lundi 23 janvier 2023

LES MILLE VISAGES D'UNE SEULE VIE (1)

  Nous portons à l’intérieur une infinité de visages. Selon l’âge, selon le décor, selon un des rôles de l’amour. Que ce soit dans le pli de l’âme, que ce soit en extérieur. Hommes et femmes tendus sur la même toile du peintre. Représentés et changeants. Le visage est une pierre. Le visage est un arbre ou la tension d’un paysage. La parole de l’amour est crue, elle emporte les digues. La rivière revient dans son lit mais les amoureux sont changés. La jeune femme se tient dans un jardin, au printemps, elle est entourée par la... [Lire la suite]

mardi 5 juillet 2022

ET LA TERRE COULE...extrait

... et nous avons mis le temps sous nos piedset nous avonsmarché marché plus d’une vieune vie une vie plusieurs viespas assez des yeux pour voirpas assez des mains pour prendrepas assez de nous pour vivreet nous avons trouvé desnaissances sur des naissancesc’était il y a un instantdemainc’est là que nous sommesles visages se transformentsi viteque les yeux mangent les lèvresje me rendors le visagemais je veille de toute ma peauet je sens dessus des mondesc’est la foule que nous faisonsle chemin que nous devenons . . . . . HENRI... [Lire la suite]
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jeudi 20 janvier 2022

LES LOYAUTES...Extrait

" Ce sont des liens invisibles qui nous attachent aux autres -- aux morts comme aux vivants --, ce sont des promesses que nous avons murmurées et dont nous ignorons l'écho, des fidélités silencieuses, ce sont des contrats passés le plus souvent avec nous-mêmes, des mots d'ordre admis sans les avoir entendus, des dettes que nous abritons dans les replis de nos mémoires. Ce sont les lois de l'enfance qui sommeillent à l'intérieur de nos corps. Les valeurs au nom desquelles nous nous tenons droits, les fondements qui nous permettent... [Lire la suite]
jeudi 27 août 2020

AHMED EL FAZAZI...Extrait

A Tanger....   .   Face au Détroit Deux mers se narguent Deux mondes se regardent   À travers un voile J’oublie Noé J’oublie Moïse écartant la mer J’oublie Marco et Magellan J’oublie Sindbad J’oublie Ibn Batouta* J’oublie Tarik et sa roche** J’oublie les yachts des émirs Et toujours je me rappelle Ces naufragés de mer Sur Titanic ou canots pneumatiques Combien sont-ils ? Ce sont nos frères Larmes du ciel et de la terre     .     AHMED EL FAZAZI .   *Ibn Batouta :... [Lire la suite]
mercredi 11 mars 2020

LA TRAPPE DU MONDE

Faute de nom un non attend le nouveau-né innocemment tombé dans la trappe du monde.De sommeil en sommeil, il efface l’horreur,il s’efface en douceur dans d’étranges babils.Et comme la brindille espérant le vieux cèdre,sa sève d'origine où il pourrait renaître,il traverse des jours et des saisons stériles,il traverse des vies et des morts successives– continents expulsés des mémoires du monde,villages explosant de pestes génitales,villages oubliés par leurs propres chemins,où l’on endort la faim avec une berceuse –.La mort lui prête... [Lire la suite]
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jeudi 16 janvier 2020

NADIA TUENI...Extraits

Et mes yeux sont un port d'ou partent les naviresdont on dit qu'ils sont beauxcomme un enfant qui pleuredans la nuit des miroirs. ... La mer se cache dans ses eauxLe vent est un fardeau de prince, mais la lampe et la nuit s'en vont en chuchotant, écoutent la respiration des mémoires. ... O que la vérité est menteuse,car l'infini de l'eau est démenti par le sable.Tout n'est si beau que parce que tout va mourir,dans un instant...   ... Je ne préfère rien aux vérités de l’eau, aux coups de vent chargés des embruns de la... [Lire la suite]
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jeudi 16 janvier 2020

JUIN ET LES MECREANTES ...Extrait II

J'ai retenu la viePour que dure l'instant sous le poids des mémoiresj'ai retenu la nuitplus doucement qu'une main de femmeplus longuement sans oubliercontre des murs vivantssur un étroit chemin utile comme un arbrePour que le don de Mort recouvre les eaux sûresJ’ai retenu la merloin des cathédrales dont elle se glorifieloin de ces araignées qui tissent encore des vagues pour attirer la plageet des rochers tordus où s’en ira la viej'ai retenu la viej'ai retenu la merPour que reste le cri des oiseaux de l'orageceux qui n'ont plus rien... [Lire la suite]
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jeudi 18 juillet 2019

HOMMAGE AUX DISPARUS DU CINEMA

  C'est un temps de rien,C'est votre voix, Monsieur Marielle,qui à jamais retentitsur ce chemin d'absence où les heures se perdent.C’est un temps de rien, un temps de tout.C'est votre rire, Monsieur Rochefort, qui s'égare dans des nuits d'océan.C'est la présence indistincte d’un oiseau blesséet le jour qui revient sur la pointe des rêves.C’est un chandail de brumes oublié Hôtel du Nordet Arletty qui traverse le cri d’un amour,c’est une gueule d'atmosphère qui s’éloigne sur la pointe des pieds.C’est le rire des oubliés qui... [Lire la suite]
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samedi 22 décembre 2018

PRESENCES

Echo rugueuxtrop lointain.Mémoire en terrassesnoyée sous l’opacitéveinée de chuchotisgrandissants. Voyage chaotiquesans attaches roches empiléesen équilibre douteux des pages mortespour sentinelles.Seuls des limonspâteux où l’on s’embourbeseules des bribes confusesnon déchiffréesde longs murmures comme fuméesaffluantnous viennent.Sons érodés un bourdonnement ondulevision d’un espace barbareet nu.Mémoire errantede nœuds et de méandresdétournée,mémoire diapasonprête à vibrer au moindre appel.Mais d'où venu ? Pollens de... [Lire la suite]
Posté par emmila à 17:49 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
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mercredi 29 août 2018

BABIL DU SONGER...Extrait

Un oiseau passe éclair de plumesDans le courrier du crépusculeVa vole et dis-leur ! Dis leur que tu viens d’un paysFormé dans une poignée de mainsUn pays simple comme bonjourOù les nuits chantentPour conjurer la peur des lendemains Dis-leurQue nous sommes une bouchéeRépartie sur sept îlesComme les sept couleurs de la semaineMais que jamais ne vientLe dimanche de nous-mêmes Dis leur que les maréesOuvrent la serrure de nos mémoiresQue parfois le passé soufflePour attiser nos flammesCar un peuple qui oublieNe connaît plus la couleur... [Lire la suite]