Pays bleu qu’on lisait à la chaleur du poêle À bûches cassées par les cantonniers. On savait lire en vrai.
Le bleu N’avait pas un nuage. Si bleu si nôtre qu’on n’avait pas d’âge. Pas encore piétiné la sciure des doutes. Les années étaient nues Sans robe noire. Maintenant Où sont les mots inséparables Pays bleu ? Déjà perdus ?
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MARCEL MIGOZZI
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Oeuvre Raoul Dufy
je dis ce que je voisla porteuse de peau au buisson des ardentsmême si dans le rosier le rouge-gorge est en haillons peindre n’a pas de limitescar le peintre a un prochainles formes sont encore nues dans les intuitions de la mainpour en surprendre les limites le corps sera le seul voyageon s’approche ainsi d’un jardin où la nuque se détache d’un oiseau par une pincée d’intuitionsans repères qu’une bouche attelée à une autre boucheet la langue pour faire un vœu.
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MARCEL MIGOZZI
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Oeuvre Fatat... [Lire la suite]
Restons visibles sous les draps même peurEt même désir entre disparaître etVieillir où les mots se déforment si viteNous sommes si même désir attachésÀ la même chair où les mots même peurNous portent au dénuement à l’invisibleDans les blancs entre les mots restons visiblesEntre fête et blessure visibles fuiteEt perpétuité mais qui sait ce qu’un êtreDésire de l’autre quand t’aimer est plusIncompréhensible que je vais mourir
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MARCEL MIGOZZI
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