jeudi 17 mai 2018

PAUL CELAN...Extrait

Parle, toi aussiparle le dernier à parlerDis ton dire. Parle. Cependant ne sépare pas du Ouile Non.Donne à ta parole aussi le sens lui donnant l'ombre.Donne-lui assez d'ombre,donne-lui autant d'ombrequ'autour de toitu en sais répandueentre minuit midi minuit. Regarde tout autour,vois comme celà devient vivantà la ronde,dans la mort! Vivant!Dis vrai, qui parle d'ombre. Vois comme se rétrécit le lieu où tu te tiens.Où veux-tu aller, à présent, toi endéfaut d'ombre, où aller?Monte, en tatonnant, monteplus mince, plus... [Lire la suite]
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jeudi 21 juillet 2016

PAUL CELAN

La nuit, quand le pendule de l'amour balance entre Toujours et Jamais, ta parole vient rejoindre les lunes du cœur et ton œil bleu, d'orage tend le ciel à la terre. D'un bois lointain, d'un bosquet noirci de rêve l'Expiré nous effleure et le Manqué hante l'espace, grand comme les spectres du futur.   . PAUL  CELAN   .
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lundi 6 juin 2016

ELOGIO DE LA LEJANIA

En la fuente de tus ojosviven las redes de los pescadoresdel mar errante.En la fuente de tus ojosmantiene el mar su promesa.Aquí arrojo un corazónque vivió entre los hombres,mi ropa y el fulgor de un juramento:me encuentro más desnudoque lo oscuro en lo negro.Sólo al renegar soy fiel.Soy tú cuando soy yo.En la fuente de tus ojosrobo y sueño.Una red capturó otra red:nos separamos enlazados.En la fuente de tus ojosun ahorcado estrangula la soga. .   PAUL CELAN   .      
jeudi 25 février 2016

RENE CHAR A PAUL CELAN

L’Isle-sur-Sorgue 19 mars 62 Cher Paul Celan Votre dernière lettre voici un mois a renforcé encore, s’il était possible, mon amitié pour vous. Mais à votre différence, je ne suis plus tourmenté par ces mêmes-gens qui vous accablent de leurs harcèlements, j’ai creusé depuis quelques années une voie dans laquelle ils s’engouffrent, voie qui donne sur un vide à leur mesure. Croyant m’abattre, ils se tuent... Et ce passage qu’ils appellent « cœur de chat », « Char hermétique », etc. (je ne tarderai pas à devenir un... [Lire la suite]
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lundi 31 août 2015

PAUL CELAN

Compte les amandes, compte ce qui était amer et t’a tenu en éveil, compte-moi au nombre de tout cela : je cherchais ton œil quand tu l’as ouvert et que personne ne te regardait, j’ai tourné ce fil secret sur lequel la rosée que tu pensais a glissé en bas jusqu’aux cruches que protège une formule qui n’a trouvé le cœur de personne. C’est là-bas seulement que tu es entré tout entier dans le nom qui est le tien, que tu as marché d’un pied sûr vers toi-même, que les marteaux se sont balancés librement dans le beffroi de ton silence,... [Lire la suite]
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dimanche 21 décembre 2014

DANS LE ROUGE DU TARD

Dans le rouge du tard les noms dorment : un ta nuit en éveille et le conduit, accompagné de blancs bâtons, à tâtons vers le mur du sud de ton cœur, sous les pins :   l'un, de taille d'homme, franchit en marchant, la ville des potiers là où la pluie entre en amie d'une heure de la mer.   Dans le bleu il prononce un mot d'arbre d'ombre promise, et ton nom aimé recompte et dépose ses syllabes.       PAUL CELAN         Oeuvre Emile Nolde     ... [Lire la suite]

mercredi 23 janvier 2013

DE SEUIL EN SEUIL...Extrait

Fais que ton oeil dans la chambre soit une bougie, ton regard une mèche, fais-moi être assez aveugle pour l'allumer. Non. Fais qu'autre chose soit. Avance devant ta maison, harnache ton songe pie, fais parler son sabot à la neige que tu as soufflée du faîtage de mon âme. . . . . . PAUL CELAN . . . . .  
samedi 15 décembre 2012

AVEC UNE CLE CHANGEANTE

Avec une clé changeante tu ouvres la maison, dans laquelle tournoie la neige des choses tues Et au gré du sang, qui sourd des yeux ou de la bouche ou de l’oreille, ta clé change. Change ta clé, change le mot, qui doit suivre le tournoiement des flocons. Au gré du vent qui te pousse en avant, s’enroule autour du mot la neige . . .  . PAUL CELAN .  . . .    
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samedi 15 décembre 2012

AUBADE

Infiniment vertes, les feuilles vertes de lierre croisent sur la joue du silence, dans les cheveux déliés, essayant de retenir l’éclair blanc d’une aile de colombe mon passé n’est plus qu’une lueur dans l’air. Du mât s’envolent à présent les drapeaux du danger, l’ancre se soulève de son lit d’herbes mauvaises, le vert repousse là où nous avons dormi. Tu sais ce que je donnerais pour l’aile de la colombe qui flotte, invisible, au-dessus du silence; pourquoi pleures-tu quand je hisse une voile à l’aube ? . . .  . PAUL... [Lire la suite]
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mercredi 27 juin 2012

TARD ET PROFOND

 Rouée comme parole d’or commence cette nuit. Nous mangeons les pommes des muets. Nous faisons un travail qu’on remet volontiers à son étoile ; nous nous tenons dans l’automne de nos tilleuls, tels des rouge d’étendard méditants, tels des hôtes brûlants du Sud, Nous jurons par Christ le Nouveau de marier la poudre à la poudre, les oiseaux au soulier de l’errance, notre coeur à un escalier d’eau. Nous prêtons au monde les saints serments du sable, nous les prêtons de bon gré, nous les prêtons à voix haute depuis les toits du... [Lire la suite]
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