
Je reviens en septembre, le mois de ma naissance, dans un camion presqu’animal, et la
phrase sourde du moteur comme une berceuse de l’enfance conte l’histoire d’un homme et
de son sac de sable.
Mon pays est plus vaste que mon bagage.
Le ciel encombré d’un nuage géant et le dos basculant de la terre que je vois respirent comme
un bœuf à l’énorme poitrail.
C’est un matin enluminé de fermes blanches et d’arbres aux feuilles filantes comme mes
pensées, et depuis l’appel du premier corbeau piquant du bec et de l’âme le reste...
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