jeudi 18 novembre 2021

POESIE ET MUSIQUE

La langue primordiale, s'il en fut une, celle, peut-être d'avant la mythique Tour de Ba-bel, n'était-elle pas Musique, c'est-à-dire poésie, vibration incantatoire ? (Rappelons-nous le mot latin"carmen"qui signifie tout aussi bien "chant" que "incantation, formule magique"). N'était-elle pas cette langue que tous comprenaient et à travers laquelle tous se comprenaient, vivant leur multiplicité dans une sorte d'Unité Primordiale? (N'oublions pas que "com-pren dre",c'est prendre en soi, avec soi). Quel est donc cet " âge d'or "dont... [Lire la suite]
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lundi 4 mai 2020

SAIT-ON JAMAIS

  Si tu es, comme il m’arrive de l’espérer encore,capable d’apercevoir le même azur que mes yeuxet de reconnaître les routes où je m’aventuredepuis l’alvéole où parfois je ne peux t’enfermerpar refus de laisser m’anéantir la lassitude,(ou d’abdiquer sans remède la recherche d’un sens),alors peut-être, en échappant aux faits de sciencees-tu là, telle que je peux encore t’espérer. Si tu regardes, tu sais que je ne trahis jamaisla parole que nous nous sommes donnée sans réserveet qu’après toi sans faille je m’efforce... [Lire la suite]
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mercredi 1 avril 2020

MYRIAM OH...Extrait

On a cru au printemps, et puis la neige nous a surprisOn a cru que jamais nous ne serions privésde ces choix ordinaires :de rester ou de partir, de s'en laver les mains ou de les tendre,de se fuir ou bien de se sauter dans les brasOn a cru que le changement qu'on réclamait,ce serait une affaire de choix et puis c'est lui qui nous a surprisAlors pour garder un semblant de libre arbitrenous renforçons les barreaux de notre prisonjunkies en manque d'une liberté préfabriquéeDehors la température a chutéDedans on lorgne sur le thermomètre... [Lire la suite]
jeudi 2 janvier 2020

LES COULOIRS DU RÊVE

C'est par ici, par les couloirs magiques de la nuit que reviennent vivants les morts bien-aimés, la grand-mère de Proust ou mon père, les villes perdues, Oran, Osnabrück, plus belles que jamais dans la distance où le rêve les retient, c'est ici que les aveugles luttent en s'échangeant, es-tu moi? es-tu mon frère? Ici même c'est l'autre monde, on y est sans effort, en fermant les portes des yeux.     Ici, chez le Rêve, la mort devient ce qu'elle est : une séparation seulement presque interminable, ... [Lire la suite]
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vendredi 21 décembre 2018

JEAN-MARIE GUYAU...Extrait

Ce qui a vraiment vécu une fois revivra, ce qui semble mourir ne fait que se préparer à renaître. Concevoir et vouloir le mieux, tenter la belle entreprise de l’idéal, c’est y convier, c’est y entraîner toutes les générations qui viendront après nous. Nos plus hautes aspirations, qui semblent précisément les plus vaines, sont comme des ondes qui, ayant pu venir jusqu’à nous, iront plus loin que nous, et peut-être, en se réunissant, en s’amplifiant, ébranleront le monde. Je suis bien sûr que ce que j’ai de meilleur en moi me survivra.... [Lire la suite]
lundi 7 août 2017

CATHERINE SMITS...Extrait

Si un jour tu me croises Gobant les trous de ton absence En bramant l’aumône d’un dieu que j’invente Ne pense pas que je sois folle Avec mes gestes amples Ma bouche comme un canon Qui crache ma souffrance Ne pense pas que je sois folle Je brasse ton silence J’attrape au vol Ce dont je me souviens Le tissage de ta peau La harpe de tes mains Puis je pousse comme le cerf Le cri nécessaire A ma survivance   .   CATHERINE SMITS   .     Oeuvre Ewa Hauton
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mardi 27 juin 2017

VOLEES D'ACTES DE PAROLES EN EPANCHEMENTS

Le temps accumulant compulsivement les années, l’homme égare ses valeurs qu’en principe, il « discerne » ; le mirage de sa raison trop hantée par l’écho n’éprouve estime et patience que pour ce qui le leurre... Marée retirée : maintenant se trouve presque vide la maison qui grouillait de nos vies et de nos objets, à la commode près et sa lourde plaque de marbre s’excusant d’être là, dérive sans affectation... Je sais la terre : j’en garde tous les jours sous les ongles. La pensée d’être mis sous elle ne m’effraie en rien. De la... [Lire la suite]
lundi 22 mai 2017

PAROLE

La vie lourde battra à sa mesure la poussière Combien de blé cette année pour la saison Quelles gerbes à lier de désirs qu’on arrache à la haie Quelles tresses pour la paume nouées blessant La paresse d’été des moissonneurs On couche sur le sol les journées pour les glaneurs Ils sépareront le bon grain de l’ivraie La douceur des farines et le sec de la balle Le pain blanc pour la Ville Ce qui reste, aux oiseaux, en prévision de leur départ, A moi, la terre nue, pour y bâtir Ce fantôme de champ qui ondule Et le vent rien que Le... [Lire la suite]
mercredi 28 décembre 2016

QUARTZ...Extrait

Je coule du haut vers le bas. L’accident, c’est le jour improbable qui devient une certitude pour la chair. Un corps amoindri sait la carence impitoyable. Le cerveau continue cependant à courtiser la part manquante. Qui s’installe dans la place vide ? Longtemps des membres fantômes ont baigné dans le sang qui me parcourt, véhiculant l’illusion jusqu’aux racines de mon être. Se défaire de soi nécessite la juste reconnaissance de l’impossible et de l’irréalisable. J’ai tenu entre mes mains le halo de conscience qui fait chavirer le... [Lire la suite]
mardi 12 juillet 2016

L'IRREDUCTIBLE ROUSSEAU...Extrait

    On ignore tout de la matière songeuse.    Des forêts ou des lianes gelées aux vitres de l'enfance.    Du lait. Du sang ou de la lymphe. La sève. Des paupières et du ventre d'où suinte impassiblement la neige des étoiles.    On ignore tout des algues.    Des épithètes en quête de visage. Des lèvres flétries pétale après pétale.    Or, il y a le ciel.    Ses plaies. Ses renflements. Ses ulcères.    Des millions... [Lire la suite]