vendredi 7 juillet 2017

JEAN LAVOUE...Extrait

Ce sel de nos vies Si lent à se former À éclairer nos pas À révéler nos nuits Cette lampe des jours Si fermement tenue Ce brasier à l'intime Cet Amour en surplus Ce sable que rien n'étreint Ni le tic-tac des heures Nul rivage nulle enfance Pas un battement d'ailes Ce mystère en secret Dont le rien nous enfante Ce fil jamais rompu Ce souffle si ténu La bonté sans calcul Ce fruit inattendu Cette joie d'héritage Cette chance en éclats Ce matin sans limites Où le ciel est donné Du soleil aux racines Où deux ne font plus qu'un Ce... [Lire la suite]
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vendredi 10 mars 2017

LA NUIT A LA DERIVE ...Extrait

« Moi, Olga Orozco, du fond de ton cœur je déclare à tous que je meurs.J'aimais la solitude, l'héroïque durée de toute foi, l'oisiveté dans laquelle grandissent d'étranges animaux, des plantes fabuleuses, l'ombre d'une grande époque fluant au milieu des mystères, des hallucinations, et aussi le petit tremblement des bougies à la nuit tombante.Mon histoire est là dans mes mains et dans les mains de ceux qui l'ont tatouée.De mon séjour il reste les magies, les rites, quelques dates usées par le souffle d'un amour inhumain, l'épaisse et... [Lire la suite]
vendredi 24 février 2017

LA NUIT VEILLE...Extrait

« L’arme la plus efficace c’est la poésie, parce qu’elle est l’enfant surnaturel du verbe et naturellement l’avocate de l’âme insurgée. La poésie est le seul langage encore assez vivant, encore assez armé¸ assez près du mystère aussi de la parole, pour emporter d’assaut les forteresses de l’inertie et crever le béton du mensonge. Laissez parler en vous la langue qui libère. Relevez le grand I de l’Imagination : c’est le bâton magique de la vraie lucidité. Il ne se passe rien en dehors, tout se passe en dedans. Les poètes ne font pas... [Lire la suite]
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vendredi 26 août 2016

LES IMPARDONNABLES...Extrait

En poésie, comme dans les rapports entre les personnes, tout meurt dès qu’affleure la technique. Ma véritable éducation de l’esprit n’eut jamais d’autre fin, depuis l’aube du monde, que la mort de la technique, de ce triste savoir-vivre que les adultes fournissent un jour à l’enfant, lui à qui tout réussit avec le plus grand naturel. À cet artisanat du vivre, chaque homme est arraché sur le seuil de son innocence – comme jadis les princes, attirés loin de la maison paternelle par les fleurs jaspées ou par la biche aux abois. C’est un... [Lire la suite]
dimanche 24 juillet 2016

ANDRE HARDELLET...Extrait

Le mystère - c'est la voix étouffée des ramoneurs derrière les murs et le parcours de la Grange- Batelière sous l'Opéra.La peur - c'est un roulement de tombereau, la nuit, dans un bois où ne passe aucune route.La douceur - c'est un vol de chouette, sous le taillis, au crépuscule.Le contentement - c'est l'odeur d'une blonde qui, lente, efface ses bas noirs.L'angoisse - c'est la congestion, comme une émeute violette, sur le bitume où bouge un soleil ahurissant.L'été - c'est l'ombre de la jarre qu'emperle son frais et cette parole qui... [Lire la suite]
lundi 11 juillet 2016

LE BLEU DE LA NUIT CRIE AU SECOURS...Extrait

A force d’attendre j’oublie qui j’attends Oiseau ou femme blessure ou bûcher je scrute la plante j’exige son secret avec des gestes humbles des mots qui apaisent vague me parvient cette rumeur de métamorphose qui travaille mes mains au plus obscur j’épelle ton visage O futur inscrit dans le pas d’aujourd’hui dans l’absence éprouvée dans le silex d’un cri qui résonne au fond dans cette humide patrie des regards et des mots Ce peu de mort qu’obstinément je fouille repousse mes limites jusqu’au soleil du fenouil jusqu’à ce mystère... [Lire la suite]

mercredi 29 juin 2016

JE EST UNE ILLUSION

Loin d'ici la présomption, la prétention de se  risquer à courir sur les brisées de la poésie Rimbaldienne !  Je est une illusion, cette  paraphrase certes osée ou fantasque venant d'un quidam le laisserait peut-être entendre. Je m'en défends et me garde de toute velléité de ce genre, laissant aux poètes disparus la primauté et l'exclusive de l'assertion ; mais enfin, il me semble que cette image sied au texte conçu en vivant de si près la mer et les grands espaces... Alors, d'un commun accord, je vais comme je... [Lire la suite]
lundi 30 mai 2016

CHANSON POUR UNE AMOUREUSE SECRETE

II y avait dans les feuilles une femme qui riait si petite qu’on pouvait en faire une ardoise pour les toits. Une femme pour chaque rire si rose pour couvrir tous les toits. Je pouvais dans la douleur la clouer comme un ciel au sang, au vent ou à l’ombre de l’arbre ou encore à ses ailes. Mais l’amour me surprit dans ma haute nuit de haine avec un oiseau mort dans les bras. Jusqu’où chercherais-je à m’oublier ? Il y avait une femme au milieu de la terre, si rongée de mystère qu’on la prenait pour un fruit pourri. Et les hommes la... [Lire la suite]
mardi 24 mai 2016

L'ARIDE DES JOURS...Extrait

Midi, enfin.Un poing s'élève.Tous les feux du soleil se rassemblent en lui.Brutal instant qui déchire les ronces.Geste qui retrouve la mémoire.Le soleil blanchit aux confins du regard. Dressé au dessus des oliviers, il absorbe le ciel. L'olivier retient son délire. Le ciel n'ose plus frémir.Le pin éclate de sève, et au risque de périr, enlace l'heure. L'air alors devient plus lourd que le mystère. La poussière vaincue retombe sur le sol qui la fait naître...Là.Fixement, je parcours le paysage au plein de son jour.Des relents de... [Lire la suite]
samedi 9 avril 2016

RENE CHAR...Extrait

Un mystère plus fort que leur malédiction innocentant leur coeur, ils plantèrent un arbre dans le Temps, s'endormirent au pied, et le Temps se fit aimant.   . RENE CHAR .   Oeuvre Howard Lyon
Posté par emmila à 21:44 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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