lundi 3 août 2015

PASSIONS ANTHOLOGIE ( 1960-1965 )...Extrait

Je veux t’apprendre à mâcher les mots.C’est un jeu d’Homme seulet je sais ta solitude.Une syllabe, ou deux, ou trois,rarement quatre,et te voici la bouche pleinede soleil et de merde joie et de chagrind’espoir et d’hébétude.Tu mâches lentement,avec soin. Prends ton temps.Il faut reconnaître le goût d’une sonateou le frissellement léger d’un clavecinou le son doré de la flûtela rondeur du hautboisl’éclat de la trompette.Mais tout cela n’est rien.Au-delà de la soie ou du chanvre des motsde leurs vulgarités et de leurs harmoniquesil faut... [Lire la suite]
Posté par emmila à 17:30 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,

samedi 11 juillet 2015

CELEBRATIONS

Nous n'en finissons pas de naître au cœur d'une gerbe d'appels De rive en rive retentissent ces détonations de nous-mêmes Des mots effervescents pétillent dans les poitrines Une aube d'aile et d'infini se lève sur la partition grande ouverte Corps à corps Du fond de notre solitude Nous n'en finirons pas d'émerger A même la chair des mondes Contre ces parasites qui brouillent le Chant de la vie à sa source Contre ce qui nous sépare de nous-mêmes Depuis que s'est sabordé le grand orchestre animal Depuis que nous ne sommes... [Lire la suite]
Posté par emmila à 04:47 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , ,
vendredi 3 juillet 2015

LE JARDIN

Dans ce jardin il n’y avait rienle vide infinipas âme qui viveun jardin sans véritéqui n’avait pas de questionspas plus que de retenusmais sur une tige une rose est apparuelégère et menuele papillon bien vite l’abordace fut ensuite l’abeilleet même un scarabée s’en approchaensuitefleurit l’œil noir aphrodisiaqued’un coquelicot tout rougeses pétales tremblants sans cessede confusion peut êtrela violette vint timidede confusion aussipourquoi pasdifficile de pavaner à côté d’une roseelle se cacha sous un tapis de mousseau jardin le vide... [Lire la suite]
Posté par emmila à 22:23 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , ,
mercredi 1 juillet 2015

AMBRE...Extrait

Embrasse les yeux de la paix, quelle se déverse surles arbres. Dehors le soleil brille et ne gronde plusde façon si insupportable. L’âme espère de nouveau sentir sescôtes, sa sève. Le froid m’a fait du bien. Si le ventsouffle et que je marche et que je regarde les voitures, lavie me rend à moi. Ce serait le pire,car au moment du départ je n’aurais reconnu personne.Ils auraient été trop loin pour que je puisse les toucher oules sentir. Dans l’ombre noire je n’aurais pas gardé le souvenir del’amour. Une écorce de glace se forme sur la... [Lire la suite]
vendredi 19 juin 2015

POEMES...Extrait

Quand il eut terminé le portrait de l'ami, le peintre se leva et contempla longtemps le mystère vivant de sa propre magie, qu'animaient le nombre, l'espace et le temps   Mais devant les couleurs où palpitait la vie, l'artiste fasciné par les yeux miroitants, recula jusqu'au mur où s'estompait la nuit, et traversa la pierre, sans savoir comment . . . LOUIS CATTIAUX . . .
Posté par emmila à 17:23 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,
dimanche 14 juin 2015

VIVRE A LA HACHE XLVI

Le ciel, les vagues, le vent dans les branches,les signes plus couchés que des chiens mortsscandent le même pointPoint cardinal fixé par le sangpour sacrifier ce dernier bastion traître à sa vitesse :la beauté comme un os lâché aux rapacesle point exact où s’érige invincibledans sa gloire incendiairela volée de ferraillesaux YEUX PLANTÉSpour lâcher un regardd’horizon basculéd’énorme trébuchetinverseur de vapeuroù l’homme esclave de la pertetrouve la bouche de gouffreà évacuer le désert infiltréfrisson d’anneaux viscérauxconspiration... [Lire la suite]
Posté par emmila à 21:59 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , , ,

vendredi 8 mai 2015

PREFACE DE LA POSTERITE DU SOLEIL

Pourquoi ce chemin plutôt que cet autre ? Où mène-t-il pour me solliciter si fort ? Quels arbres et quels amis sont vivants derrière l’horizon de ces pierres, dans le lointain miracle de la chaleur ? Nous sommes venus jusqu’ici car là où nous étions ce n’était plus possible. On nous tourmentait et on allait nous asservir. Le monde, de nos jours, est hostile aux Transparents. Une fois de plus, il a fallu partir … Et ce chemin, qui ressemblait à un long squelette, nous a conduit à un pays qui n’avait que son souffle pour escalader... [Lire la suite]
Posté par emmila à 15:42 - - Commentaires [0] - Permalien [#]
Tags : , , , , ,
dimanche 26 avril 2015

LE MESSAGE RETROUVE ( LOUIS CATTIAUX ) - PREFACE DE LANZA DEL VASTO

La conjuration des imbéciles, des charlatans et des sagesa parfaitement réussi.Cette conjuration avait pour objet de cacher la vérité.Les uns et les autres ont servi cette grande cause,chacun selon ses moyens : les imbéciles par le moyende l'ignorance, les charlatans pas le moyen du mensonge,les sages par le moyen du secret.Les imbéciles ne veulent pas qu'on découvre la vérité.Ils soupçonnent d'instinct, qu'elle les dérangerait.Si on la leur montrait, ils détourneraient les yeux ; sion la leur mettait dans la main, ils la laisseraient... [Lire la suite]
dimanche 22 février 2015

AGNES SCHNELL...Extrait

Dire les chemins noueux dans la terre lasse de nos migrations. Dire l’adagio de l’aube le chant aux mille voix tout autour et l’isthme trop fragile qui nous retient encore. Il faut dire qu’on est debout dans l’opacité dans la fièvre soumis aux remous dans l’effacement mais que fuse encore en nous la lave.   .   AGNES SCHNELL   .      
Posté par emmila à 10:48 - - Commentaires [2] - Permalien [#]
Tags : , , , ,
mardi 17 février 2015

LA TERRE PARLE

Je te fus une mère rude. Je te faisais manger un pain dur. Je ne dorlotais pas le bébé, Je blessais l'homme. Lorsque, pour la première fois, tu ouvris tes yeux ébahis, un triste horizon s'étendait devant toi. Je parlais d'un coup dont on m'a, jadis, frappé, et que le temps ne m'a pas fait pardonner. Une ombre lourde tombait sur nous deux. Je fus une dure mère, toi, un fils dur. Tu n'as pas levé ton bras pour me défendre, Tu n'as pas pensé à moi avec amour. Quand le vent grondait, quand le froid craquait tu n'entendais pas... [Lire la suite]