
J'ai arpenté une fois encore les couloirs infinisDe cet immense vaisseau adossé au grand large.J'ai soupesé un à un tous les sacs de douleur,La plainte silencieuse des marins en partance.J'ai porté sur chacun un regard de confiance,Et nous avons dit oui,Et nous nous sommes compris.Je connaissais le moindre bruit,Et les signes têtus et les gestes d’amourEt l'odeur des varechs, la courbe de la rade,Le sillage ébahi des navires en partance.
J'ai laissé nos voies de mer aux mouettes et aux vagues,Abandonné au ciel le fil de nos...
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