dimanche 6 janvier 2013

ANAMORPHOSE...Extrait

Tu revenais de tes marches lentes, étouffé de pensées, étourdi d'oiseaux. Tu avais, sur la lèvre un bout de poème, mille frelons dans l'esprit. Tu étais oiseau et aile et branche. Tu étais la vague en plein midi, le chant d'une ruche, tu étais l'âme, le mot, tous les mots, tous les ciels, l'infini sous la langue. Tu n'as jamais su quel idiome t'habitait. Tes mots migrant d'un pôle à l'autre de ton enfance t'ont toujours égaré. Ta parole métissée, mal tissée, mal venue, mal reçue, s'indure en toi. Cancer profond, sournois qui pousse... [Lire la suite]
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vendredi 21 décembre 2012

DEUX FRAGMENTS D'ODES...Extrait

Viens, Nuit très ancienne et identique, Nuit Reine qui naquis détrônée, Nuit intérieurement égale au silence, Nuit semée d’étoiles pailletées au rapide éclat sous ton vêtement frangé d’infini. Viens, vaguement, viens, légèrement, viens toute seule, solennelle, les mains abandonnées contre ton flanc, viens et amène les monts lointains auprès des arbres proches, fonds dans un champ à toi tous les champs que je vois, de la montagne fais bloc avec ton corps, estompe toutes ses différences que de loin je distingue, toutes les routes qui... [Lire la suite]
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vendredi 28 septembre 2012

CIEL, LA MER !....OU LES SONGES PERDUS

Comme ces alliages précieux aux dômes d'un cirque montagneux qui miroitent, un flux de lave en fusion ou d'étain fluant des bouches de la terre, les ors ruisselants du rivage aux reflets de cuivre rouge que la furie des flots blanchissent et incisent à l'infini... la mer hiémale bouillonne, lourde et fumante, fantomatique et drapée. Le souffle de la forge attise la haute enclume des brisants, fourbit et étame ces mirages ondés à coups de temps lancinants sans jamais en rétreindre la masse, la sculpture et la silhouette mouvantes.... [Lire la suite]
mercredi 19 septembre 2012

AGNES SCHNELL

Tant de choses alanguies tant de vagues à rebours de somnolences à contretemps. Déjà le froid cerne l’ombre allongée l’odeur humide les voix de l’automne si proche. Les rêves moutonnement les pensées se froissent on recherche l’étonnement l’osmose avec le dedans un peu négligée durant l’estive. On a émigré on est en marge au bord du vide en contradiction avec tout avec soi. On a changé de silence on se promène dans la mort non celle des êtres mais celle qui ocre et rouille l’invisible. Fenêtres closes sur l’aube fragile un cri... [Lire la suite]
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mercredi 15 août 2012

J'ECOUTE ISTAMBUL

J'écoute Istanbul, les yeux fermés D'abord une brise légère doucement; Tout doucement se balancent Les feuilles sur les arbres dans le lointain, Tout au loin Les cloches obstinées des porteurs d'eau J'écoute Istanbul, les yeux fermés J'écoute Istanbul, les yeux fermés Tandis que passent les oiseaux Tout là-haut, par longues bandes criardes Dans les pêcheries on tire les filets Les pieds d'une femme baignent dans l'eau J'écoute Istanbul, les yeux fermés J'écoute Istanbul, les yeux fermés Les voûtes du bazar sont... [Lire la suite]
mercredi 15 août 2012

CLAUDE ESTEBAN

  Le soir venu, on se prépare pour un voyage  qui n'aura jamais lieu puisque bien sûr on ne part pas  mais c'est quand même chaque soir un moment  très extraordinaire car avant de tout quitter il faut  mettre en ordre sa maison et chacune de ses pensées  qui prenaient tant de place et n'en garder qu'une  ou deux, les plus légères, pour son bagage.  .   . .   ClAUDE ESTEBAN . . .
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dimanche 1 juillet 2012

ARABIAN BLUES...EXTRAIT

Toi qui tisses mes tristessesaux cordes du luth désenchantéesespace la matière de ta voixet livre d’invisibles passagesde soie dénouéetoi qui recèles l’insensible incendiedes parfums oubliésqui jamais ne délivresla douce terre d’exilde tes penséestoi que nulle mainhumaine ne retienttu es exactement làoù j’ai perdu mon chemin . AMIN KHAN . Oeuvre James Abbot Mac Neil Whistler
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jeudi 28 juin 2012

ARTAUD

Nous sommes quelques uns à cette époque à avoir voulu attenter aux choses, créer en nous des espaces à la vie, des espaces qui n’étaient pas et ne semblaient pas devoir trouver place dans l’espace. ......   Moi poète j’entends des voix qui ne sont plus du monde des idées. Car là où je suis il n’y a plus à penser.   ......   Et je n’ai jamais écrit que pour dire que je n’avais jamais rien fait, ne pouvais rien faire, et que faisant quelque chose je ne faisais rien. Toute mon oeuvre a été bâtie et ne pourra l’être... [Lire la suite]
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vendredi 8 juin 2012

MÊME SI...

  Même si nos âmes sont meurtries Même si nos cœurs se sont taris Et dans nos armures, enfermés Nous ne pouvons plus respirer   Je porte encore  en moi La révolte d’autrefois   Même si nos armes sont  rouillées Même si nos larmes ont séché Même si vos lames affutées  Ont tranché notre destinée   Je porte encore au poing Les fleurs rebelles de demain   Même si nos idées ont heurté Les frontières de vos pensées Même si nos mains sont refermées Sur le vide et la vanité   ... [Lire la suite]
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samedi 26 mai 2012

TRAVAIL POETIQUE...Extrait

De temps à autre l'insomnie vibre avec la netteté des cloches, ou du cristal. Alors, de deux choses l'une : les cordes tendues de son insupportable harpe se brisent, ou ne se brisent pas. Dans le second cas, l'homme qui ne dort pas pense : « le mieux est de me retourner sur le côté gauche et ainsi, en déplaçant tout le poids du sang sur la moitié la plus usée de mon corps, d'écraser le coeur. » . CARLOS DE OLIVEIRA . Oeuvre Felice Casorati