lundi 24 mai 2021

LES BOULEVERSEES

A toutes celles qui portent, presque invisible, "un point de chagrin"... Le texte est au "féminin", mais on ne saurait oublier tous ces hommes qui traversent la froideur du silence avec un brise lame.. On les appelle "les bouleversées". Elles sont belles, lumineuses, vaillantes, présentes. Pourtant une part d’elles s’est mise à flotter entre deux temps, entre deux mondes, entre elle et elle. On les reconnait à ce sourire qui est un mélange parfois de douceur et peut-être d’un « remontant » qui aide à continuer la vie.... [Lire la suite]

jeudi 27 août 2020

AHMED EL FAZAZI...Extrait

A Tanger....   .   Face au Détroit Deux mers se narguent Deux mondes se regardent   À travers un voile J’oublie Noé J’oublie Moïse écartant la mer J’oublie Marco et Magellan J’oublie Sindbad J’oublie Ibn Batouta* J’oublie Tarik et sa roche** J’oublie les yachts des émirs Et toujours je me rappelle Ces naufragés de mer Sur Titanic ou canots pneumatiques Combien sont-ils ? Ce sont nos frères Larmes du ciel et de la terre     .     AHMED EL FAZAZI .   *Ibn Batouta :... [Lire la suite]
mardi 13 novembre 2018

MNEMOSYNE

  Hésiode nous la présente comme la mère du langage. Sœur aînée de Zeus, elle aurait, avec une patience et une intelligence hors du commun, pris le temps et la peine de nommer une à une chacune des choses du monde créé par ses parents Gaïa et Ouranos, et leur grand ancêtre Chaos. C'est une chose remarquable. Le nom des choses est la première brique de la pensée, et la pensée préside ensuite au récit. Sur les récits, s'élaborent des analyses et des analyses découlent les interprétations et leur infinie déclinaison. Sa... [Lire la suite]
jeudi 19 avril 2018

LA NUDITE DES PIERRES...Extrait

Le jour te laisseorphelin des courbesen deuil d'une heure évanouiele globe clair d'un fruità la pointe de tes doigtsrouge flammechair viveau faîte de tes épaulessa chute tranche le silencelame sablée d'attentelong fil d'écaillesombrent les saveursaval de couleurau vaste chuchotementd'un monde ensevelide passage en traverséetu as partagé le sel avec les vagueset gravé de nouveaux cerclesaux astrolabescoutumierdes sentiers de crêtesoù tout ciel abolirenaissent les sirènestu as transcritl'alphabet de leurs songesassisté par les... [Lire la suite]
Posté par emmila à 23:26 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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mardi 27 juin 2017

JONAS

Jeu dérisoire de celui - d'une espèce oubliée sans doute - qui d'un chaos de lettres continue à faire des mondes qui désire écrire limpide comme vient un simple bonjour comme tinte un matin toscan & qui dans les ténèbres du grand poisson biblique fait clignoter son morse obstinément - pour qui? - Pour quelques enfants que fascinent d'étranges robots occupés à pulvériser des planètes Ou pour le dieu omniscient qui a tout conçu de travers & qui cherche à tâtons dans son fouillis céleste ses lunettes qu'il a une fois de plus... [Lire la suite]
Posté par emmila à 13:08 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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mercredi 15 février 2017

LE LIVRE OUBLIE

Des souris des morts je te sauve ô livre innocent qu’a laissé le fugitif fantôme d’un peuple passager fatigué de ses songes Avec toi tes lettres bouclées ont côtoyé la vérité du pain ont coulé même dans l’haleine lente du cèdre sont devenues passions saveurs de mondes musique dans le registre figé des deuils la théorie des morgues où les morts attendaient leur nom sont devenues silence pour ceux qui apprenaient la cruelle leçon du deuil devant la mère diaphane deviendront procédures d’aurore pour alléger le monde On t’avait oublié... [Lire la suite]
dimanche 22 mai 2016

INSTANT

Comme tout le sel de la mer peut se goûter du bout d'un doigt Ainsi toute l'éternité est le suspens d'un seul moment L'unique battement de cils de la paupière originelle Est à l'instant de tressaillir sur un œil qui ne le sait pas Ce battement s'est répété des trillions de trillions de fois Pourtant au bout du plus long cil l'étoile inexistante encore Attend de poindre à la prunelle où elle est fixe pour jamais Au crépuscule transparent d'un bleu d'avant le firmament Ce petit jour est l'avant-goût annonçant le Commencement ... [Lire la suite]
dimanche 6 octobre 2013

ESTHETIQUE DU MAL

 Il ordonne le monde en deux catégories :  Celui qui est peuplé, celui qui ne l’est pas.  Dans les deux, il est seul.  Mais il y a, dans le peuplé,  Outre ses habitants, le savoir qu’il a d’eux.  Et dans le dépeuplé, ce qu’il sait de lui-même.  Quel est le plus désespéré dans les moments  Où son vouloir exige que ce qu’il pense soit vrai ?   Est-ce lui-même en eux qu’il connaît ou bien eux  En lui-même ? Si c’est lui-même en eux, ils n’ont  Point de secret... [Lire la suite]