dimanche 20 juillet 2008

LA PLUS BELLE DES MERS...

La plus belle des mers est celle où l'on n'est pas encore allé. Le plus beau des enfants n'a pas encore grandi. Les plus beaux de nos jours sont ceux que nous n'avons pas encore vécus. Et les plus beaux des poèmes que je veux te dire sont ceux que je ne t'ai pas encore dits Ils nous ont eus : moi à l'intérieur des murs, toi à l'extérieur. Ce qui nous arrive n'est pas grave. Le pire: c'est de porter en soi la prison conscient ou inconscient. La plupart des hommes en sont là, des hommes... [Lire la suite]
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dimanche 20 juillet 2008

LE NOYER

Je suis tout imprégné de mer et sur ma tête écument les nuéesDans le jardin de Gulhané, voilà que je suis un noyerUn vieux noyer tout émondé, le corps couvert de cicatricesNul ne le sait, ni toi, ni même la police.Dans le jardin de Gulhané, voilà que je suis un noyerEt tout mon feuillage frémit comme au fond de l'eau le poissonEt comme des mouchoirs de soie, mes feuilles froissent leurs frissonsArrache-les, ô mon amour, pour essuyer tes pleurs.Or mes feuilles, ce sont mes mains, j'ai justement cent mille mainsDe cent mille mains je te... [Lire la suite]
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mercredi 2 juillet 2008

LA BALEINE AUX YEUX VERTS

Ça commence comme ça, ça commence toujours comme ça, c'est par les livres que ça commence. Les premiers livres, les premières nuits miraculées de lire, les yeux rougis, le cœur battant. La lecture intervient très tard dans la vie: vers les six, sept ans, après la fin de l'éternel. Avant de savoir lire, on écoute les voix qui épellent le monde, la voix des proches, le murmure de l'eau vive sur les sables du sang. La lecture suscite une absence qui ramène vers cette prime enfance, au bord de cet amour qui à jamais manquera de mots. On... [Lire la suite]
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mardi 11 mars 2008

L'AUTRE SEL

Quand le navire s'engloutit, sa voilure se sauve à l'intérieur de nous. Elle mate sur notre sang. Sa neuve impatience se concentre par d'autres obstinés voyages. N'est-ce pas vous qui êtes aveugle sur la mer ? Vous qui vacillez dans tout ce bleu, ô tristement dressée aux vagues les plus loin ?René Char (Les Matinaux)Contrairement à ce que plusieurs en dirent, la Méditerranée n'est pas une mer heureuse. Elle est bleue, et c'est là, selon ses médecins, symptôme avant-coureur de sa mort. Les jeunes mers sont vertes. Elle n'est plus... [Lire la suite]
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vendredi 29 février 2008

MIGRATEUR

Inscrit sur le mur des masses invisibles,  Un éclair gris sur les cimes fluides  Qui m’élèvent sur les crêtes d’une haute portance,  J’obéis à ma route dans la voix du vent  Loin des rives immobiles qui déploient l’ocre et le vert. Nul prédateur en ces espaces éternellement neufs,  Seul un mouvement perpétuel et beau,  Une portée aux lignes emmêlées, vierge de toute clé  Où mon vol est une calligraphie instable,  Ephémère de place en place,  Jamais semblable mais fidèles aux airs. Sous... [Lire la suite]
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jeudi 17 janvier 2008

LA DOULEUR DES PLANTES

La plupart des sanglots ne viennent pas de nous. Ils surgissent du dehors, de la douleur des plantes, de l’angoisse des épines, de la dureté des hommes. On est rarement dignes de la vie qu’on habite, de la beauté des fleurs, du rire des enfants. Je cherche l’inconnu qui soutient le connu. Mes premiers mots étaient des pierres, des cailloux, des brindilles. Plus tard, j’ai découvert la neige, l’eau de source et le feu. J’ai parlé aux oiseaux et aux laveurs de sable. J’ai connu la poussière et le rugueux des choses, le cul des vaches et... [Lire la suite]
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jeudi 25 octobre 2007

LE SUBLIME EST UN DEPART

    Le sublime est un départ. Quelque chose de nous qui au lieu de nous suivre, prend son écart et s'habitue aux cieux. La rencontre extrême de l'art que nous jetons nous-mêmes vers nous ! Et la musique: ce dernier regard n'est-ce point l'adieu le plus doux ? .       Rainer Maria Rilke " Vergers " .          
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