samedi 8 juillet 2017

SOMMEIL BLESSE

Tu respires dans un autre mondevivante à peine et soulevée par un nuage de poudretirée en arrière par des troupes de fuméeset sourde à l’eau des lèvresaux coups de grâceau beau rêve humide de la nuitqui rejette dans le sommeilles armées d’ombelles qui te lèchent les jambesla poitrine nue où batl’haleine d’une longue paresseavec des bouquets de feu dans les cheveuxdans tes mains trop grandes pour retenir la merque j’entends ruisseler au fond des routeset j’aiguise le tranchant de la viesur ta belle peau mouillée de soupirs.   . ... [Lire la suite]

mardi 24 janvier 2017

LE DON DU SENS

J’ai donné mes chaussures au voyageur qui traversait ma vie, s’attardant à la bouche des fées, à l’immobile silence des mots. J’ai donné mes muscles à l’athlète des cimes, mes gants aux forges brisées de toutes mes entrailles, ma patience au trop lent contre-courant de mes torrents. J’ai offert mon mouchoir de rires à des inconnus sur le quai de mes gares, mon bras au vieillard dans l’escalier de mes rêves, ma bienveillance à l’enfant humilié que je fus. Je suis aujourd’hui le plus riche des hommes et la nuque tendue vers le ciel,... [Lire la suite]
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jeudi 17 novembre 2016

ECCE HOMO...Extrait de PREFACE

« Je ne suis nullement, par exemple, un croquemitaine, un monstre moral, - je suis même, de par nature, à l'antipode du genre d'hommes qu'on a vénérés jusqu'ici comme vertueux. Il me semble, entre nous, que c'est justement ce qui me fait honneur. Je suis un disciple du philosophe Dionysos ; j'aimerais mieux, à la rigueur, être un satyre qu'être un saint. Mais on n'a qu'à lire cet écrit. Peut-être ai-je réussi à y exprimer cette opposition de façon sereine et philanthropique, peut-être n'a-t-il pas d'autre but. « Améliorer » l'humanité... [Lire la suite]
jeudi 6 octobre 2016

LA RETRAITE SENTIMENTALE....Extrait

« ... quelle amertume d’abord – mais quel apaisement ensuite ! – de découvrir – un jour où le printemps tremble encore de froid, de malaise et d’espoir – que rien n’a changé, ni l’odeur de la terre, ni le frisson du ruisseau, ni la forme, en boutons de roses, des bourgeons du marronnier... Se pencher, étonnée, sur la petite coupe filigranée des anémones sauvages, vers le tapis innombrables des violettes – sont-elles mauves, sont-elles bleues ? –, caresser du regard la forme inoubliée des montagnes, boire d’un soupir qui hésite le vin... [Lire la suite]
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vendredi 30 septembre 2016

OCTOBRE...Extrait

En mémoire d'Agnès Schnell   Et viennent de nouveau les grands beaux jours... Une fois encore, la sérénité d'octobre... L'air entoure, c'est quelque chose qui n'est pas, c'est de la place, de l'espace, c'est une absence d'oppression et de murs: l'air libre. L'étendue à peine relevée sur ses bords, ses lointains bords, comme un berceau. C'est l'air qu'on ne voit pas, qu'on boit un peu comme de l'eau fraîche, c'est tout le ciel comme un grand verre d'eau, et l'air est frais, rafraîchissant, désaltérant. On taille les haies,... [Lire la suite]
mercredi 1 juillet 2015

AMBRE...Extrait

Embrasse les yeux de la paix, quelle se déverse surles arbres. Dehors le soleil brille et ne gronde plusde façon si insupportable. L’âme espère de nouveau sentir sescôtes, sa sève. Le froid m’a fait du bien. Si le ventsouffle et que je marche et que je regarde les voitures, lavie me rend à moi. Ce serait le pire,car au moment du départ je n’aurais reconnu personne.Ils auraient été trop loin pour que je puisse les toucher oules sentir. Dans l’ombre noire je n’aurais pas gardé le souvenir del’amour. Une écorce de glace se forme sur la... [Lire la suite]

samedi 4 mai 2013

RESTITUER LA PRESENCE ABSENTE - Heather Dohollau

  L'oeuvre poétique laisse en nous une trace d'encre et de lumière qui ne peut être figée : elle garde la fluidité féconde du vivant - ou alors, elle ne compte pas. Nous n'avons pas à l'expliquer, mais à la comprendre, car elle se suffit à elle-même. D'ailleurs, elle refuse de se laisser dire en peu de mots. Nous pouvons tout au plus témoigner ; avec l'espoir de convaincre qu'il est urgent d'aller aux livres Il y a, dans le cas particulier d'Heather Dohollau, que les premières pages publiées étaient - sans y... [Lire la suite]
jeudi 24 mars 2011

L'INFINI

Toujours j’aimai cette hauteur déserte Et cette haie qui du plus lointain horizon Cache au regard une telle étendue. Mais demeurant et contemplant j’invente Des espaces interminables au-delà, de surhumains Silences et une si profonde Tranquillité que pour un peu se troublerait Le coeur. Et percevant Le vent qui passe dans ces feuilles - ce silence Infini, je le vais comparant A cette voix, et me souviens de l’éternel, Des saisons qui sont mortes et de celle Qui vit encore de sa rumeur. Ainsi Dans tant d’immensité ma pensée sombre Et... [Lire la suite]
mardi 1 février 2011

CONTE DE LA MER A LA MORT

La mer est du bleu qui tient d'elle son nom. Il n'y a que deux bleus: celui marine de la mer et celui bleu ciel du ciel. La crête des collines s'effiloche dans la lumière. Le piaillement des mouettes lève une rumeur aussi forte que celle de l'eau, mais toutes deux s'épuisent dans le silence. Au loin la ville dort son rêve d'Orient disparu comme nous-même nos chimères. A la verticale de cette lumière sans ombre, l'histoire se dépouille de ses anecdotes jusqu'à l'os d'une éternité décapée par le sel.        ... [Lire la suite]
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dimanche 3 octobre 2010

UN APRES-MIDI BLEU MENTHE SOUS UN ERABLE ROUGE

Tu es penchée en avant                        Vers un demain                 Qui est passé         Outil à cinq doigts                    Où repose ton menton         Tes yeux fermés sourient          L'un dans le jaune       ... [Lire la suite]
Posté par emmila à 10:17 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
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