samedi 26 novembre 2016

PIERRE BERGOUNIOUX...Extrait

Nous avons perdu la félicité indistincte qu'on voit aux bêtes, aux poissons enchâssés dans l'eau cristalline, aux bêtes des bois couleur de feuilles mortes, aux oiseaux ivres d'air. Nous sommes devenus pensifs et, par­tant, étrangers, frêles, frileux, vulnérables. Il nous faut une table, un toit, du feu, une maison. Nous nous souvenons parfois d'avoir été au monde pleinement, sans états d'âme, d'un très lointain commencement. Je rêve, pour finir, d'une lande ouverte à tous les vents où l'on verrait ce qu'il en est de nous et de tout... [Lire la suite]
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vendredi 29 juillet 2016

LIBER

Le mot liber, en latin, désignait la partie vivante de l'écorce. Il a passé sous cette forme, et avec le même sens, en français. Comme cette partie de l'arbre servait à écrire, liber en est venu à s'appliquer au livre. Mais il avait d'autres significations, dans la vieille langue mère : il signifiait socialement libre, affranchi de charges et de servitudes. On l'employait parfois au singulier, pour désigner l'enfant. Enfin, c'était le nom d'une vieille divinité que l'on a confondue, plus tard, avec Bacchus. Horace, dans ses Odes, s'en... [Lire la suite]
jeudi 14 février 2013

LETTRE DE RECLAMATION A LA REGIE DU TEMPS.....Extrait

C'est pour dériver avec nous, changer et s'altérer comme nous faisons, que le monde nous semble identique. L'universelle métamorphose confère une apparence permanente à nos existences. Mais qu'une chose demeure inchangée, à l'écart, resurgisse, et la perte consubstantielle à l'épreuve du temps nous transperce et nous fait chanceler. Pareille expérience est de tous les âges. on s'étonne, dès l'enfance, de n'être plus le même, ni plus rien, lorsqu'une idée, un objet importants, à quelques mois de là, ont pâli. Qu'étions-nous donc,... [Lire la suite]
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mardi 28 août 2012

OU EST LE PASSE ?...Extrait

Le poids des jours passés, des espérances mortes, les bonheurs enfuis sans que j’ai su qu’ils étaient des bonheurs, l’enchevêtrement des fils rompus me tiraient à la renverse, m’empêchaient d’avancer… Je n’ai jamais douté que le présent, le devenir, le temps de reste soient les bien véritables. Mais j’en use fort mal, occupé que je suis à réduire le passif en quoi le passé finit par se muer. Je dois revenir en arrière pour aller de l’avant. J’ai des comptes à rendre, des ombres à dissiper, des fantômes qui réclament des... [Lire la suite]
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