mercredi 22 septembre 2021

PITIE POUR LA NATION

Pitié pour la nation où existent mille croyances mais aucune religion. Pitié pour la nation dont les habitants portent un vêtement qu’ils n’ont pas tissé eux-mêmes, mangent un pain dont ils n’ont pas récolté le grain et boivent un vin qui n’a pas coulé de leurs pressoirs. Pitié pour la nation où l’on acclame un bravache comme un héros et où l’on estime bienfaisant un conquérant glorieux. Pitié pour la nation où l’on méprise une passion dans les rêves pour s’y soumettre au réveil. Pitié pour la nation où l’on n’élève la voix que... [Lire la suite]

vendredi 16 avril 2021

PREMONITION

Un jour, et il arrive, J’aurai perdu jusqu’au dernier ami Le dernier qui appelait au téléphone disant Tu ne répondais pas j’ai cru que tu étais tombée Et il est loin le jour déjà Où j’ai perdu la dernière amante Celle qui mentait si bien Et se remaquillait avant de repartir Vers d’autres, et peu importe Ce qui n’était pas vrai n’a jamais existé Un jour, j’aurai perdu jusqu’au dernier compagnon vivant, Le Chat, j’ aurai tenu sa patte ronde pendant Que la seringue aura fait son boulot Et que je lui chuchoterai J’arrive Je... [Lire la suite]
mercredi 11 novembre 2020

NI PETAIN, NI AUCUN

« Ils se battirent pour que la France reste la France ». Des sanglots dans la voix, Macron repeint les poilus en résistants et en héros qui seraient morts pour sauver la France. Mais la France depuis un siècle rejette ce mensonge des maitres et des brutes galonnées. Non, ils ne se sont pas sacrifiés, ils ont été sacrifiés. Le Chemin des Dames n’est pas le Vercors. Non, ils n’ont pas consenti, ils ont été contraints. Chacun en France a un grand-père qui fut un morceau de cette chair à canon. Sous ces quatre... [Lire la suite]
mercredi 1 avril 2020

CLAUDE ROY....Extrait

Les racines du vent se glissent dans un cœur se nourrissent d'un sang encore embué de nuit et ramènent au jour ombragé de douleur un enfant ébloui Soleil dans ses yeux purs jette ton sable d'or et tes pigeons de neige au front du bel enfant éclabousse de feu le trébuchant essor de l'ange adolescent Le soleil et le vent ont des philtres trompeurs pour écarter de nous les menaces du temps La mer chante à ses pieds quand Narcisse se meurt et plonge à contre-temps La mer chante à ses pieds et tresse son écume sa broderie jaunie de... [Lire la suite]
Posté par emmila à 13:10 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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jeudi 27 décembre 2018

LAISSEZ MOI VOUS DIRE...

... Laissez-moi vous dire que le poète n'a pas la vie facile dans un monde devenu ce manteau de ténèbres, pailleté d'éphémère par une actualité exténuée en quelques heures, qu'on renouvelle tous les jours et qui tient toute la place avant de s'effacer. Un monde où le niveau des larmes, cependant, ne cesse de monter. Un monde pilonné, trituré, sermonné de plus en plus sévèrement par le verbe surnaturel des catastrophes, couché sous le vent fort de ce langage, le plus clair et le plus nu de tous, dont les statisticiens s'emparent... [Lire la suite]
dimanche 28 octobre 2018

NULLE PART

Nous n'habitons nulle part nous ne brisons de nos mainsrouges de ressentiment que des squelettes de ventnous tournoyons dans un désert d'images diffusées par lesinvisibles ingénieurs du monde de la séparation permanenteretranchés dans les organismes planétaires planificateursinfatigables du spectaclenous ne sommes rien nous ne sommes qu'absenceune brûlure qui ne cesse pas nous n'embrassons nulle bouchevraie nous parlons une langue de cendres nous touchonsune réalité d'opérettenous n'avons jamais rendez-vous avec nous-mêmesnous nous... [Lire la suite]
Posté par emmila à 20:09 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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dimanche 28 octobre 2018

ON

À courir plusieurs lièvres à la fois, on loupe sa vie et tout le reste. On s'encombre d'illusions que l'on érige en rêves. On triche sur le fond, on joue avec la forme. On installe le mensonge en gardien  d'artifices. On cueille la marguerite jusqu'à la fin du champ. On fait pleurer Margot dans la chaumière du cœur. On invente des histoires, des excuses, et parfois on y croit. On piétine, trépigne, rapine. Le temps d'une entourloupe, on justifie les stratagèmes. A petit feu on éteint la lumière. On trahit je et nous. On, on,... [Lire la suite]
lundi 11 juin 2018

ENCRUCIJADA / CARREFOUR

¡ Oh, qué dolor el tenerversos en la lejaníade la pasión, y el cerebrotodo manchado de tinta !¡ Oh, qué dolor no tenerla fantástica camisadel hombre feliz : la piel,alfombra de sol, curtida !(Alrededor de mis ojosbandadas de letras giran.)¡ Oh, qué dolor el dolorantiguo de la poesía,este dolor pegajosotan lejos del agua limpia !¡ Oh dolor de lamentarsepor sorber la vena lírica !¡ Oh dolor de fuenteciega y molino sin harina !¡ Oh, qué dolor no tenerdolor y pasar la vidasobre la hierba incolorade la vereda indecisa !¡ Oh el más profundo... [Lire la suite]
lundi 5 juin 2017

LA VIE N'EST PAS UN RÊVE...Extrait

Tu disais : mort, silence, solitude : comme amour, vie. Mots de nos images passagères. Et le vent s’est levé léger chaque matin et le temps couleur de pluie et de fer a passé sur les pierres, sur notre bourdonnement reclus de maudits. La vérité est encore loin. Et dis-moi, homme brisé sur la croix, et toi, dont les mains sont grosses de sang, que vais-je répondre à ceux qui demandent ? Aujourd’hui, aujourd’hui : avant qu’un autre silence nous pénètre les yeux, avant qu’un autre vent se lève, qu’une rouille nouvelle fleurisse. . ... [Lire la suite]
mardi 30 mai 2017

LE SIECLE DE LA PEUR

 Quelque chose en nous a été détruit par le spectacle des années que nous venons de passer. Et ce quelque chose est cette éternelle confiance de l'homme, qui lui a toujours fait croire qu'on pouvait tirer d'un autre homme des réactions humaines en lui parlant le langage de l'humanité. Nous avons vu mentir, avilir, tuer, déporter, torturer, et à chaque fois il n'était pas possible de persuader ceux qui le faisaient de ne pas le faire, parce qu'ils étaient sûrs d'eux et parce qu'on ne persuade pas une abstraction, c'est-à-dire le... [Lire la suite]