vendredi 10 juin 2022

PABLO NERUDA ...Extrait

  ... . Il n’y a de pure lumièreni d’ombre dans les souvenirs :ils se sont faits cendre violâtreou pavé salede rue piétinée par les gensqui sans cesse au marché sortaient entraient. Et il est d’autres souvenirs : ceux-là qui cherchent à mordre encorecomme les dents de quelque fauve inassouvi.Ils cherchent, rongent le dernier os, dévorentce long silence de ce qui en arrière est resté. Et tout est resté en arrière, aurore et nuit,le jour suspendu comme un pont entre les ombres,les villes, les ports de l’amour et de la... [Lire la suite]

samedi 11 septembre 2021

QUESTION FATIDIQUE

L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime. Alfred de Musset   . La pluie vientDans ma tête dans le paysageDes gouttes larges et plates écraséesJ'y vois des visages tomberÉclater, milleMorceaux de toi mille qui se mêlent A mille autresLa pluie a confondu celle-là et celle-ciDans la même transparence liquideMensonges à l'échelle de l'infiniment petitDémultipliésMon dieu que mes amours furent pitoyablesQui coulent maintenant sur le balconAvant que le soleil ne les dissipeD'un rien de mansuétude d'un rien d'oubli... [Lire la suite]
lundi 19 avril 2021

PHOTOGRAPHIE N&B, 1954

  Tu ne sais plus(As-tu jamais su ?)Qui t’a assise sur le cheval de bois qui monte et qui descendQui a fait de grands signes du bras des sourires encourageantsDisant ton prénom, puis est partieAu moment où le monde s’est mis à tourner autour de toiOu bien toi au milieu de lui, tu te tenais bien droite,Que personne n’ait honte de toi,Malgré tout, dans le grand lac personne n’avait réussiA rattraper ton bateau avant qu’il ne coulePendant que tu pleurais Mon bateau mon petit bateau,Ou bien c’était une autre foisUn autre tour du... [Lire la suite]
dimanche 5 juillet 2020

DIEU, LE SILENCE ET MOI....Extrait

Ma maison d’autre mer est restée in-accostéeMes rêves encore y naviguent dans une eau de selMes yeux gouttent comme une mémoire de source et de regards perdusJ’ai du sable et des fissures de pierres dans le flot escarpé d’une enfance qui s’enfonceJe piétine une obscurité de décennies qui grésillent comme des branches de palmier Au matin, mon âme se perd dans de petits jours où les boutons d’or sont en exilDans la cadence apatride du cœur, j’arpente l’aigre du destinJe palpe le cri mort du vent dans l’oued, je ploie les rides... [Lire la suite]
jeudi 25 juin 2020

ET SOIS CET OCEAN... Extrait

il y a longtemps que je ne vis plus icije ne prends plus le bras de la pluie pour sortiret que pourrais-je dire des étés invisibles où je sauvais la mort sur les restes du jour certains jours je mettais des années de côtéet mes yeux repoussaient à chaque démesureje donnais des oublis au fond des parcs sombreset j’ai su quelquefois ressembler à ma voix j’ai même accompagné les invasions secrèteset des blessures m’ont fait la peauquand on fêtait les guerresje me joignais aux grands défigurés je marchais dans ma chuteje ne... [Lire la suite]
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mardi 26 mai 2020

TU COURS

J’ai épousseté les perles du rire trois larmes bleues dans le cristal des mers tu cours carnassière des aubes rouges dégaine tes dents d’ocre bleue je sais l’odeur du miel mon amour et l’aube futile qui t’emporte dans sa course l’accident du rire et le cri qui meurt et la joie qui part toi tu cours d’un horizon de bleu au sable émietté du futur tes larmes le vent l’oubli par trois fois, le chagrin m’a tué.     .     JEAN-MICHEL SANANESchevalfou.over-blog.net/     .
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vendredi 13 mars 2020

ON NE VOIT PAS LE TEMPS PASSER

On se marie tôt à vingt ans Et l'on n'attend pas des annéesPour faire trois ou quatre enfantsQui vous occupent vos journéesEntre les courses la vaisselle Entre ménage et déjeunerLe monde peut battre de l'aileOn n'a pas le temps d'y penserFaut-il pleurer, faut-il en rireFait-elle envie ou bien pitiéJe n'ai pas le cœur à le direOn ne voit pas le temps passerUne odeur de café qui fumeEt voilà tout son universLes enfants jouent, le mari fumeLes jours s'écoulent à l'enversA peine voit-on ses enfants naîtreQu'il faut déjà les embrasserEt... [Lire la suite]
Posté par emmila à 22:34 - - Commentaires [1] - Permalien [#]
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mardi 18 février 2020

UN CHANT AUX PAS D'OISEAU

  Faut-il se dépouiller jusqu'à ce rien, cette racine nue,Ce trait de l'aube où le soleil se lève ?Mais ce sera de nuit,Les eaux du fleuve n'auront pas fini de nous dérouterQuand, soudain, quelques mots, à peine un souffle :Nous nous reconnaîtrons de ce paysDont le nom est hissé au faîte du silence. L'instant d'avant, tout était noir : l'ombre, l'oubli ;Mais déjà se dessinaient de grands signes inconnus dans les paumes de l'attente ;Le poème faisait provision de nocturnes lueurs, de bruissements d'ailes,D'instants fragiles... [Lire la suite]
lundi 23 décembre 2019

COMIQUE

  Je me ridiculiserai clown désenchanté meFaisant botter sur la sciure du cirque le cul parDe pâles poupées de celluloïd figéQui crient quand on les couche, juste après Mon Dieu et Maman :« Je veux être girly ! », comme si tu les en empêchais,Des femmes à la joie de plastique aux bonheursD’ors de foire pour qui tu tires les bouchonsAu stand des carabines où l’on a faussé la mireHistoire d’exhiber la peau de l’ours et ta peau,Ta gueule ouverte ne mordant plus que la poussièreFemmes de peu, filles de rien,Babillant, balbutieuses,... [Lire la suite]
vendredi 1 novembre 2019

ANNA MARIA CARULINA CELLI

J'ai oublié la cruche d'eau claireJ'ai oublié la tranche de pain lourdLes noix et les châtaignesAu bord de la fenêtreJ'ai même oublié les prièresEt ce matin il pleutNoyés sous la brumeLes oiseaux n'ont pas chantéPour apaiser mon réveilJ'ai oublié de nourrir mes mortsVergogne à moi !J'irai frotter mes pieds nus sur les rochesJ'irai verser mon sang sur les autels de pierreJ'irai mendier la pitié de l'aigle silencieuxJe frôlerai la lisière des ravinsDe grâce, que la mort ne m'attrape pas!J'étais rentrée de la merLes doigts pleins de... [Lire la suite]