitaient à voir une pensée.Et je pense. Tu regardes au loin. Tu contemplesCe temps-là arrêté, ce qui alorsExistait, quand le peintre s'interromptEt te laisse paisible à regarder ton mondeA la fenêtre : ce paysage brutalDe... [Lire la suite]
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jeudi 12 mars 2009

UN ESPANOL HABLA DE SU TIERRA

"Las playas, paramerasAl rubio sol durmiendo,Los oteros, las vegas,En paz, a solas, lejos;Los castillos, ermitas,Cortijos y conventos,La vida con la historia,Tan dulces al recuerdo,Ellos, los vencedoresCaines sempiternos,De todo me arrancaron.Me dejan el destierro.Contigo solo estaba,En ti sola creyendo;Pensar tu nombre ahoraEnvenena mis sueños.Amargos son los díasDe la vida, viviendoSólo una larga espera A fuerza de recuerdos.Un día, tú ya libreDe la mentira de ellos,Me buscarás. Entonces¿Qué ha de decir un muerto?" ... [Lire la suite]
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vendredi 26 octobre 2007

AVEC TOI

Avec toiMa terre ?Ma terre, c’est toi.Mon peuple ?Mon peuple, c’est toi.L’exil et la mortPour moi sont làOù tu n’es pas.Et ma vie ?Dis-moi, ma vie,Qu’est-elle, sinon toi ?LUIS CERNUDA
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