jeudi 4 mai 2017

JEAN JOUBERT...Extrait

Tout te ressemble et te chante à mi-voix, L’arbre, le vent, la gorge des collines, L’eau qui sommeille et les veines du bois, Le feu couvant au coeur d’une racine. Ton corps s’étire aux courbes du salpêtre, Dans un roseau s’apprivoise ton sang Et sur le givre affolé des fenêtres Une main s’ouvre et me jette ton gant. Rien qui ne soit ton geste, ta parole Et cette plaie toujours mal refermée Dans ma mémoire et cette parabole Que je suis seul encore à déchiffrer. Si je te fuis près d’autres amoureuses Ta bouche nue se mêle à nos... [Lire la suite]
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jeudi 27 avril 2017

MEMOIRES SANS VISAGES & AUTRES TEXTES

La terre est brune, et le pied s'y imprime Cercueil de vent, chaque pas mène à l'autre Dans les feuilles Ton visage défiguré mime Un autre soleil J'ai tiré le rideau sur les grimaces du printemps Trop de boue, Trop de vent, et j'ai perdu la trace J'avance, dans les gifles des fleurs, Peut-être à reculons Là-bas, c'est sans doute l'été? Tu disais: le feu pur La terre est rouge, et le pied la possède Et tu disais: les grands vols d'oiseaux fous Mais le ciel pèse lourd, ton visage se fige Et le soleil a mis le masque de la mort  ... [Lire la suite]
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vendredi 14 avril 2017

QUATRIÈME ANNONCE/CUARTO ANUNCIO

Tout ce qui parvient à toucher le cielSe transforme en cette simultanéité qui courbe les âmesLes autres ne font que porter la pourriture des vagues,L’angoisse des objets.Oui, ceux-là mêmes que nous commençons à connaîtreQuand l'ombre se multiplie en ardeursQuand vivre c’est comme démêler les eauxOu voir comment la ride enceinteBouge dans le pré chaque année.Le couteau n’entre pas, mais ôte toute l’eau qu’il y a dans les joursJusqu’à ce que dans ce fond ne reste que la vieillesseRien que cette conciliation qu’acquiert la langueEn se... [Lire la suite]
vendredi 17 février 2017

RAPJAZZ...Extrait

Mots et rêves sont mes repères. Mon journal n'a pas de dates. En rapjazz je dis ma ville. Que pourrais-je écrire que l'on ne sache déjà ? Que devrais-je dire que l'on n'ait déjà entendu ? J'écoute ma voix baroque dans le miroir enflé de litanies sauvages. Batteur battant aux appels de ma ville rapeur frappeur à l'ivresse de mes tripes je délire et je tangue au fracas de ma langue à mes roues cycloneuses je dérape aux zigzags de mes mots à dentelles d'ouragan mes paysages écrabouillés au tournoiement du vent coïncidence et... [Lire la suite]
samedi 28 janvier 2017

DIPTYQUE

Toute de fluidité et de mouvancesde déchirures et de vibrationsimpulsives,un peu de selsur une plaie ouverte.Impalpable insaisissablehoule de lumière et d 'ombreet d'ambre au plus secretelle n'est qu'antre primitifbulles d'eau clairequestions et étonnement.Farouche ailéeelle est toujours de l'autre côtédu miroir,Alice éblouieerrant lointaine, infinie.Le sangcoule dans ses larges veinescomme illimitées.Elle !Roc apparentmais friable au dedansempreint du videlignes sèches et désertiques.Chemin cahoteuxtracé à coups de machettebivouac... [Lire la suite]
jeudi 4 juin 2015

FERNANDO PESSOA ...Extrait

« J'ai déposé le masque et me suis vu dans le miroir :C'était l'enfant d'il y a combien d'années...Il n'avait pas du tout changé.C'est là l'avantage de savoir ôter le masque.On est toujours enfant!Le passé que futL'enfant.J'ai déposé le masque, et puis je l'ai remis.C'est mieux ainsi,Ainsi, sans le masque.Et je retourne à la personnalité comme à un terminus de ligne. » .   FERNANDO PESSOA   .    
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jeudi 30 octobre 2014

MASQUE NEGRE

A Pablo Picasso   Elle dort et repose sur la candeur du sable. Koumba Tam dort. Une palme verte voile la fièvre des cheveux, cuivre le front courbe. Les paupières closes, coupe double et sources scellées. Ce fin croissant, cette lèvre plus noire et lourde à peine – ou’ le sourire de la femme complice? Les patènes des joues, le dessin du menton chantent l’accord muet. Visage de masque fermé à l’éphémère, sans yeux sans matière. Tête de bronze parfaite et sa patine de temps. Que ne souillent fards ni rougeur ni rides, ni... [Lire la suite]
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samedi 15 juin 2013

SI SEULEMENT...Extrait

sous le masqueun autre masqueplus fragile plus blancpeau toujours plus fineplus transparenteen voie d'effacementmue de chrysalidepour quelle naissanceimprobable ?au creux du sommeilneige et nuitrecousent mes paupièresneige et nuitlangent mon corpsde fines bandelettesd'éternitéchaque éveil est un exil   .   FRANCOISE ASCAL   .      
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lundi 15 avril 2013

CHANTS D'EN BAS...Extrait

Parler donc est difficile, si c’est chercher… chercher quoi ? Une fidélité aux seuls moments, aux seules choses qui descendent en nous assez bas, qui se dérobent, si c’est tresser un vague abri pour une proie insaisissable….   Si c’est porter un masque plus vrai que son visage pour pouvoir célébrer une fête longtemps perdue avec les autres, qui sont morts, lointains ou endormis encore, et qu’à peine soulèvent de leur couche cette rumeur, ces premiers pas trébuchants, ces feux timides – nos paroles : bruissement du... [Lire la suite]
dimanche 5 février 2012

EN MEMOIRE DU MEMORABLE...Extrait

en mémoire du mémorablene taille plus un masquesi tu ne dois pas le porter toidanse parce que le soleil s’est levédanse mort danse moisson danse pluiemais ne danse plus la bamboula de pacotillele nègre n’est pas une denrée et l’identitéun théâtre où l’on joue faux à guichets ferméset n’oublie pas que la Parole ne pourrit jamais. EDOUARD  J.  MAUNICK .
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