
Quand nous étions gosses,on l'appelait "le troittor"et ça lui plaisait qu'on l'aimât.Sur son dos patient nous avons dessinétant de marelles.
Plus tard, déjà crâneurs, claquant des talons,nous tournions en bande autour des ruesen sifflant fort pour que la blondede l'épicerie se montre à la fenêtre.
Un jour se fut mon tour de partir très loinmais je n'ai jamais oublié "les troittors".
Ici ou là-bas, je les sens dans mes semelles comme la caresse fidèle de ma terre..
JULIO CORTAZAR
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Photographie Gérald Bloncourt
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