mercredi 28 septembre 2016

REGAIN DE SANG...Extrait

Du chemin d'herbes passées de feuilles vagabondes reste cette poussière à peine née, déjà ancienne qui est le goût de l'été. À mi-distance des adieux et de nous-mêmes. La lumière bientôt lente à s'emparer du ciel rendra aux formes leur chance, et le goût de vivre aux peintres. À cet instant où le jour est sans ordre notre chair est dans l'air perméable, tout entière au tranchant de la lame. Notre tâche c'est être et voir tout ensemble, de la branche qui a cessé de bouger à la mésange qui la quitte, des nombres sans... [Lire la suite]
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lundi 26 septembre 2016

À TOI QUI SAIS TENIR PAROLE

Toi, femme aux mains de poignante douceur, lèvres offertes comme fardées au pinceau rouge du vin des noces de Cana, je salue en ta chair la naissance du monde, toutes saveurs du sel, ton parfum de fourrure, l'appel sourd de la terre, sa promesse de source, son octroi de froment.Toi, femme qui inventes la prosodie de mes paroles, toi par qui mes songes prennent corps ; tu as flétri mes cauchemars dans tes flancs de longue houle.Avant toi, rien, jamais, ne m'avait suggéré que le poème est la pâture pour faire éloge ou récuser ; que sa... [Lire la suite]
jeudi 22 septembre 2016

LA FEMME AVEC QUI JE SUIS EN AMOUR

Le crève-cœur faibli, sans doute serait-il possible d’adresser un début de motet à un être de lumière ; encore faudrait-il que me vînt quelque figure ou sa feinte, signe quelconque avant-coureur ouvrant leur envol aux vocables, les laissant s’affranchir de l’horizon fielleux. Prémices : aux entrailles, une fougue métissée d’euphorie, un réveil de visées sans dessein pour l’instant, de silencieuses effigies augurant un futur incertain. Mais l’orpailleur du temps n’écrit-il pas : « L’étreinte poétique comme l’étreinte de... [Lire la suite]
Posté par emmila à 21:46 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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mercredi 21 septembre 2016

LE SEUIL ET LA DEMEURE...Extrait

Bâtir une maison dans le silencepour que soit très secretl'enfantement du poèmeMais que soit toute porte permiseA la délégation des oiseaux ... Dévêtir l’arbre des écorcesqui travestissent son été.Fouiller de lumière profondeLe mur aveugle du visage.Interroger haute paroleSous l’épaisseur terreuse d’habitude.Toucher au bout de l’aventureL’ange durable sous les ombres. . CARLO MASONI .  
dimanche 4 septembre 2016

PHILIPPE TANCELIN

Vous franchissez la vie en la soulevant de l'insuffi des rêves anciens par la chair des questions ensevelies en ce bouquet offert à tant de gestes redoutés Qu’est-ce qu'un ciel sans l'espoir des yeux qui le lèvent? Qu’est-ce qu'un jour sans le courage au coeur qui l'infinit? Qu’est-ce que l'horizon sans l'oiseau qui le vole d'un trait de plume? La liberté a le visage de vos mains accordées à son heure Sur la promenade illimitée de votre quête le juste vient à la rencontre aussi certainement que vous marchez au coeur de l'enfance des... [Lire la suite]
jeudi 21 juillet 2016

ETOILE D’ÉMERAUDE ET DE REVOLTE POUR LE CAMARADE

A Joël Rufino dos Santos   Je ne veux pas faire un poème.Ce que je veux c’est allumer une étoilepour alimenter l’espérancede Joël, un camaradeprisonnier parce qu’il aimaitpenser et parler,raconter une histoire nouvelle,celle dont le crime insupportableest d’être simplement l’Histoire.C’est une étoile faite d’amour.Même si se multiplient ses rayonsqui déchaînent la révolte,en son centre coulent des fleuvesde tendresse et de joie.Mais qui aurait dit, Joël,qu’un jour l’amour de cette patrieaurait un goût de fiel.Que cette étoile... [Lire la suite]

jeudi 14 juillet 2016

LE MAÎTRE DES NAUFRAGES

Je ne suis qu’une disparition au milieu de ces océans évaporés : pas un oiseau dans le ciel ! Pas un cavalier en ronde ! Ni l’ombre d’un seul tambourineur qui devancerait une armée de mendiants et laverait dans un bac de sable un poème désabusé. D’autres villes me résorberont que j’appellerai désert. Des villes inaccessibles pour qui veut comparer des civilisations grandies dans le complot et la guerre, où l’amour ne chasse pas la haine, où la haine n’explique jamais les maladies du corps et de l’esprit. Des villes sans arc de... [Lire la suite]
dimanche 10 juillet 2016

L'INSTINCT DE CIEL ....Extrait

"L'amour étreint à la même chair cette précarité que le poème crispe en paroles. Là où nous voulons aller boire et tentons de puiser un peu de transparence, n'est-ce pas au puits sans fond autour duquel s'est construite notre vie? De quelle espèce est-il? D'aucune qui ait un nom. De celle plutôt, indéchiffrable, d'où tous les noms proviennent. Puits à langage, puits du désir, puits de la finitude et de son énigme infinie..."   .   JEAN-MICHEL MAULPOIX   .   Vivienne Mok Photography ... [Lire la suite]
mardi 5 juillet 2016

SEPT HEURES MOINS SEPT...Extrait

Un obscur poète dans un hameau perdu a décrété cette année année de la poésie cette année-là les paysans quoi qu'ils aient semé ont moissonné des poèmes les voisins sur la corde à linge avaient étendu des poèmes mois de mai les étalagistes étalaient des poèmes un vers de poésie a disparu sur le rivage nul ne le cherche le vent a dérobé un hémistiche sur le fil d'étendage du voisin les amoureux indigents dans l'obscurité de la nuit hors de la vue des patrouilles ont diffusé des tracts de poésie l'hôtel des monnaies a frappé des... [Lire la suite]
mardi 14 juin 2016

DERISOIRE

Voici que déjà mon noms’effaceet rompt avec la partitionque j’avais déroulée.Je l’ai jouée à m’y perdrea cappellaà l’envers sans répit.Les mots retournent aux lettreset les lettres aux signesréseaux hâtivement bâtisentrelacs de lignes coléreusesde points évasifs ou mourants.Voici que déjà s’amenuisel’espace tel un feuque l’on couvre brusquement,des pattes d’oiseauxsur l’humidité du sable,le fantôme d’un arbreoù le vent reste prisonnier.Que c’est étrange !Alice aux cheveux blanchis,on cherchait un lieud’écriture lenteoù déposer nos... [Lire la suite]